mardi 9 mai 2017

L'industrie de la soie en région lyonnaise, les soieries bonnet: l'usine pensionnat mai 2017

Lyon est connue, en outre pour sa gastronomie et ses monuments, mais aussi pour son industrie de la soie.
En avril 1831 et 1849, il y eut plusieurs révoltes des canuts successives ( les canuts sont les ouvriers et artisans fabriquant de la soie). Ces révoltes sont dûes à l'implantation de la nouvelle machine Jacquard réduisant le nombres d'ouvriers, ainsi qu'aux conditions salariales ne permettant que de vivre dans la misère.
Suite à ces révoltes,certains soyeux  cherchent à produire ailleurs qu'en ville. Dans les campagnes, le travail à domicile est un complément de revenu par rapport aux revenus de la terre. C'est déjà de la délocalisation...Dans les années 1830, les départements de la Loire, de l'Ain, de l'Isère et de Saône et Loire développent des activités du textile. Les soyeux lyonnais vont donc réduire leurs coûts de fabrication et avoir une main d'oeuvre bon marché et docile. Après les travaux des champs les hommes tissent, les femmes et enfants effectuent les travaux de préparation des fils .
Claude Joseph Bonnet fondateur d'une maison de soieries à Lyon implante en 1935 à Jujurieux dans l'Ain une usine pensionnat. Cette usine a fermé en 2001. Le pensionnat a été fermé en 1945. Le pensionnat  accueillait 600 ouvrières.
L'usine était une ville dans la ville (unité de production mais aussi chapelle, infirmerie, maison du directeur,arrivée du tramway, magasins d'alimentation ...)
Le musée est resté tel qu'il était le jour de sa fermeture c'est à dire avec les machines et matériels que l'on peut donc découvrir in situ.
Le musée se visite. Attention, il est fermé le lundi. Exposition et visite commentée 5,50€. Gratuit touts les 1ers dimanches du mois.
Bâtiment de l'usine

Le carré de la forge,lieu de l'exposition
Machine de tissage

Couleurs



Machine de tissage

Dans les ateliers

Les modèles de motifs

Machines à tisser récentes
Du temps de Claude Joseph Bonnet le tissage était fait par les canuts lyonnais et dans les ateliers ruraux  et peu à l'usine.Ces travailleurs ruraux des environs font partie intégrante des ouvriers de la fabrique.Un foyer regroupe 1 à 3 machines appartenant à l'usine Bonnet.
Des rondiers distribuent et contrôlent le travail.En 1866, 521 habitants de Jujurieux tissent à domicile.Les effectifs baissent à  partir de 1900, car à partir de 1880 arrive le tissage mécanique et donc  des ouvriers externes arrivent dans l'usine.

A la fin de la visite une exposition retrace la vie des ouvriers et ouvrières et le savoir faire (tissus, robes..)


Les robes pour les grands couturiers

La pointeuse

Les contremaîtresses au repos
Le pensionnat compte plusieurs dortoirs portant chacun le nom d'un saint, les jeunes filles se lavent à l'eau froide aux lavabos et les contremaîtresses ont leur propre réfectoire dans lequel elles occupent leur temps libre.
Les jeunes filles (recrutées dès l'age de 13 ans) sont surveillées par les sœurs de St Joseph de Bourg. Certaines rentrent chez elles en fin de semaine , la plupart résidant en permanence car bien souvent elles sont  issues de l'assistance publique. Les journées se partagent entre le travail, les exercices religieux et quelques activités ludiques.

Dans les ateliers
Pendant la première guerre mondiale, l'établissement est transformé en hôpital auxiliaire 17 affilié à la Croix Rouge. D''une capacité de 110 lits il est en partie administré et financé par le directeur de l'usine Joseph Richard et il est mis à  la disposition de la société de secours aux blessés militaires le 7 août 1914.
Aux alentours de 1900, l'effectif de l'usine est de 2000 personnes (800 ouvriers travaillant à domicile et 1200 dont les 600 pensionnaires à l'usine).
Au début des années soixante c'est la crise dans la soierie lyonnaise mais l'entreprise résiste et se transforme en société d'exploitation des textiles Bonnet (SETB). L'entreprise travaille pour les grands noms de la mode Dior, Poiret, Chanel, Lanvin, Lacroix jusqu'à sa fermeture en 2001.
Les soieries sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 2003.

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