mardi 3 octobre 2023

Envie de lecture ...chapitre 21

Lectures de l'été et de la rentrée : Steve Berry, Laurent Joffrin, Chantal Thomas, Jo Nesbo et la suite des aventures de Harry Hole, Jérome Leroy, Sandrine Collette, Christian Jacq et Champollion, Giacommetti-Ravenne et la suite des aventures de Tristan Marcas, Jonathan Coe.

Un drôle de stand dans la campagne!


Steve Berry: l'énigme d'Alexandrie
C'est le premier livre de cet auteur que je lis, pioché au hasard à la médiathèque.
C'est le second tome de la série des Cotton Malone.
Cotton Malone est retraité du département de Justice américain. Il vit à Copenhague où il a ouvert une librairie de livres anciens. Mais son fils est enlevé par une mystérieuse organisation et sa librairie partie en fumée. Pour sauver son fils,  il a 72 heures pour retrouver Georges Haddad un palestinien connaissant les secrets d'écrits anciens comme  l'Ancien Testament et qui pourrait changer la face du monde notamment au Moyen-Orient.  
Malone va être amené à aller sur les traces de la bibliothèque d'Alexandrie où sont conservés les anciens écrits,  de Londres au Sinaï en passant par Lisbonne.
Mais il ne sera pas tout seul dans cette quête qu'il mènera avec son ex-femme poursuivis par un tas de méchants qui ne pensent qu'à l'occire!
Manipulations, tensions politiques au plus haut du gouvernement américain, tensions politiques également au Moyen Orient, machinations de l'ordre de la Toison d'Or dirigé par Alfred Hermann. Chacun essaye de rafler des informations capitales qui leur permettraient d'assoir leur pouvoir.
Ça se lit bien, c'est parfait pour les vacances!

Extrait: " Abraham est le père de trois grandes religions monothéistes, souligna Haddad. Il est à l'origine de l'islam, du judaïsme, du christianisme, même si chaque religion présente une version différente de son histoire. Le conflit qui fait rage au Moyen-Orient depuis des millénaires ne vise qu'à déterminer quelle est la version correcte, quelle religion peut en vertu de droit divin revendiquer ce territoire. Les musulmans grâce à Ismaël, les juifs grâce à Isaac, et les chrétiens grâce au Christ."
Laurent Joffrin : le cadavre du Palais Royal
Laurent Joffrin s'est emparé des enquêtes de Nicolas Le Floch, marquis de Ranreuil et commissaire au Chatelet suite à la disparition de son papa  Jean-Louis Parot en 2018, car ce dernier souhaitait que son personnage traverse la révolution française.
Alors après le Prince de Cochinchine (dernière enquête écrite par Jean-Louis Parot), Nicolas s'est réfugié  dans son domaine en Bretagne entouré des siens  et notamment de son petit-fils Nicolas où il goûte le bonheur de vivre à se baigner sur la plage de Guérande ou à  galoper dans les  dunes et les landes accompagné de son fidèle chien Pluton.
Mais nous sommes en 1789 et  la révolution est là. Nicolas  est  rappelé  en juillet à la Cour pour veiller sur la famille royale, car on redoute les complots, les émeutes et les assassinats.
Or en septembre un enlèvement et un assassinat vont secouer le royaume.
Nicolas va se mettre en chasse et retrouver Bourdeau devenu non plus commissaire du roi, mais commissaire de district sous les ordres de la garde nationale  menée par Lafayette et dirigée par la Commune de Paris. Ils vont mener l'enquête à travers les soubresauts de la capitale. S'agit-il d'un complot pour affaiblir la monarchie ou au contraire pour tenter d'assoir de nouveau la monarchie et les privilèges associés? Il retrouvera la Paulet bien décatie, Rabouine le mouche, Noblecourt qui vieillit doucement, Secmagus le chirugien  et  Awa sa compagne et l'inévitable Sartine. Il rencontrera l'intrépide princesse Laure Fitz- James, dame d'honneur de Marie-Antoinette, qui l'accompagnera tout au long de son enquête.
La difficulté d'approvisionnement en grain fait que les parisiens manquent de pain, de plus une rumeur relative au piétinement de la cocarde tricolore lors d'un banquet du régiment de Flandres fidèle au Roi agite la population et provoquent l'émeute des 5 et 6 octobre où les femmes vont voir le Roi à Versailles pour revendiquer. De  plus, le président de la Constituante Mounier demande que le Roi promulgue les lois des 4 et 26 août abolissant la société d'ordres. C'est sur ces journées et sur le retour à Paris du Roi escorté par la foule que se terminera l'enquête.

Bien sûr le style est différent, quelques personnages ont disparu  comme Catherine et Marion Aimé ou la Satin, ce qui est inévitable,  mais j'ai apprécié ce livre car les faits historiques sont bien intégrés dans l'enquête même si je n'ai pas retrouvé la richesse linguistique des mots de l'époque ou le style de JF Parot. Mais avec la Révolution, cette société du XVIIIème siècle change et  l'auteur nous fait sentir cette page qui se tourne, que ses personnages eux aussi sont à la croisée des chemins. Pour Nicolas la royauté l'a construit et l'a fait marquis, peut-il être encore fidèle au Roi ou bien devra- t-il servir la Révolution? Ce sera bien l'enjeu de l'auteur que de construire peut-être un nouveau personnage dans les prochains tomes, car le 21 septembre 1792  la première République sera créée et le roi sera  guillotiné en  janvier 1793.

Extrait: "Le marquis breton redevenait commissaire, se demandant avec un soupçon d'angoisse s'il n'avait pas, cette fois, accepté la mission de trop, dans un mélange de lassitude et d'excitation. Et voilà qu'une miniature réveillait en lui le goût des intrigues amoureuses, dont il se pensait affranchi par l'âge. Devait-il plonger de nouveau dans l'imbroglio où se mêlent  la police et la politique, la fidélité et la sensualité? Pour l'heure, il devait faire son métier de défenseur de la Couronne, dénouer les fils du complot,  retrouver la princesse de Chimay. Mais  n'était-ce pas au bout du compte, l'inutile péripétie qui viendrait ruiner un aboutissement honorable et confortable, si longtemps espéré?"
Chantal Thomas: l'échange des princesses
Nous sommes en 1721. Philippe d'Orléans est Régent de France  en attendant que le Roi Louis XV qui a onze ans puisse monter sur le trône. Il sera couronné à Reims le 25 octobre 1722. 
Comme le Régent tient à garder le pouvoir le plus longtemps possible il propose à Philippe V roi d'Espagne de marier Louis XV à sa fille  l'infante Marie Anne Victoire alors âgée de 4 ans. Ils ne seront pas prêts d'avoir une descendance rapidement  et comme les frères du Roi sont morts jeunes, le Régent a donc grand  espoir de gouverner!
En contrepartie de ce mariage, il propose aussi de donner sa fille Louise-Elisabeth, Mlle de Montpensier, âgée de 12 ans  à l'infant d'Espagne Luis, prince des Asturies, héritier du trône et âgé de 14 ans.
De fait il réunira les deux branches des Bourbons.
L'échange se passe sur l'île des faisans, sur la Bidassoa, le 9 janvier 1722 au terme d'un long et difficile voyage pour les deux princesses.
Ce sera un calvaire pour les deux fillettes.
A Paris, Marie Anne Victoire est confiée à Madame de Ventadour l'ancienne gouvernante de Louis XV. La petite princesse est adulée à la cour et Madame de Ventadour s'attache vite à elle.  Elle essaie de plaire à son mari qui ne voit en elle qu'une enfant et lui préfère la chasse et Versailles.
Du côté de Madrid, c'est un cauchemar pour Louise Elisabeth. Elle se marie le 20 juin 1722. Sa belle-mère Elisabeth Farnèse ne l'aime pas . Elle ne s'entend pas avec son mari, qui lui aussi ne pense qu'à la chasse. En pleine crise d'adolescence, elle se rebelle et provoque moult scandales. 
Tout au long du livre on suit le destin de ces enfants manipulés pour des raisons politiques. Ce livre raconte l'enfance sacrifiée, la destinée des princesses dont le seul but est d'enfanter un fils de préférence, les alliances en fonction de la raison d'état, les courtisans qui veulent se placer au mieux auprès du roi, les médecins dont la saignée est le seul remède, les ministres qui tirent les ficelles face à ces enfants mal préparés à gouverner, les rancoeurs, les jalousies,  la maladie qui met en péril la succession...
Mais le 2 décembre 1723, le régent devenu ministre de Louis XV meurt. Son successeur le duc de Bourbon pour éviter que le fils du régent ne monte sur le trône, se chargera de trouver une nouvelle fiancée en âge de procréer (ce sera la fille du roi de Pologne âgée de 21 ans Marie Leszczynska ). Ainsi donc Marie Anne Victoire fut renvoyée à Madrid.
Le 31 août 1724 l'infant d'Espagne Louis, devenu roi (Louis 1er) du fait de l'abdication de son père, meurt. Philippe V remonte sur le trône et Louise Elisabeth est renvoyée à Paris.
L'échange des princesses se refait donc dans l'autre sens mi -mai 1725.
Le livre se termine sur cet échange.
Le duc de Bourbon ne saura que faire de cette reine à la Cour et elle mourra à 32 ans oubliée de tous et dans le dénuement.
Quant à Marie Anne Victoire, elle épousera le 19 janvier 1729 Joseph 1er, roi du Portugal, et sera régente du Portugal  à partir de 1776.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui retrace cet épisode de notre histoire. 

Extrait : "Oui, il a eu une idée de génie, se répète-t-il, en plongeant la tête sous l’eau. Il a trouvé la solution à deux problèmes qui le tourmentaient : le besoin politique de neutraliser l’Espagne et d’empêcher une nouvelle guerre ; l’envie secrète, sournoise, de retarder au maximum l’époque où le petit roi Louis XV pourrait donner naissance à un dauphin de France. Ce n’est pas pour demain puisqu’il n’a encore que onze ans et n’atteindra sa majorité qu’à treize ans révolus, et même alors… Mais il vaut mieux déjà s’en préoccuper. Si le roi meurt en ayant un fils, il va de soi que la couronne revient à celui-ci, mais s'il meurt sans héritier, alors… alors… eh bien la couronne lui appartient, à lui Philippe d’Orléans, actuel régent, neveu du feu roi Louis XIV, qui s'était appliqué tout au long de son règne  à le tenir éloigné du gouvernement, à le traiter comme un bon à rien, et cela avec d'autant plus de rigueur qu'il était conscient de ses capacités."

Jo Nesbo : Fantôme
Suite numéro 9 de la série Harry Hole.
Harry Hole revient à Oslo  3 ans après s'être exilé à Hong Kong suite à l'affaire du Bonhomme de neige. Il a démissionné de la police norvégienne et travaille en tant que chargé de recouvrement  pour le compte d'un homme d'affaires. Il a enfin laissé derrière lui ses démons: l'infâme Jim Beam et le traître opium. Il fait encore des cauchemars liés à sa dernière affaire du Léopard.
Le revoilà donc à Oslo pour tenter d'innocenter Oleg le fils de l'amour de sa vie Rakel. Mais Oleg n'est plus le garçon qu'il a connu. Devenu toxico, il est en prison accusé d'avoir tué Gusto Hanssen un dealer. Harry enquête et s'aperçoit qu'Oleg et Gusto dealaient pour le compte d'un certain Dubaï qui avait fait main basse sur la ville pour fournir une nouvelle drogue de synthèse la fioline qui a le "mérite" de ne pas provoquer d'overdose. ll a ainsi écarté tous les concurrents vendeurs d'héroïne ou autres substances avec l'accord tacite des politiques de la ville. Pour l'amour de Rakel et pour faire son devoir de policier,
 Et toi, Harry ? Tu ne peux pas changer ?
- J’aurais aimé pouvoir, Oleg. (…) Mais il est trop tard pour moi. Je suis resté ce que j’étais.
- A savoir ? Pochetron ? Traître?
- Policier
Harry ira jusqu'au bout de l'enquête, s'appuyant sur les seuls amis qui lui reste Beate, Martine...quitte à y laisser sa vie et  en payer le prix fort  (désillusion : un drogué reste un drogué, l'amour impossible avec Rakel...) et nous révélera la vérité grâce au talent de l'auteur à nous induire de fausses pistes en fausses pistes, à nous tenir en haleine jusqu'au retournement de situation finale.
Certains lecteurs ont moins aimé ce livre, début lent, trop de mélo, et les trucs qui permettent à Hole de s'en sortir in extrémis et qui laisserait n'importe quel pékin mort sur le champ.
Pour ma part cela ne m'a pas gêné dans la lecture (il faut bien que Harry s'en sorte non?) et j'ai bien aimé ce livre: un héros certes torturé mais n'est-ce pas identique dans beaucoup de romans policiers aujourdh'ui?  En tous cas je vais aller chercher fissa la suite à la bibliothèque!!

Extrait: "Sergueï bascula la hanche comme il l'avait appris, sentit qu'il avait un bon équilibre, avança le couteau, le leva. Dedans, dehors. Dedans, dehors. Vite, mais pas trop, pour permettre à la longue lame de pénétrer complètement, à chaque fois.
Le couteau s'imposait, parce que l'homme qu'il devait tuer était un policier. Et après l'assassinat d'un policier, la traque était toujours plus intense, il fallait laisser le moins de traces possible.[...]Andreï lui avait donc conseillé de ne pas frapper le policier au coeur, mais de lui trancher la carotide."

Jérôme Leroy: Terminus Nord
C'est le deuxième livre de la série "les nouvelles enquêtes de Nestor Burma" après les loups de Beleville (envie de lire chapitre 20 ainsi que Piquette à la Roquette de Danièle Thiéry  qui est le 6ème tome). Tous ces livres peuvent se lire indépendamment.
J'ai retrouvé la gouaille de Nestor et cela a été un grand plaisir et surtout quand il s'adresse à son lecteur "Pour l'instant, il faut que tu comprennes bien que ce n'était pas le genre de ton Nestor, le spleen".
Nestor se souvient de son passé anarchiste avec nostalgie, nostagie aussi pour les bistrots à l'ancienne "ça devenait aussi rare que les serveurs sympathiques dans les bistrots" et les quartiers qui changent.
Voilà que Nestor est contacté par la commissaire Stéphanie Faroux, patronne du 36, nouvellement installée dans ses nouveaux locaux du Bastion. Elle doit déjouer les plans de certains de ses collègues qui rêvent de renverser l'ordre établi et de mettre en place un ordre nouveau. Pour cela ils s'appuient sur le milieu roumain qui règne sur les dealers, le proxénétisme notamment des enfants migrants dans ce quartier du Xème arrondissement du côté de la Gare du Nord.
Alors aidé de la belle  Kardiatou Châtelain "une silhouette de mannequin, des yeux noirs parfaitement dessinés qui lui mangent le visage quand elle est fatiguée, une peau de métisse qui joue selon l'éclairage sur toutes les nuances de bois précieux[...]c'est aussi un Master 2 en droit public comparé qu'elle a eu à Assas, chez les fachos, un Master 1 en Philosophie Médiévale et un autres en Lettres modernes sur" La révolte dans la poésie contemporaine" à la Sorbonne."  et de Mansour " Beau gosse, presque aussi beau que moi, c'est dire, et plus jeune, oui, je sais... Derrière ses allures de zyva, dans son atelier où il retapait et refourguait des téléphones et des ordis souvent tombés du camion, c'était un as absolu des nouvelles technologies."  Nestor va aider la commissaire dans son combats contre les ripoux en remontant la filière pour anéantir tous ces affreux!

Une belle réussite!

Extrait: "J'avais décidemment raison, ce matin au réveil, de sentir qu'une tonne d'emmerdements allaient m'arriver sur le paletot.
Un instant, j'ai envié cette foule grouillante. Bien sûr, elle devait avoir ses soucis, ses fins de mois difficiles, ses mômes qui ne foutaient rien à l'école, un pavillon dont on n'arrivait pas à régler les mensualités, mais enfin tout ce monde là vivait dans une bienheureuse ignorance, à moins que ce ne soit de l'indifférence. Il n'y avait qu'à regarder comment ils détournaient pudiquement la tête devant deux clodos de sexe indéterminé qui s'insultaient copieusement devant le Buffalo Grill, des canettes à la main, sous le regard narquois de jeunes Noirs qui appréciaient le spectacle en connaisseurs.
Sandrine Collette : on était des loups
C'est le premier livre  que je lis de cette auteure. Dans un premier temps il a fallu que je m'habitue à son style d'écriture (c'est vrai qu'après Nestor Burma...).  Le livre a pour sujet un  homme Liam qui en rentrant de la chasse trouve sa femme Ava tuée par un ours. Elle a réussi à protéger leur enfant Aru. Liam a eu une enfance difficile, pas de tendresse de la part de ses parents. Il est parti très tôt de chez lui et a fui dans les montagnes où il est longtemps resté seul, jusqu'au jour où il a rencontré Ava. Liam ne sait pas quoi faire de l'enfant  et il sent qu'il ne saura pas élever, que ce sera un poids pour lui. Dévoré par le chagrin, dans sa tête c'est le chaos, il décide donc de se séparer de lui et nous les suivons dans un périple à travers les montagnes. Ce livre c'est le long monologue d'un père qui nous livre ses pensées, ses doutes, ses pulsions, peut-il être un père? Tout ceci est très bien rendu par le style de l'auteure.
J'avoue que malgré tout je n'ai pas trop accroché. Peut-être est-ce le sujet, le style de l'auteur? Je devrais certainement lire un autre livre d'elle pour confirmer ou non mon impression.

Extrait: "Je ne me retourne pas, pour que le môme ne voie pas ce que je pense sur mon visage ce n'est pas beau. Je n'ai pas pris le temps d'acheter des provisions parce que pour les provisions il fallait entrer dans la ville et ça je ne voulais pas, pas dans mon état de colère où la moindre chose m'aurait fait déraper et il y a trop de monde là-dedans. J'ai préféré filer. J'ai préféré prendre la route l'autre, celle qui emmène au lac d'Ava là où on aurait dû baptiser le gosse, je veux voir à quoi ça ressemble ce plus bel endroit du monde où elle n'est jamais retournée à cause de moi mes occupations mes conneries. Je ne me sens pas de rentrer tout de suite à la maison. C'est drôle je me dis que je trouverai peut-être une solution en chemin, une solution à mon problème, enfin ce détour ça m'arrange pour avoir le temps de remettre mes idées en place."
Christian Jacq: Champollion l'égyptien
Cette fois-ci, Christian Jacq nous raconte l''expédition en Egypte de Champollion de juillet 1828 à décembre 1829. Jean François Champollion est né à Figeac le 23 décembre1790 et mort le 4 mars 1832 à Paris (enterré au cimetière du Père Lachaise). Connu pour avoir déchiffré les hiéroglyphes, son éducation a été dirigée par son frère qui le fait venir auprès de lui à Grenoble en 1801. Il apprend le latin et le grec auprès de l'abbé Dussert à partir de 1802, puis un peu d'hébreu, d'arabe, de syriaque et de chaldéen et en 1804 il intègre le lycée impérial de Grenoble. Il se passionne pour les langues anciennes et de là naît sa passion pour les hiéroglyphes. Puis en 1807 il monte à Paris et y append, le copte l'amharique, le persan. C'est en 1808 qu'il obtient une copie de la pierre de Rosette où  est écrit un décret de Ptolémée V en égyptien hiéroglyphiques, en égyptien démotique et en grec. A 18 ans, il est nommé  professeur adjoint d'histoire à l'université de Grenoble tout en continuant ses travaux d'égyptologie.
C'est en septembre 1822 qu'il "tient son affaire" et qu'il écrit une lettre à M Dacier (historien et traducteur helléniste) sur sa découverte du déchiffrement des hiéroglyphes.
En 1824, i passe plusieurs mois à Turin où le roi vient d'acquérir la collection égyptienne de Drovetti consul de France à Alexandrie, il doit en établir le catalogue
Le 1er mars 1824, nait sa fille Zoraïde qu'il a eu avec Rosine Blanc.
En 1826, il est nommé conservateur chargé de collections égyptienne au musée du Louvre.
Et de 1828 à 1829 il réalise son rêve d'Egypte. A son retour, il obtient la Chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France.
Voilà quelques jalons de la vie de Champollion qui permettent d'aborder le livre, bien sür avec quelques écarts  et comme l'auteur le dit dans son avertissement : " Si le but du roman n'est pas d'être fidèle, à la lettre, à la vérité historique, du moins est- il de l'être à Jean François Champollion, l'un des plus grands génies de notre temps." Et il a réussi!
Donc le livre commence le jour de la mort de Champollion. Celui-ci raconte son expédition d'Egypte à Zoraïde, sa fille.
Son voyage commence à Toulon le 24 juillet 1828. Le but étant de vérifier si son système de déchiffrement des hiéroglyphes est le bon. C'est une mission franco-italienne et il est secondé par Ippolito  Rosselini égyptologue Italien. Ils sont accompagnés par  Nestor Lhôte (égyptologue et dessinateur) et le professeur Raddi (botaniste et géologue). Ces personnages ont réellement existé et Christian Jacq les faits vivre grâce aux carnets de voyage  et documents de Champollion.
Ils iront d'Alexandrie jusqu'en Nubie, en bateau sur le Nil, pour répertorier et dessiner temples et antiquités et enrichir la collection des antiquités du Louvre. Bien sûr dans le roman apparait une figure féminine énigmatique Lady Redgrave, personnage fictif, nièce de Thomas Young, rival de Champollion. Est-elle une espionne et au service de qui? De ce pillard d'antiquités qu'est Drovetti ou du pacha Méhémet Ali?  Donc un voyage mouvementé  car les autorisations de fouilles et les fonds sont difficiles à obtenir, des menaces de mort pèsent sur Champollion et autres aléas ainsi qu'un mystérieux Prophète qui se plait à se rendre invisible. Néanmoins cela permet de voir les difficultés de ces expéditions car aujourd'hui cela est si simple de voyager!

Extrait: Les pas se rapprochaient, lents, pesants. Je m'attendais à voir surgir un être de l'autre monde, armé d'un couteau, dépourvu de pitié, acharné à me demander des comptes et à dresser la liste de mes fautes.
Je me sentais prêt. J'avais constaté que la foi  des anciens égyptiens reposait sur la connaissance et non sur la croyance. Croire aux dieux ne servait à rien. Les connaître, donc les nommer, découvrir à quelle puissance créatrice ils correspondaient, était essentiel, les hiéroglyphes étaient précisément les paroles de puissance donnant accès à cette connaissance.

Steve Berry: la conspiration du temple
J'ai trouvé ce second livre de la série Cotton Malone moins bien que  le précédent, car j'ai mis du temps à voir où voulait nous emmener l'auteur. Dans le milieu du livre je suis arrivée à recoller les morceaux. Donc je dirais un peu dans la veine du premier mais avec  quelques longueurs. Néanmoins ça se laisse lire. Tenterais-je le troisième de la série?
L'histoire : le prologue nous conduit à Babylone en 323 avant JC un mois avant la mort d'Alexandre Le Grand. Il sera le fil conducteur de l'Histoire. Puis nous retrouvons Cotton Malone à Copenhague  ou il doit rencontrer Cassiopée Vitt dans un musée, mais le musée prend feu et Malone est dedans. Mais il va s'en sortir car il reste 600 pages! Et son aventure va se poursuite à Venise et en Asie centrale sur la trace de médaillons permettant de déchiffrer l'emplacement du tombeau d'Alexandre le Grand. Mais il ne sera pas seul à les rechercher puisqu'Irina Zovastina, première ministre de la Fédération d'Asie Centrale,  veut aussi s'en emparer et en plus elle projette  de déclarer la guerre à ses voisins en mettant au point des armes bactériologiques.

Extrait: Il y a 2300 ans après qu'Alexandre le Grand eut conquis l'Asie Mineure et la Perse, il se focalisa sur l'Inde, expliqua Henrik, mais il ne put s'emparer que d'une fraction du territoire avant que son armée l'abandonne. C'est au cours de plusieurs batailles livrées en Inde qu'il fut confronté pour la première fois à des éléphants de combat. Les pachydermes écrasèrent les lignes macédoniennes, causèrent des ravages. Ils terrifiaient les hommes d'Alexandre. Plus tard, des médaillons furent frapper pour commémorer la bataille de l'Hydaspe; ils représentaient Alexandre mettant en déroute un éléphant de combat.
- Certains de ces médaillons furent frappés après la mort d'Alexandre. Nous ignorons combien il y en eut. Aujourd'Hui, il n'en reste que huit. Les quatre déjà dérobés, celui du musée détruit ce soir, un appartenant à un collectionneur privé, un exposé dans le musée de Venise et le dernier exposé au musée d'Histoire et des Traditions de Samarcande.
- La capitale de la Fédération d'Asie Centrale? Elle est située dans la région conquise par Alexandre."
Giacommetti - Ravenne: Résurrection
J'ai retrouvé avec  plaisir la suite de la série la saga du soleil noir, ce quatrième tome que j'avais dû  un peu attendre car un lecteur l'avait déjà emprunté pour ses vacances! 
Pas de problème si on a un peu oublié les épisodes précédents, un petit résumé en début d'ouvrage remet les pendules à l'heure.
Donc au début, le prologue nous emmène en 1291 au royaume de Jérusalem où un groupe de templiers chargé d'une mission secrète est assassiné, seul un survivra...
Nous retrouvons Tristan Marcas,  qui après l'attaque de l'île de Bornholm, a été kidnappé par un commando russe. Il est  en Russie dans la zone soviétique en juillet 1943, enrôlé dans l'armée Rouge pour retrouver des oeuvres d'art pillées par les Allemands. Himmler ayant su que Tristan était vivant, le fait exfiltrer par ses agents. Himmler lui donne une mission : voler un tableau chez Goering  et l'expertiser  car un secret serait caché dans le tableau. Cette mission le conduira en Italie et  au Vatican. Entre, les SS, les gestapistes, les chemises brunes de Mussolini, une société secrète: l'Ordre, Tristan aura fort à faire pour retrouver le secret des templiers.
Vite la suite!!!

Extrait: " Depuis le début de la guerre, une dizaine de spécialistes de livres anciens et de bibliothécaires nazis fanatiques écumaient les collections publiques et privées, mais aussi les librairies et les salles de ventes pour rafler le précieux butin. De la Norvège à la France, en passant par la Belgique, la Pologne ou la Tchécoslovaquie, aucun pays occupé n'échappait aux griffes acérées du commando H.
Les livres arrivaient des quatre coins de l'Europe pour être recensés puis entreposés dans cette bibliothèque. Himmler avait baptisé cette unité commando des sorcières, en raison d'un de leurs objectifs: mettre la main sur les actes de procès et de sorcellerie établis par les autorités ecclésiastiques et civiles. Le chef des SS voulait prouver que les chrétiens conduisaient depuis des siècles un génocide planifié de sorcières détentrices d'un enseignement païen."
Jonathan Coe : testament à l'anglaise
Difficile de résumer l'histoire! Mais cette satire politique de l'establishment est menée comme un roman policier. Tabitha Windshaw, octogénaire,  est considérée comme folle par sa famille, dont la plupart des membres occupe des  postes-clefs dans l'Angleterre des années 80. Tout ça parce qu'elle croit que la mort de son frère Godfrey, abattu pendant l'hiver 42 par la DCA allemande, a été commanditée par son frère Lawrence.
Elle demande à un jeune écrivain, Mickael Owen, dépressif et agoraphobe, d'écrire l'histoire de sa famille. Comme il est à court d'argent il accepte, d'autant plus qu'il n'a pas de limite de temps. C'est par sa voix qu'il nous emmène dans l'univers des Windshaw. Ce n'est pas joli joli et il fera vite apparaitre les magouilles et les vices de cette famille. En fait quand on commence la lecture, on a l'impression de méli-mélo mais au fur et à mesure on s'aperçoit que cette histoire est faite comme un  puzzle où toutes les pièces (ici les chapitres) s'emboitent à la perfection et avec beaucoup d'humour.
Comme dans les romans d'Agatha Christie, la vérité éclatera une nuit d'orage dans le vieux manoir des Windshaw.
Heureusement pour ne pas perdre le lecteur il y a un arbre généalogique en début de livre (utile au début!).
Mais en dépit des apparences, ce livre n'est pas qu'un simple roman policier, puisqu'il donne à réfléchir sur notre société (consommation, politique, dominants - dominés) et sur nous-mêmes et notre capacité à nous rebeller.

Extrait: "Ce n'est pas très difficile de découvrir le coupable. C'est une affaire vite résolue. Tout ce que nous avons à faire, maintenant, c'est de mettre la main sur le meurtrier et de le traîner en justice. Et d'y traîner le reste de la famille, tant que nous y sommes. Ils ont tous du sang sur les mains. Il n'y a pas de limites aux morts qu'à provoquées  l'immonde commerce de Mark. Dorothy a participé au meurtre de mon père, en le nourrissant de saletés; et Thomas l'a poignardé dans le dos, en emportant l'argent de sa retraite. Roddy et Hillary se sont certainement mis de la partie. Si l'imagination est notre sang et la pensée notre oxygène, alors le travail de Roddy est de nous couper les veines et celui de Hillary est de s'assurer qu'il n'y ait plus de vie dans notre crâne. Pendant ce temps, ils restent chez eux à s'engraisser tranquillement, et nous, nous sommes ici. Nos affaires s'effondrent, nos emplois disparaissent, notre campagne étouffe, nos hôpitaux se délabrent, nos maisons sont confisquées, nos corps empoisonnés, nos cervelles se bloquent, tout l'esprit de ce fichu pays est broyé et suffoque."



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