Envie de lecture ...chapitre 13

La magie des livres c'est que peu importe la saison, ils sont là entassés dans une pile à lire ou PAL comme on nomme cette montagne de bouquins (une MAL dans ce cas!), livres  dont on a entendu parler et que compulsivement on achète ou que l'on prend à la bibliothèque du quartier. Pour ma part, j'aime avoir quelques livres d'avance car selon mon état d'esprit,  je vais choisir l'un ou l'autre. Parfois un livre qui m'a tenté va attendre désespérement que je me soucie de lui jusqu'au jour où bien des mois plus tard je vais m'adonner à sa lecture. D'autre part si j'ai lu un livre plutôt difficile, je me réfugie quelque temps dans cette lecture feel good qui me procure un certain repos de l'esprit. Et puis je me plais à lire certains auteurs que vous retrouvez systématiquement au fil de ces articles. 

Alors voilà les livres qui m'ont accompagné dans cette période post-hivernale.

MC Beaton - Agatha Raisin- Tome 10- Panique au Manoir-

Eh oui je recommence cette série de lecture avec une Agatha Raisin plus en forme que jamais! Il me fallait bien un peu de légèreté pour commencer.

Notre Agatha, toujours aussi éprise de James sans que celui-ci ne daigne montrer pour elle la moindre pensée, décide de s'en remettre aux présages d'une diseuse de bonne aventure qui lui prédit qu'elle trouvera l'amour dans le Norfolk. Ni une, ni deux, après avoir un temps penser vendre sa maison de Carsely, elle s'installe à Fryfram, et ses chats avec, pensant que le prince charmant viendrait frapper à sa porte. Mais ce sont plutôt les femmes  club des femmes de Fryfam, Harriet, Amy et Carrie, qui lui rendent visite.  Et pour couper court  à la curiosité de celles-ci sur ses affaires de coeur ,elle leur dit qu'elle est venue pour écrire  un roman policier et non pour fuir une peine d'amour.  Livre qu'elle commence d'ailleurs et  dont le titre est  "Panique au manoir". Elle fait connaissance de Tolly et Lucy  Trumpington-James, les châtelains du village. En plus elle est témoin de curieux faits connu de tous au village : menus larcins,  et lumières mystérieuses signes des fées selon les habitants. Heureusement pour Agatha, elle ne va pas rester seule, son ami Sir Charles la rejoint dans ce village perdu. Mais un tableau disparait de chez Tolly et celui-ci est assassiné.  Agatha et Charles se retrouvent inculpés. A eux donc de démêler cette affaire pour qu'Agatha puisse retourner enfin à Carsely!

Extrait 1: "Ses chats étaient dans le jardin. Ils arrivèrent, les pattes raides, le dos arrondi, le  poil hérissé. Les voyant dans cet état, Agatha s'empressa de jeter un coup d'oeil dans le jardin. Les lumières étaient encore là, et elles continuaient leur danse.

Avec un grognement rageur, elle se précipita, mais à son approche les lumière papillotèrent et disparurent."

Extrait 2: "Agatha se dirigea à contrecoeur vers le salon. C'est avec  consternation qu'elle vit son manuscrit entre les mains de Hand.

"J'aurais quelques questions supplémentaires à vous poser , Mrs Raisin. Ne trouvez-vous pas que c'est une coïncidence remarquable que dans votre livre le propriétaire du manoir se fasse égorger et que Mr Trumpington- James se fasse assassiner de cette façon-là aussi?

-Remarquable, en effet, dit Agatha.

-Où étiez-vous le soir du meurtre?"

Pétros Markaris- Le Che s'est suicidé-

Le commissaire Kostas Charitos est bien mal en point. Depuis une intervention policière où en sauvant une femme de la balle tirée par son fils adoptif, ladite balle s'est logée dans son torse, et après des semaines à l'hôpital,  le voilà en congé de maladie pour quelques mois encore. Au département des Homicides, il a été remplacé par Yanoutsos et sa carrière dans la police semble désormais bien compromise. Mais voilà qu'un soir en regardant une émission de télévision, il assiste au suicide en direct d' un homme d'affaires. Le commissaire profite de l'aubaine pour reprendre du service officieusement. Et quand suivront les suicides d'un député et d'un journaliste, il enquêtera aidé par Koula, l'assistante de son supérieur. Son enquête le conduira sur la trace de Minas Logaras, un écrivain qui fait éditer les biographies  des suicidés lorsque ceux-ci passent à l'acte. Qui est-il vraiment et sur quelle piste veut-il le mener?

Extrait 1 : " Écoute bien Charitos, s'interpose de nouveau Yanoutsos. Nous sommes très contents de te voir en bonne santé, mais monsieur le directeur et moi-même avions une conversation de service  très importante que tu as interrompue.

Je n'ai pas le temps d'être surpris par son culot parce que je vois Guikas se lever, comme s'il avait attendu le signal pour me tendre la main.

-Heureux que tu te portes bien, Kostas, lâche-t-il. Passe nous voir une autre fois.

Ils me chassent me dis-je. Ils sont pressés de se débarrasser de moi."

Extrait 2 : "Une autre idée me vient tout à coup à l'esprit, qui, loin de me réjouir, . ,,me donne des frissons. Et si les suicides n'avaient aucun rapport direct avec des scandales? Et si quelqu'un était au courant de ce que faisaient Phaviéros, Stéphanakos et Vakirtzis derrière la façade et qu'il avait décidé de les en punir pour rendre justice?"

Pierre Lemaître - Miroir de nos peines -

Ce livre est le dernier de la trilogie les enfants du désastre. Mais rassurez -ous il peut se lire sans avoir lu les deux autres. J'ai beaucoup aimé.

L'action se passe du 6 avril 1940 au 13 juin 1940, dans cette période trouble où l'avancée allemande est soudain devenue rapide et jette les gens sur les routes de l'exode.

Dans la première partie, nous faisons la connaissance de Louise institutrice qui est aussi  serveuse le samedi  dans le restaurant de Monsieur Jules à Paris et dont l'univers va basculer suite à la curieuse proposition du docteur client du café. .  D'autres personnages vont apparaître au fil des pages comme Raoul  et Gabriel deux soldats basés sur la ligne Maginot, et Désiré Migault un personnage bien curieux aux multiples identités.

Dans la seconde partie, une  série d'évènements pousseront  Louise, Raoul, Gabriel et Désiré sur les routes de l'exode : "Un immense cortège funèbre, pensa Louise, devenu l'accablant miroir de nos peines et de nos défaites." Pour Louise, c'est la recherche de son passé, pour Raoul et Gabriel c'est sauver leur peau et pour Désiré se refaire un nouveau personnage car après avoir été avocat, le voilà au ministère de l'information. Dans cette  partie,  nous découvrons en plus  Fernand chef de brigade mobile dont l'objectif sera de retrouver sa femme Alice partie se réfugier en dessous de la Loire, malgré sa mission d'accompagner l'exode de prisonniers.

La troisième partie  verra tout ce petit monde arriver  sous la houlette du curé Désiré et au final  coïncidera avec la fin de l'exode et l'arrivée des troupes allemandes en deçà de la Loire.

L'auteur après avoir entrecroisé toutes ces destinées et maintenu le suspense,  pose son regard sur l'histoire et sur  l'absurdité de cette guerre: la propagande du ministère de l'information,  l'exode des populations civiles et l'exode pénitentiaire où 1865 prisonniers sont partis de la prison du Cherche Midi le 12 juin 1940 et le 10 de la prison de la santé.

Extrait 1:" Ceux qui pensaient que la guerre commencerait bientôt s'étaient lassés depuis longtemps, Mr Jules le premier. Plus de six mois après la mobilisation générale, le patron de la petite Bohème, découragé, avait cessé d'y croire. A longueur de service, Louise l'avait même entendu professer qu'en réalité "cette guerre, personne n'y avait jamais vraiment cru". Selon lui, ce conflit n'était rien d'autre qu'une immense tractation diplomatique à l'échelle de l'Europe, avec des discours patriotiques spectaculaires, des annonces tonitruantes, une gigantesque partie  d'échecs dans laquelle la mobilisation générale n'avait été qu'un effet de manches supplémentaire. Il y avait bien eu quelques morts ici et là -" Davantage, sans doute qu'on ne nous le dit!", cette agitation dans la Sarre, en septembre, qui avait coûté la vie à deux ou trois cents bonshommes, mais enfin, "c'est pas ça une guerre!" disait-il en passant la tête par la porte de sa cuisine."

Extrait 2: "-Dites-moi, jeune homme....

Désiré s'était retourné et avait, d'un geste précipité, remonté ses lunettes.

-Monsieur?

-Avant le Continental, avant Hanoï, où étiez-vous donc?

-En Turquie, monsieur. Principalement à Izmir.

-Alors..vous connaissez Portefin?

Désiré plissa les yeux, il cherchait...

-Enfin, Portefin! répétait Varambon. Il est tout ce qu'il y a de plus important en Turquie!

-Ce nom ne me dit rien...Où était-il en poste exactement?

Varambon fit un geste agacé, laissez tomber, il se retourna et remonta le couloir à grands pas. Son piège n'avait pas fonctionné et, comme chaque fois qu'il essuyait un échec, il y puisait des forces nouvelles. Il allait poursuivre l'enquête.

De son côté, Désiré reprit son chemin. Il connaissait parfaitement ce petit vent qui précédait les moments de révélation, il en avait connu toute sa vie, il était alors grand temps de penser à une retraite stratégique.

Pour la première fois de son existence, quitter un rôle lui coûtait. C'était prématuré. Il adorait ce qu'il faisait de cette guerre. Quel dommage!" 

Jean François Parot - Le prince de Cochinchine

C'est la dernière enquête écrite par Jean François Parot puisqu'il est décédé en 2018. Ce dernier opus, se situe à la fin de 1787. 

La suite va se continuer sous la plume de Laurent Joffrin, et ce  sera sous la révolution  avec le cadavre royal.

Dans le prince de Cochinchine, Parot amorce cette suite où le commissaire Nicolas le Floch, élevé comme un roturier par son père adoptif le chanoine le Floch, est en fait un noble, fils du marquis de Ranreuil. Nicolas  voit le peuple, la cour et Paris changer et se pose les questions qu'adviendra-t-il de ses enfants et amis dans l'avenir? Cette question il se la pose aussi car au début du roman, il se trouve dans son château de Ranreuil avec son petit fils qui vient de naître. Lui, homme d'honneur, est toujours fidèle au Roi, alors que se passera-t'il en 1789?

Dès les premières pages Nicholas échappe à un attentat et sauvé grâce à son chien Pluton.  il doit rentrer à Paris mais sur le chemin du retour accompagné du messager Cholet, il est attaqué par un malandrin qui est laissé pour mort. A Paris il retrouve son petit monde Catherine, Noblecourt, Mouchette.. Bourdeau et aussi Sartine qui tire toujours les ficelles. Mais voilà qu'il se retrouve embastillé et torturé. Heureusement, sorti de là par ses amis et requinqué par Catherine, il peut se lancer à la recherche de ses agresseurs. Il retrouve également un ami de jeunesse Pigneau de Behaigne ancien séminariste devenu évêque d'Adran, protecteur du prince de Cochinchine, venu négocier un traité d'alliance entre la France et la Cochinchine. Mais c'est sans compter les factions hollandaises, anglaises et la triade orientale qui souhaitent voir échouer le projet. Et aussi sans compter le meurtre du messager Cholet qu'il lui  faut élucider. Bref notre commissaire a du pain sur la planche et tout cela dans le langage du XVIIIème  cher à l'auteur. 

Extrait 1: "Sartine lança un regard entendu à Nicolas qui ne broncha pas.

-Et le duc d''Orléans?

-Il conspire, il trafique, il trahit! Non content d'exciter le peuple contre le roi, il entretient toute sorte de menées pour ébranler le trône et saper les lois du royaume. Pour autant il se moque du public, qui goûte peu les nouveaux jardins du Palais-Royal où tout se rencontre, excepté l'ombrage et les fleurs. Peu lui chaut! Naguère, emporté par l'ardeur de la chasse, il a eu l'audace de poursuivre une bête avec ses équipages à travers le faubourg Montmartre, la place Vendôme et la rue Saint Honoré jusqu'à la place Louis-XV, non sans avoir renversé et blessé plusieurs personnes. Un épigramme le tympanise, qui décrit  << un grand noble de race, sans respect pour le droit des gens, qui écrase quelques habitants pour goûter en plein jour le plaisir de la chasse. >>"

Extrait 2: "Ainsi, songeait Nicolas, du bas en haut de la société, à tous les étages, dans toutes les conditions, la corruption gagnant peu à peu gangrenait le vieux corps vermoulu de la monarchie. Que pouvait le roi face à une situation où les avantages,  les privilèges et la lutte incessante pour les places et les fonctions aggravait le malaise général? A cela s'ajoutait la grande misère d'un peuple dont l'impatience était encore attisée par ceux-là mêmes qui aurait du tout faire pour la calmer. Il augurait mal l'avenir car nulle autorité, même celle du roi, ne paraissait en mesure d'écarter les sombres menées qui menaçaient.

[...] Tous les corps de l'Etat s'écartaient de leur destination première. Chacun rompait les liens, et la vieille machine dévalait une pente où, sans frein ni recours, elle était entraînée vers le précipice. Ce mouvement fatal, il le pressentait, revêtait désormais un caractère inéluctable." 

Yamen Manai : l'amas ardent

Yamen Manai est né à Tunis en 1980 et vit à Paris. Il a obtenu plusieurs prix. Ce livre a été une vraie découverte. Nous sommes à Nawa dans un village de l'arrière-pays. Pays dont il ne cite pas le nom mais qui qui ressemble fort à la Tunisie. Il nomme les gouvernants par des sobriquets comme le Vieux ou le Beau. C'est l'histoire d'un apiculteur, le Don, qui vit reclus auprès de ses abeilles, à l'écart de l'actualité. Et puis ses abeilles sont attaquées par un puissant adversaire, le frelon asiatique, tout comme au même moment son pays est envahi par le parti de Dieu, composé de fanatiques religieux qui gangrènent tout. Il va devoir enquêter et chercher la cause et le remède à la mortalité de ses abeilles jusqu'au Japon. Ce remède, cet espoir,  c'est l'amas ardent méthode mise au point par les abeilles japonaises pour se défendre contre l'envahisseur. Le peuple tunisien saura t'il se regrouper et contrer cet envahisseur qui les conduits à l'ignorance et à la dévotion fanatique? La question est posée. A lire absolument, car cette question nous concerne tous.

Extrait 1: "Nul n'ignorait que le Don donnerait sa vie pour ses filles, et cela sans la moindre hésitation. Par amour pour elles, il était capable de tout. Ne leur avait-il pas voué son existence, montant pour elles  de nombreuses citadelles? Ne s'était-il pas mesuré à un ours de Numidie juste pour leur offrir les plus belles fleurs? N'avait-il pas rompu avec les princes et les amours, pour se consacrer entièrement à elles? Ainsi, quand la nouvelle de la mort de certaines d'entre elles dans des circonstances troubles se propagea de bouche en bouche, une réaction paraissait inévitable."

Extrait 2:" Il partit récupérer Staka et reprit le chemin du village, maudissant dans son coeur l'émir, sa katiba, tous les assassins et les marchands de guerre qui prostituaient Dieu à leurs fins. Ce Dieu qui par la douceur de ses abeilles, arrivait encore à le consoler de la cruauté des hommes."

E.P.Jacobs : Le secret de l'Espadon tome 1

C'est dans le journal de Tintin, le 26 septembre 1946 que Blake et Mortimer font leur début dans le secret de l'espadon, aventure  qui sera ensuite édité en album en 1950.

L'action se situe à la fin de la seconde guerre mondiale, au Moyen-Orient et au Tibet. Après une attaque mondiale surprise déclenchée par l'empereur Basam-Damdu, à la tête de l'empire jaune (dont le chef des services secrets n'est autre que le colonel Olrik, personnage que l'on retrouvera dans pas mal d'aventures de Blake et Mortimer), Francis Blake capitaine de l'Intelligence Service et Philip Mortimer physicien nucléaire, tentent de rejoindre une base secrète avec les plans de l'Espadon. L'Espadon est un avion à réaction submersible, supersonique et radiocommandé conçu par Mortimer et qui permettra de riposter à cette attaque dévastatrice. Mais Olrik les poursuit sans relâche. Là Blake et Mortimer rencontreront Nasir, sergent  dans l'armée britannique des Indes  qui deviendra par la suite  le serviteur de Mortimer.  A la fin du tome 1, dans cette course poursuite,  alors qu'il tente de récupérer les plans de l'Espadon, Mortimer est capturé

Boileau et Narcejac - les nocturnes-

Pierre Boileau est né à Paris en 1906 et mort en 1989. Son compère Pierre Ayrault dit Thomas Narcejac est né à Rochefort sur mer en 1908 et mort en 1998. A eux deux ils ont écrit bon nombre de romans policiers dont beaucoup ont été adaptés au cinéma (les diaboliques, sueurs froides..).

Les nocturnes est paru en 1991 au moment de l'écroulement du bloc soviétique.

Nous découvrons dès les premières pages du roman, Maurice Lamireau qui se cache dans une chambre d'hôtel. Il se sent épié. La preuve, il y a même des trous dans les murs.

En 1968, Maurice alors qu'il faisait ses études de médecine, rencontre sur une barricade Tamara, une étudiante russe qui fait du droit. Il en tombe amoureux, mais il s'avère que celle-ci est un agent du KGB. Elle finit par l'enrôler pour diriger une clinique privée à Vichy sous le faux nom de Molyneux et recueillir les pensées des personnalités russes qui viennent se ressourcer. Lamireau se sentant persécuté écrit son histoire dans un cahier d'écolier tout en surveillant aussi ses voisins de chambre.

Au bout d'un moment, le lecteur voit Lamireau/Molyneux  petit à petit sombrer dans la paranoïa.

J'avais déjà lu des romans de ces auteurs qui m'avaient plu, mais j'avoue que celui-ci ne m'a guère emballée même si je suis allée jusqu'au bout.

Extrait 1: "Tu vois. Docteur Philippe Molyneux. Ton diplôme de la Faculté de Lille. Tout y est. Le Parti ne commet jamais d'erreur. Tu le présenteras au Conseil de l'ordre et tu recevras un numéro. Après, tu seras employé par la clinique en qualité de généraliste. Le personnel médical ne sera pas très nombreux et comme la clinique fonctionne d'abord comme maison de repos, tu ne seras pas très occupé.

- Excuse-moi, dit-il, mais je n'arrive pas à saisir le vrai caractère de cet établissement. Qu'est ce qu'on va y soigner au juste?

-Je te l'ai déjà expliqué mais, d'un mot, on y fera des cures d'orthodoxie."

Extrait 2: "Je crois bien que je tombai malade. Il y a un blanc dans mes souvenirs. Ce dont je suis sûr, c'est que je ne descendis pas faire, comme chaque jour, ma tournée habituelle. Je restai chez moi, farouchement retranché. Je ne reçus que Vidal qui comprit au premier coup d'oeil, que l'affaire prenait un tour sérieux.

-"Allez, dit-il raconte. Tu ne peux pas rester comme ça. Les bêtes sont revenues?"

MC Beaton - Agatha Raisin- Tome 11- L'enfer de l'amour-

Voilà que le mariage d'Agatha et James  tourne au vinaigre!  Ils ont gardé tous les deux leurs habitudes de célibataires. Il lui reproche de ne pas savoir tenir la maison ni faire la cuisine ou même utiliser le lave-linge! Ils en arrivent même à faire cottage à part! En plus elle soupçonne James d'avoir renoué avec une ex : Mélissa Sheppard. Mais voilà que James  disparaît et que son cottage est saccagé. Sans compter que Mélissa a été assassinée ce qui fait de James un des suspects.  La voilà donc qui enquête sur le meurtre de Mélissa et tente de retrouver James. Heureusement Sir Charles Fraith, son vieil ami, fait équipe avec elle! On retrouve également les autres personnages de la série  comme Bill Wong le policier et  Mrs Bloxby l'épouse du pasteur et la confidente.

Bon, certes ce n'est pas de la grande littérature  mais on s'attache aux personnages et j'ai trouvé qu'ils avaient pris plus d'épaisseur. Pour la suite on devine qu'Agatha va se recréer une nouvelle vie!

Extrait 1: "Les habitants de Carsely qui, ce soir-là, promenaient leurs  chiens dans Lilac Lane, la rue dans laquelle résidait le couple, racontèrent plus tard avoir entendu les hurlements d'Agatha, suivis d'un fracas de vaisselle brisée. James avait décidé de passer au cran supérieur: il lui fit savoir très clairement qu'elle devait renoncer à son boulot ridicule et se conduire comme une épouse digne de ce nom."

Extrait 2 : "-Si je comprends bien, fit Mrs Bloxby, vous voulez me parler de Mélissa Sheppard. Sir Charles, essayez donc ma confiture de cerises avec votre scone.

Moi aussi, songea Agatha, j'aimerais bien préparer des confitures maison. Bien sûr, je peux toujours en acheter de la bonne, décoller les étiquettes et les remplacer par les miennes. Qui verra la différence? C'est une idée ça."

MC Beaton - Agatha Raisin- Tome 12- Crime et Déluge-

Nous retrouvons Agatha à Carsely privée de son voisin, James Lacey, et ex-mari parti se réfugier en France dans un monastère. Quant à Sir Charles Fraith, il  s'est marié à Paris et ne l'a même pas invité à son mariage!. De ses anciens amis, il ne lui reste que Bill Wong, Roy Silver et la fidèle Mme Bloxby . Le moral dans les chaussettes, elle décide de s'éloigner un peu et part une semaine dans l'île de Robinson Crusoe.

Quand elle revient le déluge s'abat sur Carsely, elle décide de prendre des cours de Pilates et croise une jeune femme qu'elle retrouvera, quelques jours plus tard, le corps flottant dans une rivière en crue en robe de mariée, bouquet à la main. Aidée tout d'abord par Roy, elle décide d'enquêter sans même remarquer son nouveau voisin John Armitage auteur de romans policiers. Et heureusement, car celui-ci trouve irritant de voir débarquer chez lui même sans frapper toutes les dames du village!! Agatha qui manque se faire tuer se voit proposer l'aide de John  dans la poursuite de  son enquête. Enquête qui la conduit à Evesham  au grand dam de l'inspecteur Brudge qui n'aime pas que des amateurs empiètent sur ses plates-bandes. Néanmoins Agatha lui livrera quelques indices lui permettant de faire avancer son enquête!

Extrait 1: "Agatha lui tendit  un paquet de mouchoirs. Lorsque Freda se fut ressaisie, elle la raccompagna à la porte, puis retourna dans sa cuisine et s'assit, submergée par la culpabilité. Après tout, elle ne méritait pas que Freda la remercie de mener une enquête qui n'avait pour seules motivations que la curiosité et le désir d'échapper à l'ennui. Si on  cherchait une personne animée par de pures intentions, c'était vers Mrs Bloxby qu'il fallait se tourner. Mais au fait cela était-il vraiment certain?

En passant sous silence certaines informations, elle avait délibérément amené Agatha à croire que le nouveau voisin ne valait pas la peine qu'on s'y intéresse. Elle allait devoir s'expliquer."

Extrait2 : "Dans son bureau de Worcester, l'inspecteur Brudge avait mauvaise conscience. Il aurait dû signifier dès le début à cette Mrs Raisin qu'elle ne devait pas mener l'enquête. Appartenir aux forces de police de Worcester, qu'il considérait comme les meilleures de la région, faisait sa fierté. A présent, il lui fallait cacher ce petit problème de chronologie. Bien sûr, le fait qu'Agatha se soit grimée s'était su et il avait été suffisamment honnête pour expliquer à ses supérieurs qu'il l'avait mise en garde, mais il n'avait pas précisé qu'il ne l'avait pas fait dès le début. Pourquoi cette femme ne pouvait-elle pas obtenir un statut légal? Pourquoi ne pas avoir sa propre agence de détective? Obtenir une licence? Voilà une idée qu'il pourrait lui suggérer."

MC Beaton - Agatha Raisin- Tome 13- Chantage au Presbytère-

Je poursuis ma série Agatha Raisin qui me procure un certain apaisement, suite à l'époque actuelle qui nest pas faite pour nous rasséréner!

Je la retrouve donc à Carsely sans nouvelles de James Lacey son ex-mari parti dans un monastère en France,  ses amis Roy Silver et Sir Charles Fraith partis sous d'autres horizons. Il reste John Armitage, son voisin, qui ne se pâme pas d'admiration pour elle et qu'elle  a éconduit vertement.

Lorsque débarque le nouveau vicaire de la paroisse, Tristan Delon, dont toutes les femmes de Carsely tombent amoureuses, elle s'empresse d'aller à la messe et le trouve effectivement TRES BEAU. Elle réussit à se faire inviter un soir par le vicaire, mais celui-ci, après l'avoir ensorcelée lui propose de placer son argent en Bourse.... le charme est vite rompu . Le soir même le vicaire est assassiné et le pasteur Alf Bloxby, qui ne porte pas Agatha dans son coeur, est accusé du meurtre. Agatha décide d'enquêter pour le disculper. John Armitage son voisin s'impose pour l'aider dans son enquête. Au fil de ses investigations, elle s'aperçoit que derrière le  visage d'ange du vicaire se cache un être peu scrupuleux, et de fait  plusieurs personnes sont susceptibles de l'avoir assassiné. Mais d'autres personnes qui ont côtoyé Tristan Delon sont à leur tour assassinées. Agatha finira par mettre la police sur la piste du meurtrier au péril de sa vie  et au grand dam de l'inspecteur Wilkes  qui en a toujours assez qu'elle vienne mettre son nez dans les enquêtes. Ce n'est certes pas du grand roman policier mais ça se laisse lire.

Extrait 1: "  Ouf c'est fini , souffla Agatha trois heures plus tard lorsqu'ils émergèrent du commissariat de Mircester. Il est une heure du matin et je meurs de faim.

 - Il y a une cafétéria ouverte toute la nuit sur la déviation. Allons-y, et nous  ferons le bilan, proposa John.

- Je ne vois pas l'intérêt de continuer, répliqua Agatha. Et tu devrais reprendre ta bague.

- Pas tout de suite. Ce serait la goutte d'eau pour Bill s'il comprenait que  nous lui avons menti là-dessus aussi."

Extrait 2: "Bill resta figé, puis articula à voix lente:

- Agatha fait parfois des choses insensées, mais il faut reconnaître qu'elle a une sorte de sixième sens qui lui permet de court-circuiter les étapes pour arriver à une conclusion juste"