Le voyage commence sur le
quai ou plutôt devrais-je dire avant d’arriver à la gare.
La tension monte en se
disant qu’il faut arriver à l’heure.
En général cela commence
toujours comme cela, on vérifie si on a bien son billet dans le sac à main, puis la gare rejointe à pied , en voiture ou taxi, on scrute
fébrilement le panonceau d’annonce des trains. Sera-t-il annoncé à l’heure ou
en retard ? Est’ il déjà à quai ?
Non on sera arrivé à
l’avance car il faut déjouer les aléas
de circulation, de métro, de parking.
Enfin on
est là devant le panneau et puis
première irritation, le train tant attendu affiche du retard.
La voie est finalement affichée, compostage du billet et
nous voici sur le quai en même temps qu’une foule de gens inconnus: hommes
d’affaires affairés, ados et leur casque sur les oreilles ou les doigts
s’agitant sur le clavier du téléphone,
amoureux enlacés, grands parents et leurs petits enfants, vieille dame qui
part chez ses enfants pour quelques jours. Il peut arriver que parfois l’on
rencontre une connaissance: tiens où pars-tu ? une sensation
apaisante quelqu’un que l’on connait.
Le train arrive avec l’air victorieux de celui qui a
franchi tous les obstacles sur son chemin. Oui me voilà!!!!
On s’installe, chacun cherche
sa place encombré de leurs grosses valises ou simplement d’une petite mallette. On se dit celui là
part pour longtemps un voyage lointain peut être, et celui là un déplacement de
quelques jours peut être dans sa famille ou professionnel.
Inévitablement il y a
toujours celle ou celui qui n’est pas dans la bonne voiture et qui s’étonne que
quelqu’un ait la même place que lui.
Enfin assis, le train peut
partir, livres ou journaux à portée de main. Avec un peu de chance on a un
siège à deux, avec moins de chance car moins confortable on partagera un coin
à quatre où des enfants réclameront qui leur doudou, qui à manger.
Le voisin ou la voisine est
dans sa bulle, parfois il ou elle aura envie de parler et la conversation
s’engagera jusqu’au prochain arrêt, un au revoir et un sourire comme si cette
personne était déjà devenue un ou une amie de longue date.
Des sonneries de téléphone
retentissent parfois dans cet environnement clos où tout d’un coup nous
partageons la vie intime de la personne qui répond:" j’arrive
dans 20mn on a eu du retard", "ah monsieur Untel oui j’ai essayé de vous
joindre pour la réunion de demain"…et ainsi va la vie.
Voilà on se laisse conduire
vers notre destination future, certains dorment surtout dans les trains du
matin, d’autres lisent, d’aucuns ont ouvert leur ordinateur soit pour y
travailler, soit pour regarder un DVD. Et toujours le téléphone portable à
portée de main comme si ce seul objet garantissait la non solitude.
Rares sont ceux qui ne font
rien, qui se bornent à regarder le paysage défiler. Dans le train il faut
faire quelque chose.
Le train c’est une bulle où
le temps semble suspendu entre le départ et la destination finale.
Arrivés à destination, la
frénésie semble reprendre les voyageurs, déjà quelques minutes avant l’arrêt les voyageurs se lèvent, rassemblent leurs affaires, parcourent les wagons
pour gagner un peu de temps à la descente. Le train à peine immobilisé que
déjà les voyageurs stationnent dans
l’allée centrale. Un coup de frein. La porte s’ouvre .Les voyageurs sont
enfin libérés et se remettent à courir dans tous les sens .
Le train c’est un peu de vie
partagée ensemble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire