samedi 4 février 2023

Envie de lecture ...Chapitre 17

Fin d'année, début de la nouvelle. Nouvelle saison de lecture!
Jo Nesbo, Daniel Pennac, MC Beaton, Ken Follett, Claude Izner, Jonathan Coe, Michèle Barrière....


Jo NESBO : les cafards
Ce livre est le deuxième de la série des enquêtes de l'inspecteur Hole.
L'inspecteur Harry Hole est norvégien et le voilà propulsé en Thaïlande, un an après être rentré d'une enquête à Sidney. Son goût immodéré pour l'alcool n'a pas empêché ses supérieurs de le recommander à la police thaïlandaise. Un ambassadeur norvégien a été retrouvé mort  par une prostituée dans un motel sordide,  un couteau planté dans le dos et une valise à côté de lui  où se trouvent les photos compromettantes d'un homme et d'un garçon mineur.
On lui demande d'enquêter en toute discrétion. Pour cette enquête Harry est redevenu sobre, ce qui ne semble pas arranger les affaires de ses supérieurs qui pensaient que l'affaire serait bouclée rapidement et qu'elle se conclurait à un crime crapuleux. Mais Harry va enquêter dans les milieux de la prostitution,  des affaires et de la politique.
Nous parcourons les rues de Bangkok, des fumeries d'opium à la communauté norvégienne, à la suite de Hole qui flaire chaque piste à la poursuite du meurtrier qui se révèlera rusé, cynique et méthodique.
Un bon thriller qui m'a donné envie de poursuivre les aventures de Hole avec le troisième tome que j'ai déjà  récupéré à la bibliothèque!

Extrait:
" Que voulez-vous?
-Je veux savoir ce que vous ne me dites pas. Ce que vous savez sur Molnes, ce à quoi il est mêlé.
-Vous savez ce qu'il faut savoir. Il n'y a rien d'autre. Est-ce que c'est si difficile à comprendre, ça? gémit Torhus. Qu'est-ce que vous cherchez à obtenir, Hole? Je pensais que vous aviez intérêt  autant que nous à ce que cette affaire soit expédiée le plus rapidement possible.
-Je suis policier, j'essaie juste de faire mon boulot, Torhus."

Daniel Pennac : le dictateur et le hamac
Pour moi cela a été un roman, qui,  je ne pourrais pas dire qu'il a été  décevant, mais cela n'a pas la même veine que les aventures de la famille Malaussène à Belleville que j'avais bien aimé. Un livre qui m'a semblé confus, sans vraiment l'être si on le lit jusqu'au bout, mais déroutant et sur la partie 2 je me suis ennuyée.
On est en Amérique du Sud et le récit commence dans la ville de Térésina avec un dictateur qui vient d'éliminer son prédécesseur et qui se fait remplacer par son sosie pour aller passer du bon temps en Europe. Mais le sosie en a assez et se fait remplacer par un sosie et ainsi de suite jusqu'au jour où le dictateur décide de revenir à Térésina subodorant que le sosie en place ne lui ressemble plus tant que ça. L'histoire de ce dictateur  s'arrête au bout de quelques chapitres. Ensuite on retrouve dans la partie 2, Daniel Pennac qui nous livre ce qui lui a donné l'idée du récit lorsqu'il était en Amérique du Sud, et l'esprit du sertao, zone géographique du Brésil semi-aride, l'arrière-pays, l'intérieur. En fait c'est l'alternance entre imaginaire et vécu. Dans la partie 3 on retrouve le premier sosie et son histoire. Puis des personnages imaginaires se mêlent au réel dans le chapitre 4 et l'histoire continue jusqu'au 4ème sosie.

Extraits:
"Ce serait l'histoire d'un dictateur agoraphobe. Peu importe le pays. Il suffit d'imaginer une de ces républiques bananières au sous-sol suffisamment riche pour qu'on souhaite y prendre le pouvoir et suffisamment arides de surface pour être fertiles en révolutions. Mettons que la capitale s'appelle Teresina, comme la capitale du Piauí, au Brésil. Le Piauí est un État trop pauvre pour servir jamais de cadre à une fable sur le pouvoir, mais Teresina est un nom acceptable pour une capitale. Et Manuel Pereira da Ponte Martins ferait un nom plausible pour un dictateur."
[....]
"- Et le peuple ? demanda enfin le jumeau dont la voix n'était plus qu'un souffle. Il y croyait, lui, à ces faux Pereira ?
- Le peuple est plus compliqué qu'un père ou un évêque : le peuple fait croire qu'il croit ce qu'on veut qu'il croie au point de se faire croire quelquefois qu'il y croit.
- Jusqu'au jour où il décide de se remettre à penser, ajouta le colonel Rist.
- On peut alors s'attendre à du nouveau, commenta Callado."


M.C. Beaton : Agatha Raisin tome  17- Cache - cache à l'hôtel.
James Lacey est revenu de ses voyages et un beau jour frappe à la porte d'Agatha pour lui proposer de partir en vacances avec lui. Aussitôt Agatha se met à rêver d'ilots paradisiaques, de plages de sable blond. Mais sa surprise est de taille quand elle se retrouve à Snoth-on-sea petite bourgade anglaise où James passait ses vacances. Mais le charme de cette station balnéaire a disparu, même le Palace hôtel  est devenu un hôtel décrépi qui n'attire plus les touristes.
Pour couronner le tout, une cliente de l'hôtel, Géraldine Jankers,  est assassinée avec le foulard d'Agatha et cette dernière se retrouve être la principale suspecte.
James, comme à son habitude, va fuir l'endroit et Agatha va tenter de résoudre l'enquête aidée d'Harry Beams et Patrick Mulligan ses employés de l'agence de détectives,  avec le soutien de Sir Charles Fraith, Roy Silver et même Mrs Bloxby viendra à son secours à Snoth-on-Sea. Sans compter que des meurtres supplémentaires ont lieu  dont un visait sans équivoque Agatha.
Dans ce dix-septième roman, l'enquête a des allures de pièce de boulevard avec des bijoux volés, des tueurs à gage, du blanchiment d'argent, bref pas de la grande littérature mais cela me fait passer un bon moment!

Extrait:
" - Je ne peux pas laisser tomber c'est tout, lâcha-t-elle d'un air buté.
James la regarda à son tour avec une sorte de stupéfaction dans ses yeux bleus. Où donc était passé l'Agatha qui aurait fait n'importe quoi pour être auprès de lui?
- Tu agis de manière stupide et égoïste, déclara-t-il, impassible.
- Non c'est toi qui agis avec égoïsme. C'était on ne peut plus égoïste de choisir cette destination de vacances, pour la seule raison que tu voulais, toi, te replonger dans tes souvenirs!
- Je n'ai plus rien à te dire, rétorqua James avec arrogance, puis il s'éloigna d'un air indigné.
Alors qu'il approchait de l'hôtel, une grosse vague s'abattit par-dessus la digue et le trempa de la tête aux pieds.
- Dieu existe! dit Agatha Raisin."


Ken Follett : le réseau Corneille
L'action se situe pendant la semaine précédant le débarquement dans la région de Reims et plus exactement dans le village de Ste Cécile. Dans le château du village,  les Allemands ont installé un central téléphonique essentiel pour eux puisqu'il leur permet de relier les communications du nord de la France vers Berlin. Après une tentative ratée de destruction du central par un raid de résistants locaux due à une mauvaise estimation des forces allemandes par le MI6, le major Betty Clairet, membre des services secrets britanniques, de retour à Londres monte une nouvelle tentative de sabotage et recrute, avec l'accord de ses supérieurs, six femmes de nature bien différente qui n'auront que deux jours d'entraînement avant d'être parachutées pour accomplir leur mission. Ce sont le groupe des Corneilles. Mais c'est sans compter sur Dieter Franck, un agent des renseignements nazi, qui remonte petit à petit la filière en récoltant des informations capitales en torturant les prisonniers de l'assaut précédent.
Du suspense, de l'histoire...Au début je me suis demandé si ce livre me plairait puis je suis vite rentrée dans l'histoire et  le rythme de l'écriture, les rebondissements ont fait que j'ai lu les 200 dernières pages d'une traite tout ça pour savoir comment l'intrigue allait se terminer!
Les descriptions de tortures sont plutôt dures et tous les personnages ne sortiront pas indemnes de cette mission. J'ai été néanmoins été séduite par cet auteur et par ce livre qui se lit facilement sans prise de tête.
Je lirais certainement un autre titre de cet auteur.

Extraits:
"La Résistance lui avait prouvé sa capacité à concevoir une opération et à l’exécuter – les renseignements recueillis ces derniers mois signalaient en général des raids éclairs. C’était la première fois qu’il voyait ces partisans à l’œuvre, et force lui était d’admettre que, de surcroît, ces hommes, armés jusqu’aux dents et de toute évidence pas à court de munitions – contrairement à l’armée allemande –, faisaient preuve d’un grand courage, comme ce tireur qui avait foncé à travers la place, cette fille qui l'avait couvert du tir nourri de sa mitraillette Sten et surtout comme cette petite blonde qui avait relevé le tireur blessé - un homme qui mesurait quinze centimètres de plus qu'elle - et qui l'avait emmené à l'abri en le portant sur son épaule. Ces gens-là représentaient assurément une menace grave pour les troupes d'occupation. Rien à voir avec les criminels, brutes stupides et lâches, auxquels Dieter avait eu affaire quand il était policier à Cologne avant la guerre. Les résistants étaient des combattants."

"Il s'imaginait maintenant claquant des portes dans son âme, enfermant des émotions dans des placards. Pour lui, les deux femmes ne représentaient plus que des distributeurs d'informations dès l'instant où il aurait compris comment en déclencher le mécanisme. Un froid familier tomba doucement sur lui comme une couverture de neige et il comprit qu'il était prêt.
- Amenez-moi la plus âgée, ordonna-t-il au lieutenant.
Il l'observa avec soin quand elle entra et vint s'asseoir sur la chaise. Les cheveux courts, les épaules larges, elle portait un tailleur de coupe masculine. De la main gauche, elle soutenait son avant-bras droit gonflé d'où pendait mollement sa main droite: Dieter lui avait brisé le poignet. De toute évidence elle souffrait, son visage était pâle et luisant de sueur, mais ses lèvres serrées exprimaient une volonté inflexible. Il s'adressa à elle en français.
-Votre sort est entre vos mains, commença-t-il.
Vos décisions et vos paroles soit vous causeront des souffrances intolérables, soit vous apporteront le soulagement. Cela dépend entièrement de vous."


Claude Izner : les nids de l'hirondelle
Ce livre est le quatrième de la série Jérémy Nelson (le pas du renard, la femme au serpent, la poule aux oeufs d'or)
J'avais lu auparavant la série des Victor Legris, enquêtes qui se déroulaient dans le Paris des années 1880-1900 et j'avais beaucoup aimé.
Ici nous sommes dans le Paris des années folles,  octobre 1925.
Jérémy Nelson est pianiste et il travaille avec son ami Paul Green clarinettiste, à une comédie musicale. Pour cela il lui rend visite dans son logement au 20bis rue de l'hirondelle, où vivent  des personnages hauts en couleurs.
Mais la propriétaire de l'immeuble, Mme Lequindre disparaît. Celle-ci voulait vendre ses appartements et s'employait à en congédier les habitants notamment ceux qui avaient des arriérés de loyer. Et tous ont ainsi une bonne raison de détester leur logeuse et donc tous des coupables potentiels. Puis c'est autour de sa femme de ménage  Carmela, de disparaître.
Aidé par son ami Sammy, Jérémy mène l'enquête dans le passé de Mme Lequindre. Le duo me fait penser à celui de Victor Legris, libraire, et de Joseph son associé. Victor Legris qui d'ailleurs , résidant à Londres, fait une apparition.
Un roman agréable à lire, même si je trouve que ce n'est pas le meilleur de la série et où l'action se traîne un peu.

Extrait: "-Enfin seuls, ma minouche!
Adrienne était sur les charbons ardents, elle ne sentait pas la fatigue. Elle sortit les trouvailles raflées dans le double fond de l'armoire à glace de Mme Lequindre. Elle les avait dissimulées dans le coffret à cirage, sous la pierre à évier, là où personne n'aurait l'idée de mettre son nez.
Le coeur affolé, elle marqua une pause pour contempler une bague, deux enveloppes bourrées de billets de banque et un paquet contenant trois rouleaux de dix pièces d'or enveloppés chacun dans une réclame de Pilules orientales pour un buste idéal.
Elle reprit son souffle, détailla la frappe des pièces, palpa les liasses de billets, en calcula le montant. Il y en avait pour plus de vingt mille francs, sans compter la bague.
-Supposons que je remette ces bricoles où je les ai trouvées, à qui va échoir cette fortune? Réfléchissons, songeons à l'avenir, je crois que j'ai intérêt à tenir ma langue. Prends-en de la graine, ma minouche, l'adage selon lequel bien mal acquis ne profite jamais peut parfois se révéler erroné.
Elle camoufla soigneusement ses larcins dans leur cachette."


Jonathan Coe : Expo 58
Thomas Foley est employé au ministère de l'information britannique. Ses supérieurs le désignent  pour superviser la construction du pavillon britannique à l'exposition universelle de Bruxelles et plus précisément veiller  à la bonne gestion du pub Le Britannia qui doit refléter la culture de son pays. Nous sommes  en 1958, au temps de la guerre froide.
Thomas Foley est marié à Sylvia, ils vivent aux environs de Londres et ont une petite fille Gill. Sa vie familiale est plutôt monotone et l'idée de cette mission à Bruxelles le séduit.
Il va côtoyer de nombreux personnages:  la belle Anneke et la séduisante Emilie, Chersky le russe qui se dit journaliste , Tony un scientifique anglais responsable d'une machine nucléaire, la Zeta,  un certain  Wilkins, Radford et Wayne , les barbouzes façon  Dupond-Dupond de l'histoire, Jamie la serveuse du bar. Il va  ainsi être embarqué dans une histoire à rebondissements au milieu des services secrets américains, russes et anglais et de tentations amoureuses. Cette parodie du roman d'espionnage est traitée avec beaucoup d'humour et d'ironie : un excellent roman!

Extrait:" Il avait compris en l'entendant qu'elle l'encourageait déjà à partir. Si pénible que soit la séparation et pour elle et pour lui, son expérience allait, à ses yeux, lui donner une stature accrue. Lui, le petit fonctionnaire, le plumitif, accéderait l'espace de six mois trop courts à un statut bien plus intéressant et même séduisant: celui d'acteur- si modeste soit-il- sur la scène internationale. Cette idée plaisait à sa femme, elle l'émoustillait, même. Peut-être était-ce par-dessus tout pourquoi il marchait d'un pas aussi léger, ce mardi après-midi : il avait gagné quelques centimètres imaginaires en passant sur la passerelle piétonne vers Birdcage Walk. Il se sentait une parenté inopinée avec les mouettes qui descendait en piqué sur le fleuve, au-dessous de lui: il connaissait lui-aussi l'ivresse de la liberté."

Michèle Barrière : Mort à bord
De nouvelles aventures d'Adrien Savoisy, fils d'une longue lignée de cuisiniers.
Cette fois-ci nous sommes en Août 1936, ce sont les congés payés et de nouveaux vacanciers arrivent sur les plages. L'action se passe sur la côte normande, à Deauville où Adrien a pris ses quartiers d'été dans le célèbre hôtel Normandy où les clients de la bonne société ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de ces nouveaux estivants.
Adrien a du mal à se remettre de la disparition de Rebecca sa compagne qui a trouvé la mort dans les geôles d'Hitler.
Mais il rencontre Thérèse Madec une jolie campeuse, venue avec deux de ses camarades passer ses vacances à Trouville. Peu après leur rencontre deux jeunes filles sont retrouvées mortes sur la plage. Pour fuir ses drames, ils embarquent à bord du paquebot de luxe le Normandie, destination New York. L'auteur nous transporte dans cet univers du luxe, de l'histoire de ces paquebots et de la cuisine à son bord. Mais deux autres meurtres vont entacher ce voyage qui se devait être idillyque et nos deux tourtereaux vont mener l'enquête afin de decouvrir qui se cache derrière ces meurtres.

Extrait:" Prenant une voix de fausset, Tigre protesta:
- Voyons mon brave, les grandes familles, qu'elles soient de l'aristocratie ou de la bourgeoisie, ne peuvent vivre décemment qu'entre elles et ne supportent pas qu'on vienne s'installer sur leurs terres. Quand arrivent des vacanciers moins fortunés, on fuit la cohue. C'est ce que fit ce brave duc de Morny, le demi-frère de Napoléon III, encore plus  mondain que moi, ce qui n'est pas peu dire, et qui commença à lorgner sur le marécage de l'autre côté de la Touques...[...]
-A Trouville, il y a un port, un vrai avec des bateaux, des vrais, pas vos traîne-couillons à la noix, et des pêcheurs, des vrais, qui rapportent les soles dont vous vous gobergez, s'emporta Hippolyte. Et le maire, Fernand Moureaux, il est bien content de voir arriver les congés payés. Pas vrai, mesdemoiselles?"


Jo  Nesbo: Rouge-Gorge
C'est le troisième de la série Inspecteur Harry Hole.
On retrouve Harry Hole en surveillance policière  sur le passage du président des Etats Unis en novembre 1999 accompagné de sa collègue Ellen, mais un homme dans une cabine téléphonique équipé d'une arme attire son attention, Hole tire mais il s'agit d'un agent US non signalé. Après entretien avec l'ambassadeur des Etats Unis et pour éviter toute polémique de part et d'autre, Harry est muté en tant qu'inspecteur principal au Service de Surveillance de la Police (pour Harry ce n'est pas la panacée, il serait bien resté à la Criminelle), en charge d'enquêter sur les milieux néo-nazis soupçonnés de préparer un attentat pour la fête nationale. 
Aussi l'auteur fait un va-et-vient entre  les années 42/44 et les années 2000 pour décrire cette partie de l'histoire des jeunes norvégiens engagés volontaires dans  la Waffen SS et notamment de quatre d'entre eux Hallgrim Dale, Sindre Fauke, Gudbrand Johansen, Edvard Mosken. Et c'est parmi eux qu'enquêtera Harry. Il rencontrera aussi la belle Rakel dont il tombera amoureux.
Jo Nesbo nous emmène dans son intrigue avec les allers et retours dans le passé, nous y découvrons des personnages attachants et d'autres  répugnants.
Pour bien suivre le fil de l'histoire je suis retournée souvent en arrière car un détail m'avait échappé.
J'ai bien aimé ce bouquin et je vais continuer la série.

Extrait:
"- Est-ce qu'il faut obligatoirement que ça ait un lien avec son passé d'engagé pour les Allemands ?
- Quelque chose me dit que c'est le cas.
- Une vengeance, donc.
- Est-ce si aberrant ?
- Non, certainement pas. Beaucoup de ces gens-là se considèrent comme les authentiques patriotes de la guerre et pensent qu'ils ont agi dans l'intérêt de la patrie, compte tenu de ce à quoi ressemblait le monde en 1940. Qu'on les ait condamnés comme traîtres à la nation a constitué selon eux une véritable erreur judiciaire."

Jo Nesbo : Rue Sans-Souci
Quatrième de la série  des enquêtes d'Harry Hole. Je vous ai bien dit que j'étais devenue accroc!!
Jo Nesbo nous emmène dans une enquête complexe et pleine de rebondissements. Le livre débute sur un braquage ayant eu lieu dans une agence bancaire de Bogstadveien (les noms sont parfois compliqués à prononcer mais on s'y fait!). Harry Hole, aidé de sa collègue Beate Lonn, essaie de trouver des indices conduisant au braqueur, indices qu'il ira chercher même jusqu'au Brésil et à la maison d'arrêt d'Oslo en interrogeant Raskol un détenu issu de la communauté tzigane. Cette précision a son importance car Harry, qui a le chic pour se  mettre dans de beaux draps, apprend qu'Anna une ancienne conquête avec qui il a passé la nuit est retrouvé morte dans  son appartement de la rue Sans-Souci. Anna était tzigane aussi.  Et les soucis seront pour Harry car son collègue Tom Waaler le désigne comme coupable. Entre les deux existe une inimitié profonde, Waaler cherche à faire en sorte que Hole soit évincé de la police et Harry est toujours à la recherche du meurtrier d'Ellen sa collègue et reproche à Waaler d'avoir tué le suspect de cette affaire.
Donc Harry a du pain sur la planche, avec ces  deux enquêtes qui s'entremêlent. Campé dans ses Doc Martens, avec son penchant pour la bouteille et ses cigarettes au bec notre héros plutôt désabusé et indiscipliné, va néanmoins réussir à élucider toute cette affaire. 

Jo Nesbo nous balade au fil des pages et a le chic pour qu'à la dernière on ait envie de lire le tome suivant!!!

Extrait:" J'étais buveur de bière, dit Harry. Il a fallu que j'arrête.
Beate se mit à contempler la nappe.
Et c'est le seul vice dont je me sois débarrassé, dit Harry. Je fume, je mens, et je suis rancunier.
Il leva sa tasse comme pour un toast. De quoi souffres-tu, Lonn? A part que tu es une droguée de la vidéo et que tu te souviens de tous les visages que tu as vus?
- Pas grand-chose d'autre. Elle leva son verre. Hormis la tremblante du Setesdal.
- C'est grave?
-  Assez. En fait, ça s'appelle la maladie de Huntington. C'est héréditaire, et c'était courant ans le Sétesdal.
- Pourquoi là en particulier?
- C'est...une vallée étroite, entre de hautes montagnes. Et très isolée.
- Je vois.
- Mon père et ma mère étaient tous les deux du Sétesdal, et au début ma mère ne voulait pas de lui parce qu'elle disait qu'il avait une tante atteinte de la tremblante du Sétesdal. Cette tante se mettait sans raison à donner des coups avec son bras, qu'elle ne pouvait plus contrôler, ce qui fait que les gens se tenaient à une certaine distance."

Jasper FForde : Sauvez Hamlet
Thursday Next, la détective littéraire, membre des OPspecs, est de retour dans le Monde Extérieur après deux ans passé dans le Monde de la Fiction. Son but, outre d'offrir à son fils Friday de deux ans une vie paisible, c'est de pouvoir récupérer son mari Landen éradiqué par la multinationale Goliath.
Elle ramène Hamlet avec elle. Celui-ci  soucieux de son image dans le Monde Extérieur,  veut aller voir sur place ce qu'il en est.
Donc pour Thursday ce retour à la réalité ne va pas être une sinécure. Tout d'abord le groupe Goliath plus puissant que jamais, veut devenir une religion. C'est aussi sans compter sur  St Zvlkx, un religieux du 13ème siècle qui réapparaît avec ses prédictions. Et sur Yorrick Laine, un personnage fictif, échappé d'un roman qui veut devenir dictateur. En plus un climat anti danois s'installe dans le pays : c'est plutôt mal barré pour notre prince du Danemark, Hamlet qui en plus a laissé le royaume aux mains d'Ophélie qui en profite pour semer la zizanie dans le livre Hamlet. 
Thursday aura donc fort à faire entre trouver un clone de Shakespeare pour restaurer Hamlet, échapper à deux, trois attentats, récupérer son mari, faire le match de croquet de sa vie pour empêcher la prédiction de St Zvlkx..et faire garder Friday qui parle en lorem ipsum! Et tout ça en prenant le temps de boire du thé et manger du battenberg!
Un récit qui donne le tournis, c'est loufoque et j'aime les délire de cet auteur, les personnages de la série qui apparaissent et disparaissent, ce mélange de réalité et fiction et les derniers chapitres qui conduisent à une fin bluffante. Un vrai bonheur!
Un conseil: si vous décidez de vous embarquer dans la lecture de la série Thursday Next, il faut commencer par le premier : l'affaire Jane Eyre.

Extrait:" Si seulement j'arrivais à l'empoigner, je pourrais le retransporter dans la fiction. Mais Kaine le savait et gardait ses distances.
-Vous êtes un vrai boulet, continua-t'il. Je pensais sincèrement que Porte-Fringue vous réglerait votre sort, ce qui m'aurait éviter de le faire. Malgré les piètres chances de victoire demain, je ne peux pas risquer que la prophétie de St Zvlkx-aussi peu crédible soit-elle- se réalise. Là-dessus, mes amis de Goliath sont entièrement d'accord avec moi.
-Vous n'êtes pas chez vous ici, et vous n'avez pas à vous mêler de la vie des vrais gens. Vous avez été créé pour divertir, pas pour gouverner.
- Avez-vous la moindre idée, reprit-il tandis que nous décrivions lentement des cercles autour de la cabine de pilotage, de ce que c'est d'être coincé en tant que personnage B-9 dans un roman publié à compte d'auteur. De n'être jamais lu, d'avoir deux lignes de dialogue et d'être constamment rabaissé par des subalternes?"














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