jeudi 18 mai 2023

Envie de lecture .......chapitre19

Cette fois-ci c'est presque un tour du monde !
On commence par la France bien sûr avecJean Contrucci et le Marseille des années 1900, un tour dans l'Inde coloniale avec Abir Muckherjee, l'Angleterre avec Robert Goddard, l'Islande avec Ragnar Jonasson, Taïwan avec Chang Kuo Li et son sniper, l'Egypte avec Christian Jacq, l'Amérique avec Ellory, la Russie avec Andréï Makine.
Trois femmes, trois pays avec Laetitia Colombani et un drôle de policier avec Gordon Zola et le nom de code le Dada de Vinci.


Jean Contrucci : la faute de l'abbé Richaud
C'est le deuxième livre de la série les nouveaux mystères de Marseille. L'action se passe en 1898 dans le village de Mazargues. Aujourdh'ui Mazargues est un quartier du 9ème arrondissement de Marseille. Il existe même sur le site de l'office de tourisme une visite guidée de ce village situé non loin des calanques. Mais au temps de ce récit, c'était un village de pêcheurs qui certes n'était pas à côté de la mer, mais c'étaient des ânes qui remontaient seuls depuis Sormiou  jusqu'au village avec leurs paniers chargés de poisson  pour  le livrer au village. Il y avait aussi des maraîchers et  des industries et des fours à chaux.
Personnages : le curé Joseph Barral et sa servante Marguerite Chabert, l'abbé Richaud,
Eugène Baruteau chef adjoint à la Sureté et sa femme Thérésou, son neveu Raoul Signoret chroniqueur au petit provençal  et sa femme Cécile.
Lou Roucaou le pêcheur et sa femme Félicité, Gaston Gaudissard le pharmacien.
L'histoire : Alors que le projet de séparation de l'église et de l'Etat agite les esprits, un miracle se déroule dans la Chapelle des Carmes: le tableau de la paroisse représentant la descente de la croix se met à saigner. Mais le curé Barral disparaît, on retrouvera son cadavre au fond d'un puits, puis ce sera au tour de l'abbé Richaud de disparaître. Et Baruteau aidé de son neveu Raoul mène l'enquête secondé par Gaudissart et Lou Roucaou. Même Cécile sera de la partie. 
Et au final  tout se finit dans le cabanon des calanques autour d'un apéritif et de la bouillabaisse avec tous les amis ayant participé à l'enquête!
Une histoire truculente, une ambiance marseillaise, un livre agréable à lire, je recommande !

Extrait: "Ainsi, dans l'ombre propice du confessionnal situé dans  la chapelle de la Vierge, sise sur le collatéral gauche de l'église paroissiale Saint Roch, où il se tenait de préférence, s'échangeaient entre l'abbé Richaud et se artisans des conciliabules dont l'unique sujet débouchait sur l'unique question à résoudre, posée à mots à peine couverts: comment se débarrasser du curé?
Impossible d'expliquer ça à un esprit aussi simple que celui de la brave Marguerite Chabert, songeait le curé Barral en revivant des années d'angoisse et de souffrance. Comment cette femme, toute de bonté rustique, eût-elle pu imaginer qu'un prêtre se conduise ainsi à l'encontre d'un autre prêtre? Comment aurait-elle pu comprendre que deux hommes de Dieu en vinssent à s'affronter? Que l'attitude vindicative du vicaire ait peu à peu amené un curé, qui était la charité chrétienne incarnée, à se méfier de son acolyte? A ne pas pouvoir trouver auprès de lui, aux soirs de doute ou de lassitude, le réconfort qu'il était en droit d'en attendre?"
Abir Muckherjee: les princes de Sambalpur
Abir Muckherjee, né dans une famille d'immigrés indiens, a grandi dans l'ouest de l'Ecosse. Il situe sa série policière dans l'histoire anglo-indienne des années1920 où l'emprise britannique sur l'Inde commence à être contestée. C'est le tome 2 de la série. Le tome 1 n'étant pas disponible, j'ai commencé par celui-là! Les deux protagonistes de l'histoire sont le capitaine Sam Wyndham et son adjoint le sergent Sat Banerjee de la police de Calcutta.
L'histoire commence par l'assassinat du prince Adhir Singh Sai de Sambalpur qu'ils n'ont pu empêcher alors que celui-ci devait assister à une réunion avec le Vice-Roi, lord Chelmsford, et d'autres princes issus de régions proches de Calcutta. Le prince Adhir aurait reçu des missives l'avertissant d'une mort prochaine. C'est ainsi que l'enquête va emmener Wyndham et Banerjee dans la région de Sambalpur, petit royaume de l'Orissa, célèbre pour ses mines de diamants. Mais comme la police de Calcutta ne peut pas officiellement enquêter sur ce territoire, le vieux Maharadjah demande  leur aide officieuse  pour trouver l'assassin de son fils. Il ne leur sera pas facile d'interroger les 3 épouses et les 126 concubines du Maharadjah, sans compter que le protocole est strict et entrer dans le zénana (harem) n'est réservé qu'aux eunuques! Et aussi de savoir qui tire les ficelles sur les tractations politiques autour des contrats pour l'acquisition des mines de diamants.
Mais avec l'aide du colonel Arora, et d'Annie Grant, une belle métisse dont Sam est amoureux, ils arriveront à pénétrer dans le cercle royal, à participer à la chasse au tigre, et de doutes en déductions, de vapeurs d'opium en verres de whisky, ils arriveront malgré tout à y voir plus clair.
Un livre dépaysant (pas besoin de passeport ni visa !) qui nous plonge dans l'histoire de l'Inde coloniale  avec beaucoup d'humour! J'ai bien aimé.

Extrait 1:
"La hiérarchie est une drôle de chose, n’est-ce pas, capitaine ?
– Que voulez-vous dire, Votre Altesse ?
– Prenez l’exemple de nous trois : un prince, un inspecteur de police et un sergent. À première vue, notre position relative dans l’ordre des préséances est claire. Mais les choses sont rarement aussi simples. »
Il indique sur notre gauche les grilles du Bengal Club.
« Je suis peut-être prince, mais la couleur de ma peau m’interdit l’entrée de cette auguste institution, et il en est de même pour Boubou. Vous, en revanche, en tant qu’Anglais, vous ne connaîtrez pas cette difficulté. À Calcutta toutes les portes vous sont ouvertes. Soudain notre hiérarchie est différente, non ?
– Je vois.
– Et ce n’est pas tout. Notre ami Boubou est brahmane. En qualité de membre de la caste des prêtres il est supérieur à un prince, et à plus forte raison, je le crains, à un policier anglais qui n’appartient à aucune caste. » Le prince continue de sourire. « Notre hiérarchie change une fois de plus, et qui peut dire laquelle des trois est la plus légitime ?
– Un prince, un prêtre et un policier passent devant le Bengal Club en Rolls-Royce… dis-je. On dirait le début d’une histoire drôle pas très amusante.
– Au contraire, si vous réfléchissez, en réalité elle est extrêmement drôle."

Extrait 2:
"Le maharadjah reste silencieux, mais ses émotions se lisent sur sa figure. L'idée d'une intervention britannique dans les affaires de son royaume lui fait horreur, mais, il s'agit de la mort de son fils, ce qui veut dire que les règles ordinaires ne s'appliquent pas. Et puis il y a ces deux mots magiques: Scotland Yard. J'ai toujours été stupéfait de voir l'importance que les gens accordent à cet organisme, en croyant à l'omniscience de ses officiers, comme les populations primitives à celle de leurs sorciers. Je ne m'en plaint pas."
Robert Goddard: les mystères d'Avebury
Le livre débute en juillet 1981 dans le village d'Avebury. Le site n'est sans doute pas choisi au hasard, puisque ce village est constitué d'un henge (un fossé circulaire entouré d'un talus) et  de plusieurs ensembles de mégalithes ce qui n'est pas sans donner dès les premières pages une aura de mystère. En effet le principal protagoniste de l'histoire, David Umber, alors étudiant, fait des recherches sur la véritable identité d'un certain Junius, polémiste anonyme du XVIIIème siècle. Or un coup de fil d'un certain Griffin lui propose de le retrouver à Avebury pour lui donner deux exemplaires uniques de livres de ce Junius.
Mais il assiste  à l'enlèvement d'une petite fille Tamsin Hall et de la mort de la soeur de Tamsin qui se fait renverser ...et Griffin ne vient pas.
Puis nous sommes au printemps 2004  à Prague ou David Umber vivote en faisant le guide touristique après le suicide la nounou, Sally,  qu'il a épousé peu après le drame. Il est alors abordé par l'inspecteur Sharp aujourd'hui à la retraite  mais qui à l'époque était en charge de l'affaire. Sharp a reçu une mystérieuse lettre signé Junius lui disant qu'il devait reprendre l'enquête car les vrais meurtriers court toujours.
David et Sharp vont donc repartir à Avebury pour reprendre l'enquête s'appuyant de nouveau  sur  les faits (même si ce n'est pas facile vingt-trois ans après) et en découvrant que le suicide de Sally n'en était peut-être pas un. 
Bien que l'histoire soit rendue complexe notamment avec l'histoire de ce Junius qui s'entremêle à l'enquête, j'ai bien aimé ce thriller où on avance pas à pas, où le suspense est bien là au fil des pages, et le style de cet auteur que j'ai découvert par hasard avec un livre "cadeau" remis à la caisse qui m'avait été fait pour mon achat de deux livres de poche!! Suite à cela,  j'ai lu quelques-uns de ses livres (l'héritage Davenall, le secret d'Edwin Strafford) avec  toujours autant de plaisir.

Extrait: " Le tram 24 s'arrêta et les passagers montèrent à bord. Umber grimpa dans le deuxième wagon, où il y avait plus de places libres. Il se laissa tomber sur un siège et ferma les yeux quelques secondes bienvenues pendant que la rame repartait. Par conséquent, il ne vit pas le petit homme râblé emmitouflé dans une parka, des gants, une écharpe et un bonnet de laine qui grimpa juste avant que les portes se referment. Il n'avait aucune raison d'être sur ses gardes, après tout. Pourquoi se serait-il attendu, dans un tram de Prague, à la fin de l'hiver, à ce que son passé lui revienne en pleine figure. Il n'y pensait absolument pas.
Mais cela ne changeait rien. Le passé de David Umber n'était pas de nature à se laisser facilement oublier. Il n'était pas nécessaire d'être obnubilé par lui. Il était là, simplement en permanence, à le tirer par la manche. Il ne le laisserait jamais en paix. Tout ce qu'il pouvait faire c'était peaufiner ses tactiques d'évasion. Et c'était pour cela, même s'il ne l'aurait pas admis, qu'il était resté à Prague. C'était un refuge, une cachette. Loin de tous les lieux imprégnés par des souvenirs dans lesquels il ne voulait plus se replonger. Mais pas assez loin, comme il allait vite le découvrir."
Gordon Zola : Nom de code : le Dada de Vinci.
Bon que dire de ce livre... En général j'aime bien les histoires déjantées. Mais là je suis restée perplexe. Un polar humoristique oui en un certain sens, mais l'humour est un peu trop appuyé à mon goût. A force de faire des jeux de mots à presque  toutes les pages, on en perd le fil de l'histoire. 
Cet auteur a écrit plusieurs ouvrages des enquêtes du commissaire Guillaume Suitaume aidé de sa coéquipière Purdey Prune. C'est le troisième de la série et  cette fois-ci c'est une parodie du Da Vinci Code de Dan Brown, francisé en Daniel Brun dans le livre. Donc ce Daniel Brun doit arriver à Paris pour faire la promo de son livre et surtout de son film. Mais la police reçoit d'un certain "Horloger" des menaces de mort à l'encontre de Daniel Brun. Donc Guillaume Suitaume est sur le coup  et se trouve confronté à une série de meurtres qui  le mèneront de Rennes Le Château à Stenay en passant par Gisors .

Extrait:"Le conservateur n'eût pas besoin de peloton d'exécution pour s'exécuter sur le champ, Plaisir de la Founoc parut soulagé de prendre congé et disparut plus vite qu'un réactionnaire chinois. Pendant une dizaine de minutes, Purdey et Delamousky cheminèrent de dédales vides en salles bondées à travers différentes galeries pour parvenir enfin au QG de surveillance. Ils furent reçus par deux gardiens zombies, qui regardaient les écrans de contrôle comme on regarde une émission de Michel Drucker, atones et flétris. Le conservateur les tira de leur léthargie télévisuelle en demandant poliment à visionner les <rhushes> de la salle six... Le plus grand des deux qui répondait mal au nom de Bastien chercha d'abord dans le gros livre des conventions collectives pour voir si il pouvait recevoir des ordres du conservateur de tableaux...L'article 125 stipulait clairement que non, mais l'alinéa 12 recommandait l'ouverture d'esprit. Après tergiversation, il opta pour l'alinéa 12 option mauvaise humeur et esprit chagrin. Il tapota la souris de son ordinateur avec ses doigts de fée Carabosse, cliqua sur l'icône Denon et ouvrit le fichier<salle à la Joconde>."
Ragnar Jonasson: La dernière tempête
C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur et j'ai bien aimé ce livre. Il faut dire que je voyais souvent ses livres sur les étals et j'avais lu aussi quelques critiques. Et je n'ai pas été déçue.
La dernière tempête fait partie d'une trilogie et met en scène l'enquêtrice Hulda Hermansdottir. Apparemment  ce dernier roman est celui  des débuts d'Ulda comme enquêtrice, contrairement à la plupart des séries où la chronologie est respectée. Mais le livre se lit très bien sans avoir lu les autres en premier.
Nous sommes à Noël et une terrible tempête s'abat sur l'Islande. A Reyjavik, Hulda, quarante ans, est traumatisée par sa fille Dimma qui traverse une crise particulièrement grave et de fait les relations avec son mari Jon  se sont dégradées. Elle compense donc par le travail car elle doit aussi prouver dans un monde plutôt masculin, qu'elle est aussi  compétente sur les affaires qu'on lui confie que les hommes de son service. Ses affaires, c'est la disparition d'une jeune fille du domicile de ses parents. Celle-ci voulait vivre une vie d'aventures, écrire et se débrouiller par elle-même. Et c'est aussi dans l'est, du pays deux meurtres qui ont été perpétrés dans une petite ferme isolée où vivait Einar et Erla qui préparait Noël avec l'espoir que leur fille Anna pourrait les rejoindre malgré la tempête, mais c'est un inconnu qui frappe à leur porte...
Et voilà le décor est planté et j'avoue que ce livre m'a tenu en haleine et j'ai voulu savoir...vite..

Extrait:" C'était chez eux, leur maison à tous les trois; elle, Einar et Anna. Un fait indéniable.
Les paupières désormais closes, elle se sentait mieux. Elle était parvenue à maintenir l'obscurité à distance.
Putain d'hiver. Pourquoi fallait-il que la tempête s'abatte sur eux le soir du réveillon? Anna était probablement coincée chez elle, toute seule. Avec un peu de chance, elle avait au moins de quoi se préparer un repas. Le mauvais temps pourrait durer plusieurs jours. Erla devait juste tenir bon, attendre que sa fille puisse enfin les voir. Elle préparerait son gigot d'agneau plus tard, il n'y avait pas d'urgence.
Avait-elle bien pensé à acheter le cadeau d'Anna. Et à l'emballer? Celui d'Einar était déjà sous le sapin. Un livre. Et elle savait qu'un bouquin l'attendait, elle aussi. Elle avait tellement hâte de l'avoir enfin dans les mains.
Si seulement elle avait un peu de lecture à cet instant, et de la lumière bien sûr. C'était tout ce dont elle avait besoin. De quoi voyager, se laisser emporter, fût-ce temporairement, oublier la froide réalité pour rejoindre le monde rassurant de la littérature."
Chang Kuo Li: Le sniper, le président et la triade
C'est le deuxième tome de la série du sniper et on y retrouve Ai Li, Wu, Crane d'oeuf, Bébé que l'on a déjà croisés dans le tome précédent. Le livre commence avec la tentative d'assassinat du Président Hsü Huo Sheng dans le petite rue Huayin, alors qu'il est en pleine campagne électorale. Le livre part d'un fait réel, la tentative d'assassinat du président taïwanais Chen Shui-Bian en 2004.
On retrouve 2 cartouches de fusil vides dans une chambre d'hôtel et 2 balles de revolver artisanal dans la voiture du président. Quel est le tireur? Un tireur d'élite ou un amateur? Wu, superintendant à la retraite, est devenu détective pour une compagnie d'assurance et dans ce cadre il est chargé d'enquêter sur cette affaire.
 Ai-L devenu cuisinier clandestin, va devoir fuir car on essaie de lui mettre l'attentat sur le dos.
Avec l'aide de Sasaki un autre sniper, et de Wu, il finira par déjouer le complot qui se déroule dans le milieu politique et le milieu de la pègre.
Un livre où entre deux plats de nouilles, de boeuf sauté et d'autres spécialités locales, saupoudré d'une pincée d'humour, Ai-Li et Wu déjouent les pièges, même si parfois entre les personnages et les intrigues on en perd un peu son latin ..euh son mandarin devrais-je dire... cela reste un livre plaisant à lire. Des deux de la série, c'est le premier que j'ai préféré.

Extrait: "21 fusils d'assaut et 27 pistolets automatiques réglementaires cernent la rue Huayin. Le contrôleur Lu crie encore, d'un ton propre à terrifier la populace:
-Interdiction absolue de remuer, même pour les rats! Si vous en voyez un filer,  flinguez-le!
Les regards des citoyens accroupis cherchent le rat. Mais de si bonne heure, les rats ne se promènent pas encore rue Huayin. Ils ne voient que les cafards qui courent dans tous les sens, terrifiés par les bruit des bottes, ou les débris de pétards multicolores qui papillonnent sous les pas des policiers."
Christian Jacq : Toutânkhamon-L'ultime secret
L'action se passe au Caire de 1951. C'est le roi Farouk qui dirige le pays depuis le 28 avril 1936. Son incompétence, son train de vie luxueux, l'occupation britannique vont conduire le pays aux émeutes de 1952 menées par Nasser et Naguib.
C'est dans ce contexte que Mark Wilder, avocat d'affaires brillant, promis à une belle carrière politique, reçoit une missive qui lui demande d'être au Caire dans quinze jours le 28 avril 1951 où on lui révèlera qui il est vraiment. Aussitôt il s'envole pour l'Egypte. Il y rencontrera un vieux prêtre copte, dernier descendant des prêtres d'Amon et magicien. Ses révélations vont le conduire sur les traces d'Howard Carter pour retrouver des papyrus que celui-ci aurait découvert. Légende? Réalité? De nombreux obstacles se trouveront sur son chemin: entre la CIA qui veut installer son emprise sur le pays, les officiers libres qui complotent contre le régime, le roi Farouk, le Professeur un personnage occulte qui tentera par tous les moyens de l'empêcher de découvrir la vérité.
J'ai apprécié ce livre pour la découverte historique de cette période de l'Egypte d'après-guerre et pour les éléments de la vie d'Howard Carter et de sa découverte du tombeau de Toutânkhamon. Même si de mon point de vue ce n'est pas le meilleur que j'ai lu de cet auteur, il se lit facilement et j'ai eu hâte de connaître l'ultime secret de Toutânkhamon.

Extrait: " Le vieillard fut pétrifié.
Voilà si longtemps que le Salawa n'était pas réapparu à Louxor! D'aucuns prétendaient qu'il était la réincarnation du redoutable dieu à tête de chacal, Anubis, gardien des nécropoles. Il dévorait des enfants pour punir les familles coupables d'avoir commis des méfaits.
Et il venait de frapper celle d'un vieil homme, proche collaborateur d'Howard Carter qui avait troublé le repos du pharaon Toutânkhamon et dévoilé des secrets qu'il eut mieux valu enfouir à jamais."
Laetitia Colombani : la tresse
Trois pays, trois femmes, trois combats, trois destins entrelacés comme les trois mèches d'une tresse.
L'Inde avec Smita dans son village de Badlapur, une intouchable, une Dalit, dont le travail consiste à vider les latrines des castes supérieures les Jatts. Son mai Nagarajan est chasseurs de rats dans les champs des Jatts. Sa fille Lalita doit aller à l'école, mais une Dalit ne doit pas s'instruite, alors Smita prend la décision de s'enfuir pour que sa fille puisse avoir une autre vie que la sienne.
La Sicile avec Giulia, vingt ans,  dont le père est perruquier: il ramasse les cheveux chez les coiffeurs et ils sont assemblés  dans son atelier par les ouvrières. Giulia est l'une d'elles. Mais son père a un accident et l'entreprise se révèle être au bord de la faillite. Le combat de Giulia  sera de sauver l'atelier avec l'aide de Kamal  un Sikh.
Le Canada avec Sarah, la quarantaine, mère de famille, cadre supérieur  chez Johnson & Lockwood, une wonder-woman aux journées millimétrées, une avocate réputée promise à de hautes fonctions. Lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'une grave maladie, son entreprise ne lui fera pas de cadeau.
De ces trois femmes qui ne se connaissent pas, va naître la même soif de liberté  et la volonté de s'en sortir.

Extrait 1:
"  Sa tournée commence vers sept heures, Smita prend son panier et sa balayette de jonc. Elle sait qu'elle doit vider vingt maisons, chaque jour, pas de temps à perdre. Elle marche sur la route, les yeux baissés, le visage dissimulé sous un foulard. Dans certains villages, les Dalits doivent signaler leur présence en portant une plume de corbeau[...] Elle n'est pas seulement intouchable, elle doit être invisible. Elle reçoit en guise de salaire des restes de nourritures, parfois de vieux vêtements, qu'on lui jette à même le sol. Pas toucher, pas regarder."
Extrait 2:
"Ce mariage est la seule solution. Giulia a tourné et retourné cent fois la question dans sa tête. Gino rachètera l'hypothèque qui pèse sur la maison. Si l'atelier est condamné, sa famille, au moins sera sauvée. C'est ce que dit sa mère, et ce qu'aurait voulu le papa. Cet argument achève de convaincre Giulia.
Le soir même, elle écrit à Kamal. Sur le papier les mots seront moins cruels, pense-t'elle. Dans sa lettre, elle lui explique pour l'atelier, pour la menace qui pèse sur sa famille. Elle lui dit qu'elle va se marier."
Extrait 3 :
"Au cabinet, le bruit courait qu'elle était la prochaine Managing Partner. Johnson était âgé, il faudrait lui succéder. La place était convoitée par tous les associés. Ils s'y voyaient déjà, califes à la place du calife. Ce poste était une consécration, un Everest dans le monde de l'avocature. Sarah avait tout pour être désignée: un parcours exemplaire, une volonté sans faille, une capacité de travail défiant toute concurrence- une forme de boulimie qui-la poussait à toujours rester en mouvement[...] Bien sûr, sa carrière avait exigé des sacrifices. Elle lui avait coûté son lot de nuits blanches et ses deux mariages. Si Sarah répétait souvent que les hommes aiment les femmes qui ne leur font pas d'ombre, elle admettait aussi que deux avocats ensemble, c'était un de trop."
R.J Ellory : les fantômes de Manhattan
Annie O'Neill, une fille discrète et solitaire,  tient une librairie en plein coeur de Manhattan où ne viennent que quelques clients. Elle a peu connu son père et sa mère ne lui en a guère parlé. Celle-ci aussi est décédée. Elle a un seul ami et confident Jack Sullivan, un ancien reporter- journaliste, qui occupe l'appartement à côté du sien. Un jour, un certain Mr Forrester entre dans sa boutique et lui dit qu'il a bien connu son père et souhaite recréer le club de lecture fondé avec son père. Pour cela il lui a apporté un manuscrit relatant la vie d'un enfant rescapé du camp de Dachau et adopté par un soldat américain. Et puis elle rencontre David Quinn. Et sa vie  va être bouleversée  par ses deux rencontres.
A travers ce livre, l'auteur raconte l'Amérique et nous emmène dans cette histoire où passé et présent s'entremêle. J'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire, de nous raconter cette histoire. Un très bon moment de lecture.
Extrait:
"Voilà la sorte de gens qu'elle voyait. Des gens perdus, peut-être. En tous cas, suffisamment pour tomber sur la petite librairie nichée dans une rue étroite à un jet de pierre d'Ellington et de la 107e Rue Ouest.
Elle les accueillait, tous autant qu'ils étaient, parce qu'il lui restait encore assez d'idéalisme pour croire qu'un livre avait le pouvoir de changer une vie.
Et c'était bien pourquoi, quand le vieil homme au pardessus hors de prix mais fatigué avait fait allusion à son père, elle avait d'abord pensé qu'il était venu évoquer le passé, choisir un livre, pourquoi pas, passer quelques minutes à bavarder tout en évitant les sujets qui pourraient fâcher. Puis elle s'était dit, pour finir par s'en persuader, que cet homme - quel qu'il ait été - était peut-être la clé qui lui permettrait de comprendre une partie de son passé qui lui était toujours restée fermée. Le sentiment d'urgence qui s'était emparé d'elle ne s'expliquait pas autrement; il représentait une ligne qui la ramènerait au rivage; elle s'y agrippait des deux mains, en tirant de toutes ses forces."

Andréï Makine : le testament français
Une belle écriture qui sait décrire avec finesse la steppe, les personnages, les sentiments humains, une richesse des mots, une réflexion émouvante sur l'identité. Ce livre raconte l'enfance et l'adolescence romancée de l'auteur. Grâce aux récits de sa grand-mère Charlotte Lemonnier une française, originaire de Neuilly sur Seine,  il découvre la France de cette fin de 19ème et du début du 20ème siècle: la venue du Tsar Nicolas II à Paris, la mort de Félix Faure dans les bras de sa maitresse, les avenues, le sac du Pont neuf et ses cailloux de France, le café "Au ratafia de Neuilly" où le ratafia  était servi dans des coquilles en argent. La France c'est son Atlantide. La langue et la culture française son héritage. Le narrateur dépeint avec émotion cette déchirure entre deux identités, deux langues, deux mondes. Il finira par accepter cette double identité pour retrouver la sérénité.

Extrait:" La France-Atlantide se révélait une immense gamme sonore, colorée, odorante. Suivant nos guides, nous découvrions les tons différents qui composaient cette mystérieuse essence française.
L'Elysée apparaissait dans l'éclat des lustres et le miroitement des glaces. L'Opéra éblouissait de la nudité des épaules féminines, nous enivrait du parfum qu'exhalaient les splendides coiffures. Notre Dame fut pour nous une sensation de pierre froide sous un ciel tumultueux. Oui, nous touchions presque ces murs rêches, poreux- un gigantesque rocher, modelé, nous semblait-il, par une ingénieuse érosion des siècles..."



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