Construit en 1976, c'est le symbole de l'union de deux communes : celle de Bourgoin et celle de Jallieu qui eut lieu en 1967.
Ce fut la découverte en 2019 de défauts de construction, alors que la commune voulait y installer certains de ses services, qui scella son sort. La structure menaçant de s'effondrer, les travaux de démolition ont commencé ce mois de juillet. Certains habitants sont nostalgiques car cela représente leur jeunesse, d'autres sont plutôt contents de voir ce pont disparaitre car ils considèrent que la structure n'avait rien de ravissant!
Le 1er janvier 1967 Bourgoin et Jallieu fusionnèrent. Mr Fortuné Ramseyer (maire de Bourgoin de 1965 à 1967) fut élu maire et Mr Pierre Oudot (maire de Jallieu de 1965 à 1967) fut son 1er adjoint.
Fortuné Ramseyer restera maire de 1967 à 1971 et ce fut par la suite Pierre Oudot qui le remplaça à la mairie jusqu'en 1989.
Bourgoin la bourgeoise et Jallieu l'ouvrière avaient cependant déjà été unies, mais à la Révolution, ce fut le divorce le 11 janvier 1791. Elles resteront ainsi désunies pendant 176 ans.
Jallieu est avec Boussieu un des principaux quartiers ouvriers.
A Jallieu s'est installée l'usine de tissage Perregaux depuis 1886. C'est là où se fabriquait le tissu de coton appelé l'indienne. Charles Emmanuel Perregaux (1746-1828-) et un graveur sur cuivre suisse. Il introduit l'impression à la plaque de cuivre à Jallieu. Lorsqu'il s'installe à Jallieu en 1787, il fait appel à des techniciens suisses pour former la population locale, comme ces techniciens sont protestants, il crée un cimetière et un temple à l'intérieur de sa manufacture (1789 et 1792).
Théodore Diederichs mécanicien de formation devient en 1855 directeur du tissage chez Perregaux en 1871. Il installe pour son propre compte 400 métiers à tisser, en 1872 il s'associe avec Perregaux. En 1882, Les Diederichs restent les seuls à régner sur cette industrie et ont jusqu'à 1500 ouvriers, le plus gros employeur de la ville. En 1938, les petits fils du fondateur recentrent l'activité sur la fonderie et la construction de machines textiles. L'usine fermera ses portes en 1992.
Maison du parc des Lilattes ayant appartenue à Théodore Diederichs |
Avec la stèle en hommage à Fréderic Dard autre enfant du pays |
La villa Diederichs à Jallieu |
Canal Mouturier |
L'usine Dolbeau s'est implantée sur l'ancienne usine Perregaux est en activité de 1919 à 1982.
Située passage Dolbeau, ce qu'il en reste abrite des locaux associatifs |
Henry Edouard Brunet-Lecomte a fait des études de chimie. Son père Nicolas Boniface Brunet natif du Calvados arrive dans le Dauphiné, à Vizille où il est embauché dans une manufacture d'indienne comme coloriste. Suite à divers revers de fortune et pour échapper aux créanciers, il se fait appeler Jean Baptiste Lecomte. C'est pour cela que la famille prendra ensuite le nom de Brunet -Lecomte.
En 1844, Henry Edouard Brunet-Lecomte s'associe avec les Perrégaux et c'est en 1855 qu'il il crée son propre établissement dans le pré St Michel et sur le canal Mouturier (en 1839, son frère Victor René Brunet-Lecomte apprend le métier de fabricant de soieries à Lyon et fonde sa propre maison en 1844). Henry-Edouard sera maire de Jallieu de 1860 à 1870 et décèdera en 1886. L'entreprise sera ensuite reprise par son fils (Michel-Henry) et ses petits-fils Henry, René et Michel. En 1904, l'entreprise s'appellera H. Brunet-Lecomte et Cie, puis Brunet-Lecomte Henry et Cie en 1905. Le fils ainé d'Henry, François reprendra l'entreprise. Puis à partir de 1948, l'entreprise connaitra des difficultés et en 1959, ils se font absorber par l'entreprise Gillet Thaon qui ne réussit pas à relever l'usine.
C'est le 21 décembre 1972 que la mairie acquiert l'ensemble des terrains où seront construit le quartier St Michel, ses logements et ses commerces.
D'autres usines sont le fleuron de Jallieu : entres autres les ateliers de dévidage et d'ourdissage Caffarel, l'usine de tissage Chapelet et Berthon (crêpe de Chine, mousseline, soie, coton)
Outre le tissage et l'impression sur étoffes, il y avait aussi les cartonneries Voisin Pascal et la cartonnerie Guichard qui a fermé en 1987.
A Boussieu a été construite une usine pensionnat fondée par Louis Gindre et rachetée en 1892 par Victor Schwarzenbach). Ces types d'usines se répandent dans le Dauphiné (mais pas que ... on en trouve dans le Rhône, l'Ain, la Loire) suite aux émeutes de Lyon de 1831. Les jeunes ouvrières qui sont recrutées dans les campagnes, sont encadrées par des religieuses. Logées en dortoir, elles travaillent et reçoivent une éducation chrétienne. On dénombre 200 ouvrières en 1854 et certaines sont âgées de 12 à 16 ans. Ces toutes jeunes filles sont recrutées comme apprenties pour une durée de quatre ans et ne touchent aucun salaire mais une dot leur était remise après leur départ. Sans doute une bouche de moins à nourrir pour la famille et une dot pour le mariage!
L'uusine de Boussieu était une usine de moulinage avec 820 métiers à bras en 1901. Schwarzenbach possède également une usine à La Tour du Pin. L'usine de Boussieu cesse d'être une usine pensionnat jusque dans les années 1940, comme la plupart de ce type d'usine.
Boussieu Usine-Pensionnat |
Il y avait également entre autres des usines de tissage aussi sur Bourgoin (Faroud) et Debar sur le quartier de La Grive.
Bourgoin et Jallieu sont renommées au début du XXe siècle pour l'impression sur étoffe. Cet essor vient du fait de la proximité de Lyon réputée pour sa fabrique de soieries.
Le canal Mouturier, (son nom vient des moulins qui se trouvaient le long de ses rives) était utilisé par les moulins à farine, tanneries, rotoirs à chanvre (bassins pour le rouissage), gauchoirs à drap), et la rivière de la Bourbre permettaient cette industrie. L'eau étant une matière première pour le fixage et le lavage des toiles peintes. En 1858, l'arrivée du chemin de fer facilite la communication avec Lyon.
Les premiers coups de pioche fin juillet |
Le 4 Août, le jour se fait |
Le 9 août, la structure est devenue un tas de gravats |
Le 8 septembre, la vue est dégagée et la rue rendue aux automobilistes et aux piétons |
Depuis il est plus agréable d'emprunter cette avenue à pied pour aller d'un quartier à l'autre, c'est vraiment un mur qui est tombé!
24 septembre vue en direction de la place St Michel |
On dit qu' "A la place St Michel, Bourgoin et Jallieu s'entremêle".
La devise de Bourgoin Jallieu : "l'union fait la force".
Blason de Bourgoin Jallieu |
Sources :
Site de la ville de Bourgoin Jallieu
Musée d Bourgoin Jallieu
Groupe facebook passion histoire Bourgoin Jallieu
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Dauphiné libéré
Valérie Huss Le musée de Bourgoin-Jallieu ou le mariage exemplaire de l'industrie et du patrimoine
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Valérie Huss La manufacture Brunet-Lecomte
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