vendredi 9 novembre 2012

Le train

Le voyage commence sur le quai ou plutôt devrais-je dire avant d’arriver à la gare.
La tension monte en se disant qu’il faut arriver à l’heure.

En général cela commence toujours comme cela, on vérifie si on a bien son   billet dans le sac à main, puis la gare rejointe  à pied , en voiture ou taxi, on scrute fébrilement le panonceau d’annonce des trains. Sera-t-il annoncé à l’heure ou en retard ? Est’ il déjà à quai ?

Non on sera arrivé à l’avance  car il faut déjouer les aléas de circulation, de métro, de parking.
Enfin on est là devant le panneau  et puis première irritation, le train tant attendu affiche du retard.


La voie est  finalement affichée, compostage du billet et nous voici sur le quai en même temps qu’une foule de gens inconnus: hommes d’affaires affairés, ados et leur casque sur les oreilles ou les doigts s’agitant  sur le clavier du téléphone, amoureux enlacés, grands parents et leurs petits enfants, vieille dame qui part chez ses enfants pour quelques jours. Il peut arriver que parfois l’on rencontre une connaissance: tiens où pars-tu ? une sensation apaisante  quelqu’un que l’on connait.
Le train arrive avec l’air victorieux de celui qui a  franchi tous les obstacles sur son chemin. Oui me voilà!!!!

On s’installe, chacun cherche sa place encombré de leurs grosses valises ou simplement  d’une petite mallette. On se dit celui là part pour longtemps un voyage lointain peut être, et celui là un déplacement de quelques jours peut être dans sa famille ou professionnel.

Inévitablement il y a toujours celle ou celui qui n’est pas dans la bonne voiture et qui s’étonne que quelqu’un ait la même place que lui.

Enfin assis, le train peut partir, livres ou journaux à portée de main. Avec un peu de chance on a un siège à deux, avec moins de chance car moins confortable on partagera un coin à quatre où des enfants réclameront qui leur doudou, qui à manger.

Le voisin ou la voisine est dans sa bulle, parfois il ou elle aura envie de parler et la conversation s’engagera jusqu’au prochain arrêt, un au revoir et un sourire comme si cette personne était déjà devenue un ou une amie de longue date.

Des sonneries de téléphone retentissent parfois dans cet environnement clos où tout d’un coup nous partageons la vie intime de la personne qui répond:" j’arrive  dans 20mn on a eu du retard", "ah monsieur Untel oui j’ai essayé  de vous joindre pour la réunion de demain"…et ainsi va la vie.

Voilà on se laisse conduire vers notre destination future, certains dorment surtout dans les trains du matin, d’autres lisent, d’aucuns ont ouvert leur ordinateur soit pour y travailler, soit pour regarder un DVD. Et toujours le téléphone portable à portée de main comme si ce seul objet garantissait la non  solitude.

Rares sont ceux qui ne font rien, qui se bornent à regarder le paysage défiler. Dans le train il faut faire quelque chose.

Le train c’est une bulle où le temps semble suspendu entre le départ et la destination finale.

Arrivés à destination, la frénésie semble reprendre les voyageurs, déjà quelques minutes avant l’arrêt les voyageurs se lèvent, rassemblent leurs affaires, parcourent les wagons pour gagner un peu de temps à la descente. Le train à peine immobilisé que déjà les voyageurs  stationnent dans l’allée centrale. Un coup de frein. La porte s’ouvre .Les voyageurs sont enfin libérés et se remettent à courir dans tous les sens .
 

Le train c’est un peu de vie partagée ensemble.

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