dimanche 9 juin 2019

Envie de lecture ....chapitre 2

Dans ce second chapitre toujours une sélection de quelques auteurs. Ici vous découvrirez Olivier Truc, Peter Dempf, Claude Izner, Alexander Mac Call Smith.

Olivier Truc : le dernier lapon 
Changement de décor cette fois ci!! Me voici en Laponie. Là où les nuits sont parfois plus longues que les jours!! Nina et Klemet travaillent à la police des rennes. La police des rennes a été créée en 1949 pour lutter contre le vol de rennes à cause la famine après la guerre de 1940. Aujourdh'ui, nos deux policiers sillonnent la toundra en scooter des neiges pour régler les litiges nés de conflits ancestraux opposant les éleveurs de rennes. C'est dans ce contexte qu'opèrent Nina et Klemet, surtout qu'un éleveur de rennes a été tué et ses oreilles tranchées (marquage traditionnel des bêtes de la région). De plus un tambour chaman a été volé dans un petit musée.
Une rapide incursion en 1693, dès le début du roman, avec la mort d'Aslak, sur un bûcher dressé par un pasteur venu de Suède,  semble déjà donner le ton de cette histoire entre modernité et conflits ancestraux. Nous oscillons sans arrêt entre passé et présent : quel rapport a cette enquête avec la mort d'Aslak en 1693 et plus tard avec l'expédition d'Henry Mons en Laponie en 1939 ? Les personnages vont apparaitre au fur et à mesure, le sheriff Brattsen, le fermier Karl Olsen, Aslak le lapon, le géologue fouineur André Rascagnal, Niels Ante le chanteur de joiks, ces chants traditionnels issus des traditions chamaniques et accompagné du tambour traditionnel.
Au-delà de ce monde fascinant de paysages enneigés et de culture saami, cette histoire retrace les luttes politiques entre autonomistes saamis et parti d'extrême droite ainsi que la convoitise des richesses minières du territoire lapon.
Une belle découverte qui me donne bien envie de lire les deux autres romans des aventures de la police des rennes.
Peter Dempf : le mystère Jérôme Bosch
Voilà je viens de terminer ce livre qui m'a captivée. Il s'agit d'un livre sur le jardin des délices, un triptyque de Jérôme Bosch exposé au musée du Prado à Madrid. Déjà le résumé sur la quatrième de couverture m'avait mis les sens en éveil..Enfin!... j'allais sans doute tout savoir sur sa signification, il faut bien le dire, plutôt énigmatique.
D'ailleurs, je vous encourage vivement pendant la lecture à avoir un oeil sur lui!!!...
L'histoire commence à Madrid en 2013 où un illuminé se jette sur le tableau et l'asperge d'acide. C'et Michael Keie qui est chargé de la restauration du tableau. Il découvre des symboles cachés et en compagnie d'un historien de l'art Antonio de Nebrija, il cherche à en découvrir le sens. Ce n'est qu'avec l'aide du vandale qu'ils replongeront en 1510 sur les traces de Pétronius Oris, un compagnon venu travailler dans l'atelier de Bosch à Bois le Duc, et rédacteur d'un mystérieux manuscrit. La ville est alors sous l'emprise de l'inquisition dont l'inquisiteur est Jean de Baerle nommé par le diocèse de Liège. Il existe également dans la ville une secte appelée "Frères et soeur du Libre Esprit" appelée aussi les "Adamites". Ceux-ci  pronaient le retour aux sources avant le péché originel: ils voulaient réintégrer la femme comme égale de l'homme et surtout se libérer du pouvoir ecclésiastique omnipotent du St Siège. C'est dire s'ils ont bien alimenté les bûchers de l'Inquisition....
Nous suivons alors toutes les péripéties auxquelles est mêlé Petronius et les intrigues dans lesquelles nous emmène l'auteur où on se demande qui est vraiment qui et quel rôle jouent réellement les protagonistes en 1510 et 2013 . De Zita la servante à Grit la psychanalyste, de Petronius à Michaël Keie , du vandale de Baerle au père de Baerle, et d'autres personnages mystérieux Jacob van Almaengien, le grand Zuid, Jérôme Bosch...
Le tableau a fait l'objet de plusieurs analyses : psychanalytique, alchimique,symbolique ou astrologique ce qui est bien décrit dans le livre. Il y a eu un courant de pensée qui voyait dans le tableau les idées des Adamites.
Une chose est sûre : je ne verrais plus ce tableau de la même façon.

Claude Izner : série des aventures de Victor Legris
Il s'agit d'une série de douze volumes qui se déroule dans le Paris de l'été 1889 et de son exposition universelle jusqu'en 1900 où se tient aussi une exposition universelle. D'une expo à l'autre la boucle est bouclée. Le premier volume s'intitule le mystère de la rue des St Pères. Nous y faisons connaissance de Victor Legris, de son associé Kenji Mori et de son commis Joseph Pignot. Victor Legris est libraire à la librairie Elzevir au 18 de la rue des St Pères. Son passe-temps : résoudre des énigmes, dans lesquelles d'ailleurs il entraine Joseph, et faire de la photographie. Quant à Joseph il est friand des faits divers parus dans le journal Passe-Partout - il rêve d'ailleurs d'être feuilletoniste-.
Kenji Mori est le père adoptif de Victor Legris.
Autres personnages: Iris fille de Kenji et soeur de Victor, la belle Tasha l'amie puis l'épouse de Victor et bien d'autres que vous découvrirez au fil des pages.
A chaque livre un quartier et la description de la vie quotidienne, de nouvelles aventures, des personnages hauts en couleur ayant parfois existés, sans oublier la gouaille parisienne. 
Claude Izner patronyme unique sous lesquelles se cachent deux soeurs Liliane  et Laurence Korb bouquinistes, ayant travaillé dans le monde du cinéma. Cela se sent car les livres sont parsemés de références musicales, peintures et connaissance du Paris de l'époque.
Pour moi c'est un régal et j'ai lu la série entière. J'ai donc été triste de voir la série se terminer.

Claude Izner: le pas du renard, la femme au serpent, la poule aux oeufs d'or.
Abandonné Victor Legris et sa smala? 
À lire le premier volume le pas du renard pas tout à fait ...
Nous sommes en 1921, les années folles, les années d'après-guerre où le travail se fait rare, où la vie est chère et où se loger n'est pas facile. Un jeune américain Jeremy Nelson vient de s'installer à Paris. Pianiste mais sans le sou, il se fait embaucher au MiKaDo un cabaret de Belleville. Abandonné Victor Legris? non quand vous saurez que la tenancière  Doxie Maxie n'est autre qu'Eudoxie Allard alias Fifi Bas Rhin une ancienne conquête de Kenji Mori.
Jéremy recherche son père un certain Paul K et cette recherche va le conduire sur les pas de Tasha et de Djina sa mère.
Jeremy va se trouver mêlé à une série de meurtres dont le point de départ est l'assassinat de Robert Bretford un américain, propriétaire du cinéma le Rodéo. Il sera aidé dans son enquête par Sammy un jeune adolescent féru de cinéma et de spectacles qui aide Jérémy dans ses enquêtes.

Dans la femme au serpent, A l'automne 1921, Jérémy part à Londres et y rencontre un certain Victor Legris. De retour à Paris, s'il court toujours le cachet, il reste mêlé à d'étranges morts dans le monde du spectacle avec pour seul indice une carte représentant Simonetta Vespucci qui posa pour Piro di Cosimo et Boticcelli.
Quelle belle idée de retrouver la bande de libraires vingt années plus tard, une façon malicieuse  de faire suite aux enquêtes de Victor Legris!! et de nous donner par la même des nouvelles de la bande!!
Dans cette série on retrouve un autre personnage des aventure de Victor Legris, une certaine Hilda Becker cliente de la librairie et qui devient la logeuse de Jérémy.

Dans la poule aux oeufs d'or, nous sommes au printemps 1923 dans le Paris où les grands travaux Haussmanniens se poursuivent.et Jérémy se fait engager, en tant que musicien, sur le tournage de "l'héritière du chiffonnier" . Il y rencontre Cora Lee la vedette qui prend des cours de diction chez Madeleine Brady, Valentino le prestidigitateur, Va-t'en Guerre, un garçon de café russe, Ginette la fille du boucher, Lechat un marionnettiste. Quelle est le lien entre tous ces personnages et une matriochka? Une disparition, des meurtres et voilà Jérémy qui enquête.  Malgré l'aide du fidèle Sammy, il prend conseil auprès de Joseph Pignot. Et puis il y a Camille, une musicienne, rencontrée depuis le premier opus au cinéma le Rodéo et qui parcourt l'Europe et qui entre deux concerts fait escale à Paris.
Si l'époque n'est plus la même, à travers Jerémy-Camille-Sammy, je retrouve le trio Victor-Tasha-Joseph. Si le souflle n'est plus le même que dans les aventures de Victor Legris, la description du Paris de l'époque, les références artistiques (musicales, cinématographiques..) sont toujours aussi bien documentées.

Alexander Mac Call Smith : la série sur l'agence N° 1 des dames détectives
Ah que du bonheur cette série !!! J'adore littéralement. Elle me fait un bien fou!! Les personnages : Mma Ramostwe, Grace Makutsi, JLB Matékoni, Phuti Radiphuti, Charlie ....
Nous sommes au Bostwana: Precious Ramotswe, divorcée d'un mari musicien alcoolique et brutal, refait sa vie avec JLB Matékoni un garagiste talentueux, aucune panne n'échappant à son oreille exercée, bricoleur de génie mais d'une grande timidité. Mais pour Précious,  cela ne lui suffit pas, elle décide dans un local attenant au garage d'ouvrir un bureau de dames détectives la première du genre à Gaborone. En compagnie de son amie Grace Makutsi  (ex championne de dactylographie -97/100- et fana de chaussures) nommée pour l'occasion assistante détective, elles vont résoudre bien des affaires de bêtes volées, de maris en fuite ou d'escrocs sans vergogne, à faire la chasse aux filles légères comme cette Violet Sephoto, une sacrée briseuse de ménages!!.  C'est qu'elle règne sur tout son monde Précious, femme de constitution traditionnelle, c'est à dire une forte femme dans tous les sens du terme!!
Et la voilà sur les chemins au volant de sa petite camionnette blanche pour récolter de précieux renseignements sur les affaires qui lui sont confiées et exercer quelques filatures.
Nous la retrouvons à son bureau à boire son thé rouge tout en devisant avec Grace soit sur l'enquête en cours soit sur le travail des employés du garage de Mr Matékoni. Nous la retrouvons également en compagnie de son amie la directrice du pensionnat à manger du cake aux fruits, boire du thé et à deviser sur le Bostwana.
Ce n'est pas un polar à proprement parler car ces enquêtes sont plutôt prétextes à nous faire découvrir le Bostwana et son bel et doux  art de vivre sous le ciel bleu de Gaborone.

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