samedi 17 février 2024

Envie de lecture ....chapitre 23

Quelques nouveautés dans mes lectures: Thomas Rydhal, Xiaolong Qiu, Jennifer Ryan, Minos Efstathiadis, Toshikazu Kawaguchi, Helen Simonson, Jacques Saussey pour le cinquième tome des Nestor Burma au XXIème siècle  et toujours la suite de quelques séries favorites.

Vieux livres du monastère de Santa Chiara à Naples


Thomas Rydhal : les disparus de Fuerteventura
C'est la suite de "dans l'île " le premier livre de l'auteur. On y retrouve donc Erhard Jorgensen, un danois d'une soixantaine d'années, surnommé aussi l'ermite, ancien chauffeur de taxi qui a perdu sa licence et  accordeur de pianos et ayant plaqué femme et enfants et venu refaire sa vie aux iles Canaries. Pour survivre, il est détective amateur dans la recherche des maris infidèles ou des mobylettes volées. Il vit chichement  dans une vieille masure avec ses deux chèvres Laurel et Hardy. Peut-être va-t-il pouvoir se faire quelque argent s'il accède à la demande d'une jeune malienne immigrée  qui lui demande de retrouver son fiancé Abdi. 
Arrive sur l'ile, Lene, une DJ danoise qui pour se refaire une notoriété vient tourner une émission de téléréalité "les disparus" où elle doit retrouver son père qu'elle n'a pas vu depuis des années. Plutôt paumée, accro à la chirurgie esthétique et à la drogue et une vie familiale qui va à vau l'eau.
On suit donc Erhard dans cette île où se croisent touristes, locaux, migrants, où il déménage au gré de sa fortune, Il va vite avoir affaire à la pègre de l'île que dirige Los Tres Papas, les mafieux de l'île qui veulent sa peau. Finalement il rencontrera  Lene mais ils seront entraînés dans des situations dont ils ne sortiront pas indemnes.
Mon avis : j'ai été un peu  perdue dans des situations dont je n'ai pas vu le lien. Je n'ai pas trop adhéré aux personnages d'Erhard et Lene. J'ai été jusqu'à la fin malgré un sentiment de lenteur.

Extrait: "Le vendeur d'annonces avait oublié de rappeler à Erhard d'ajouter un numéro de télé phone, donc même si Erhard avait été ravi de l'insert, l'annonce n'avait abouti à rien d'autre que quelques salutations amicales de la part de quelques chauffeurs de taxi et de Miza. Mais le bouche à oreille avait commencé à faire de l'effet. "L'Ermite peut aider." Il aimait çà. Il vivait de rencontres avec d'anciens collègues et de connaissances de la rue, des gens qui l'arrêtaient, mus par une idée soudaine. " Au fait j'ai perdu un chien..." " Tu pourrais tenir mon fils à l'oeil? Est-ce que tu peux retrouver une chèvre?" Il se vendait pour pas cher, travaillait trop, avait trop d'affaires et en réalité se logeait pour bien trop cher. Il aurait dû refuser toutes les petites affaires qui ne rapportaient pas suffisamment, pourtant il n'osait pas. Une couronne gagnée est une couronne gagnée, comme on disait!. En tous cas avant l'euro."
Xiaolong Qiu : il était une fois l'inspecteur Chen
C'est le dixième livre de la série inspecteur Chen, qui se lit sans forcément avoir lu les premiers de la série.
C'est l'histoire  de Cao Chen, mais surtout en filigrane  celle de l'auteur, qui, interdit de cours sous la Révolution culturelle, arrivera néanmoins à soutenir une thèse sur le poète anglais TS Eliot et poursuivra ses études aux Etats-Unis. Il y écrire en anglais la série policière  mettant en scène l'inspecteur Chen.
L'inspecteur Chen a grandi en gardant en mémoire les dénonciations et le traitement  dont son père a été victime sous la Révolution culturelle. Diplômé en littérature étrangères de l'université de Pékin, il se voit affecté  dans un commissariat à Shangaï. Mais ce service n'a pas besoin  d'un diplômé d'anglais et donc il se voit confié la mission de traduire le manuel des procédures de la police américaine... Mais, c'est  au cours d'un déjeuner à la cantine avec le Dr Xia qu'il entend parler de l'assassinat de Fu, commerçant spolié puis réhabilité. Ii commence ainsi à enquêter dans son coin en rapportant ses découvertes à son supérieur l'inspecteur Ding. Ce sera sa première enquête.

Extrait: "Chen arrêta la cassette. Tous ces discours ne faisaient pas avancer l'enquête. Le seul point à noter était l'ardeur avec laquelle les deux enfants dépeignaient la bonne comme une femme vénale, donc suspecte.
Avait-il raté quelque chose? Peut-être qu'il n'y avait tout simplement pas grand-chose à tirer des enregistrements.
Il envisagea d'aller en discuter avec l'inspecteur Ding, puis il se ravisa. Il n'avait rien de nouveau à lui apprendre. 
Pourtant, il se sentait attiré par l'aspect social du drame familial. A l'époque, Chen non plus n'avait pu s'empêcher d'en vouloir secrètement à son père d'être un "monstre noir", un statut qui représentait la fin du monde dans l'imaginaire d'un jeune garçon. Des années plus tard, il regrettait amèrement d'avoir nourri ces sentiments, mais il était trop tard. Cette enquête représentait le geste qu'il n'avait pas pu faire. Une sorte de rédemption symbolique.
Il décida donc de s'investir pleinement. Au pire, l'échec confirmerait qu'il n'avait pas l'étoffe d'un flic."

Jennifer Ryan: La chorale des dames de Chilbury
Une belle découverte par hasard à la bibliothèque. J'ai vraiment aimé ce livre. Une ode aux femmes. L'action se passe entre fin mars et début septembre 1940 en Angleterre.
Les hommes sont partis à la guerre et le pasteur du village a dissous la chorale faute de voix masculine.
Une nouvelle professeure de musique Primerose Trent est arrivée au village. Energique et toujours positive, elle encourage les femmes du village à monter une chorale féminine. Le livre est composé d'une succession de lettres ou de journaux intimes de quelques personnages féminins principaux. Vous y croiserez:
- Mrs Tilling, infirmière et veuve timide, dont le fils David est parti au front.
- La famille Winthrop  qui vient d'enterrer son unique fils et héritier est composée de Kitty treize ans  et de  Vénétia qui fait tourner la tête aux jeunes hommes du village. Cette famille a recueillie Silvie, une jeune réfugiée juive tchèque.
- et puis il y a aussi Miss Paltry, sage-femme, toujours à la recherche d'argent pour fuir un passé sordide.
Bien sûr, il y a aussi des hommes dans cette  histoire, des histoires d'amour, des jalousies. Et la guerre est bien présente avec ses morts et ses bombardements. Une chorale pour défier la guerre et se soutenir en ces temps incertains :"La chorale fait partie de la vie de Chilbury depuis l'aube des temps. Il y a quelque chose de réconfortant à chanter ensemble. "dit Mrs B. un autre personnage du livre.
Je n'avais pas envie de tourner la dernière page du livre....

Extrait:" Prim s'est levée la première, invitant tout le monde à l'imiter: elle a rapporté sans bruit sa chaise à l'arrière et pris son sac à musique.
-Gardez ce calme et cette paix avec vous tout le reste de la soirée, a-t-elle dit d'une voix douce avant de sortir d'un pas léger, comme portée par une vague de quiétude.
Nous avons lentement commencé à nous lever, bavardant à mi-voix entre nous. Mrs B, elle-même semblait apaisée pour quelques instants. Quelle soirée extraordinaire! Au début, je ne savais pas trop quoi penser, mais j'ai eu l'impression que nous étions des religieuses, a-t-elle gloussé. C'est étrange, la façon dont un moment de chant nous lie. Chacune était là, perdue dans son monde, avec ses problèmes, et tout d'un coup, ceux-ci ont paru se dissoudre et nous avons pris conscience que nous étions ensemble, ici et maintenant, en train de traverser cette épreuve et de nous soutenir mutuellement.
C'est tout ce qui compte."
Minos Efstathiadis : le couteau des sables
Pour changer voici un polar grec. L'action  se passe à Paris, en Grèce et en Namibie.
Nous sommes en octobre 2018, un homme est poignardé dans les rues de Paris. Il s'agit de Gunnar Richter un entrepreneur d'origine allemande, l'arme du crime est introuvable et l'assassin aussi. Le policier Maxime Tullier qui enquête sur le meurtre est dans une impasse.
Le fils de Gunnar, Théodore Richter fait appel au détective privé Chris Papas pour rapatrier le corps et l'enterrer dans le petit village grec où son père souhaitait être inhumé. C'est dans ce cimetière que Papas va trouver un indice, car le jour de l'enterrement Théodore Richter lui confie une enveloppe. Mais ce même Théodore se suicide en se jetant du 5e étage de l'hôpital où il était soigné, c'était la seule personne qui aurait pu donner quelques indications sur son père. De plus, un collectionneur de tableau demande à Papas de retrouver le meurtrier car celui-ci aurait volé un tableau. Il n'en faut pas plus pour Papas pour se rendre à Paris sur les lieux du crime. Et pour cette enquête, il va aller de trafic d'art en trafic d'hommes, de Paris en Namibie vers une tribu aujourd'hui disparue.
Ce livre est à la fois un polar mais aussi un roman d'aventures.

Extrait: " J'ai ouvert l'unique agence de détective privé à Aigion. Dans cette  petite ville grecque  de province, il y a un besoin urgent de toutes sortes de spécialités, mais surtout de faiseurs de miracles. Personnellement, j'ai renoncé aux bienfaits des miracles, bien que je croie encore aux gens qui marchent sur l'eau. Je me trouve ici par nécessité. Peut-être aussi par entêtement.
Il y a un an, j'étais détective privé à Hambourg. Un matin -les choses importantes arrivent le matin dans le Nord, à midi dans le Sud et le soir dans l'espace-, les autorités allemandes ont décidé de me retirer ma licence d'exercice. Elles avaient la preuve irréfutable que, dans un cas au moins, j'avais menti à la police. [...]
J'ai perdu ma licence et, du détective le moins cher de Hambourg, je suis devenu le seul détective d' Aigion. Je présente un certain nombre d'avantages, bien que je craigne qu'aucun ne soit nécessaire pour exercer un tel métier dans cette ville. Passons. Mon premier avantage est que j'accepte tous les types d'affaires, si insignifiantes ou ridicules qu'elles paraissent. Le deuxième est que je parle quelques langues étrangères. Le français est censé être l'une d'elles."
Toshikazu Kawaguchi : tant que le café est encore chaud
Qui n'a pas eu envie une fois de retourner dans le passé pour revoir un proche et de pouvoir lui parler, lui dire ce que l'on n'a pas pu lui dire ou le revoir encore une dernière fois.
A Tokyo, il existe un café le Funiculi, Funicula au sujet duquel circule une légende. Ce café n'a pas de devanture sur la rue, il faut descendre quelques marches pour y pénétrer. On dit que tout en dégustant un café, on peut retourner dans le passé. Mais il faut s'astreindre à certaines règles: s'asseoir à la table dédiée, occupée généralement par une femme en blanc qui n'en bouge qu'à certains  moments de la journée,  que quoiqu'on fasse dans ce retour vers le passé, on ne peut changer le présent et ce voyage ne peut durer que tant que le café est encore chaud, le non-respect de ces codes transforme la personne en fantôme. Fumiko dont le petit ami l'a quitté, Mme Kotakê qui veut discuter avec son mari avant sa maladie d'Alzheimer, Melle Hiraï qui veut reparler à sa soeur décédée Kumi, Kei qui veut revoir son enfant Mikki , vont en faire l'expérience. Ce livre est adapté de la pièce de théâtre que l'auteur avait écrite et en conserve les codes l'unicité de lieu, le temps non palpable, un cercle restreint de personnes, et le fameux ding dong de la porte qui annonce un nouveau personnage. On y retrouve sagesse, lenteur, respect liée à la tradition japonaise.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce livre.

Extrait: "Des volutes de vapeur s'élevèrent lentement de la tasse pleine.
Au même instant Mme Kôtaké eut l'impression que le paysage autour d'elle ondulait. Elle se rappela qu'elle avait fini d'une traite son verre de Sept Bonheurs  et pensa que l'alcool la faisait délirer.
Elle se trompait. Mme Kôtaké sentit son coeur s'accélérer quand elle comprit que c'était son propre corps qui ondulait. Elle était en train de se transformer en vapeur de café. Le paysage autour d'elle s'était mis à défiler de haut en bas. Elle s'était changée en vapeur et elle remontait le temps.
Elle ferma les yeux. Non parce qu'elle avait peur, mais parce que, si elle était bien en train de voyager vers le passé, il fallait qu'elle se prépare psychologiquement à ce qui l'attendait."
Helen Simonson : la dernière conquête du major Pettigrew.
Si je vous dis" Edgecombe Saint Mary, tasse de thé, Major" vous allez peut-être penser à Miss Marple?
Eh bien non, si nous sommes bien dans la campagne anglaise, nous n'avons pas affaire à un roman policier, mais plutôt à une comédie romantique.
Le major Ernest Pettigrew, gentleman retraité du Royal Sussex et assez pointilleux sur les traditions, a jusqu'au jour de la mort de son frère Bertie  une vie calme entouré de ses livres et  de quelques amis de son club de golf.
Mais le jour de la mort de son frère, un coup de sonnette à la porte et il découvre Mme Ali, l'épicière pakistanaise du village,  venue réclamer l'argent du journal  de la semaine  car son petit vendeur est malade. Au fil du roman, ils se découvrent l'un, l'autre mais la famille de Mme Ali depuis la mort de son mari souhaite qu'elle reste à la maison s'occuper de la famille et de sa belle-mère. Et le fils du major qui ne pense qu'à sa carrière et à s'enrichir ainsi que les amis du major ne voient pas d'un très bon oeil cette idylle naissante hors de son cadre social. Et puis il y a sa paire de fusils Churchill qu'il cherche à conserver à tout prix souvenir de son père. 
Mme Ali toute en retenue, radieuse et le major fidèle à certains principes, à l'ironie mordante mais dont l'émoi amoureux et l'ouverture à la tolérance est grandissant au fil des pages m'ont charmée tout au long du roman et comment ne pas succomber au charme so british du major!

Extrait:"- Ma chère Mme Ali, j'aurais peine à prétendre que vous soyez vieille. Vous êtes dans ce que j'appellerais la toute première fleur de l'âge de la maturité féminine.
C'était un peu grandiloquent, mais il espérait surprendre un rougissement. Au lieu de quoi elle rit de lui aux éclats.
- Je n'ai jamais entendu personne se donner tant de mal pour appliquer, à la truelle, une telle couche de flatteries sur les rides et l'empâtement d'un âge mûr déjà très avancé, major, fit-elle. J'ai cinquante-huit ans et je pense avoir basculé bien au-delà de la fleur de l'âge. Tout ce que je puis espérer désormais, c'est de sécher dans un de ces bouquets de fleurs éternelles.
- Eh bien, j'ai dix ans de plus que vous, répliqua t'il. J'en déduis que cela fait de moi un vrai fossile.
Elle rit de nouveau, et il eut le sentiment de ne pas avoir de mission plus importante et plus épanouissante que de faire rire Mme Ali."
Jacques Saussey: les carats de l'opéra
Ceci est le cinquième tome des aventures de Nestor Burma au XXIème siècle. Cette fois Nestor est confronté à la mort de Verlaine, un SDF surnommé ainsi car il déclame des vers du poète. C'est également un ancien anar que Burma a fréquenté dans sa jeunesse, du temps où lui aussi avait cet idéal. Il est également appelé à l'aide par la commissaire Faroux pour le vol de cinq diamants exceptionnels chez un diamantaire travaillant pour la maison Cartier. Bien sûr les deux affaires  seront liées.  Toujours entouré de ses fidèles auxiliaires prompts à lui porter secours, il va tout mettre en oeuvre pour  trouver le coupable de l'assassinat de son copain.
Il va donc trainer ses guêtres vers l'Opéra et dans les entrailles de Paris, entre le luxe et la désespérance des sans-abris où on apprend qu'outre le métro, étaient véhiculés rapidement des messages par  le pneumatique dont l'arrêt a été décidé en 1984. Et toujours avec le souci de défendre les laissés-pour-compte face aux riches de ce monde.
Encore une  intrigue brillamment orchestrée cette fois-ci par Jacques Saussey, qui a travaillé dans le monde de  la joaillerie et qui en connaît les arcanes. Un talent d'orfèvre pour une intrigue finement ciselée. (Je reconnais qu'elle était facile celle-là !!)
Et dans tous les livres de cette série, j'entends toujours la musique de la belle voix off de Guy Marchand  à la fois désabusée et ironique.

Extrait: " Oh, purée, je broie du noir, ce soir, moi. La mort de Verlaine m'a filé un sacré coup, mine de rien. Un homme que je n'avais pas revu depuis plus de quinze ans, va comprendre...
Son mode de vie sans concession, sûrement. Et le fait que, contrairement à moi, il n'y a jamais dérogé. Un puriste. Un esthète. Un monument. 
Mon parapluie sous le bras, je serre les poings dans mon manteau. Je dois la vérité à la mémoire de notre fraternité, indépendamment de la façon dont elle s'est effilochée au fil des ans.
Verlaine, mon ami, je viendrais déposer un recueil tout neuf sur ta tombe, je te le promets. Et ce jour-là, le salopard qui t'a ôté la vie n'aura plus envie de jouer du couteau, tu as ma parole."

Abir Mukerjee : avec la permission de Ghandi
C'est le troisième tome de la série Capitaine Whyndam. Nous sommes en décembre 1921. Les britanniques occupent toujours l'Inde. Mais depuis quelques temps un certain Ghandi prône la désobéissance civile et la non-violence et des manifestants défilent dans les rues de Calcutta. Surtout que la visite officielle du Prince de Galles (futur Edouard VIII, fils du roi Gorges V) est annoncée et qu'il faut éviter qu'il ne voit la révolte gronder et surtout éviter un attentat contre sa personne.
Alors que le capitaine Wyndham de la police impériale de Calcutta, toujours addict à l'afeem (l'opium), est allé dans une fumerie d'opium soigner son addiction (causée par la morphine pour soigner ses blessures de guerre), il est témoin d'un meurtre où l'assassiné est mutilé. Vu sa situation, il n'en parle pas, ce serait le risque d'être radié de la police. Mais d'autres meurtres  identiques ont perpétrés. Aidé de son sergent Sat Banerjee, ils vont tout mettre en oeuvre pour éviter le pire.
J'aime bien cette série qui m'a fait découvrir cette histoire de l'Inde, où l'on voit l'effrittement de l'Empire britannique, et  où Histoire et fiction s'entremêle. Je me suis attachée à ces deux enquêteurs l'un mis et protégé par le pouvoir en place et l'autre tiraillé entre son appartenance à la police et ses racines indiennes.

Extrait:" Un policier indigène maigrichon arrive en courant, ouvre la portière de Das et aide le vieil homme à descendre comme s'il s'agissait d'un VIP arrivant à l'hôtel Dorchester. Das le remercie en lui tapotant le bras et le policier rayonne comme si un saint venait de le bénir.
Et dans l'expression de son visage, je vois l'avenir. La lutte dans laquelle nous nous sommes engagés, ce combat pour que l'Inde reste britannique, nous sommes destinés à le perdre. Quelles chances nous reste-t-il si nos propres hommes traitent nos ennemis comme des saints? Il est logique que beaucoup d'Indiens qui travaillent pour nous, dans la police, l'armée et l'administration, pensent comme ce policier. Ils travaillent pour nous par nécessité, notre argent leur permet de se nourrir mais leur coeur est dans l'autre camp."

Laetitia Colombani: les victorieuses
C'est le récit de deux femmes à un siècle de différence. Solène et Blanche.
Solène, une avocate dont l'avenir professionnel semble tout tracé, bascule dans la dépression lorsque l'un de ses clients se suicide. Sur les conseils de son psychiatre qui lui recommande de "sortir de soi et se sentir utile à quelque chose ou quelqu'un ", Elle s'engage comme écrivain public, dans un foyer pour femmes en difficultés: le Palais de la Femme.
Blanche, elle, naît à Lyon en 1867 et grandit à Genève, son père est pasteur. Intrépide, elle aime s'amuser. Elle entre en rébellion contre toutes les formes d'injustice. Elle s'enrôle dans l'armée du salut, bien décidée à ne pas se marier ...mais elle rencontrera Albin Peyron.
C'est le combat de ces deux femmes qui est racontée ici, mais surtout leurs victoires et leurs destins finiront par se croiser dans ce Palais de la Femme, toujours en activité aujourd'hui.
Ce récit aura permis de sortir de l'oubli Blanche Peyron et toute son  oeuvre accomplie dont je ne connaissais pas l'existence.


Extrait 1: "Le samedi 9 janvier 1926, Albin se porte officiellement acquéreur de l'immeuble du 94 rue de Charonne, pour l'Armée du Salut. Dans cette opération Blanche n'apparaît pas. Les femmes n'ayant pas le droit de posséder un compte bancaire. Albin gère seul la transaction."

Extrait 2: "Malgré les cachets, elle passe une nuit agitée. La directrice du foyer lui a donné rendez-vous le lendemain.
Après avoir tourné dans sa tête toutes les excuses qu'elle pourrait inventer pour se désister, Solène prend une décision. Elle va y aller. Au moins, elle pourra dire qu'elle a essayé. Si l'endroit est trop triste, trop déprimant, elle rappellera Léonard et déclinera la mission. Après tout, elle est en convalescence. Ce bénévolat doit être une thérapie, pas une punition."


Giacometti-Ravenne: Le graal du diable
Ce livre marque la fin du deuxième cycle de la saga du Soleil Noir. Voilà je suis à jour!
A la fin du tome précédent, Laure d'Estillac est enlevée par les SS et envoyée dans un Lebensborn.  Quant à Tristan, nous l'avions laissé à Paris.  Nous le retrouvons  dans les mains de la Milice française où il doit être fusillé. Nous sommes en juillet 1944, le débarquement a eu lieu. Mais une femme milicienne et  cartomancienne va le sortir de cette mauvaise passe et lui prédit un voyage, la rencontre avec une impératrice qui lui sauvera peut être la vie.
Après ce sauvetage in extremis (il le fallait bien sinon fin de l'histoire!) il va tout mettre en oeuvre pour retrouver Laure.
Entre temps dans la région du Banat (Balkans) une femme Nada la Noire et ses partisans terrorisent les allemands. Pour sauver Laure, Tristan accepte d'aider un SS en résolvant une énigme et ils doivent ramener le graal du diable à Himmler.  
Parallèlement à cette histoire, nous replongeons dans l'hiver 1448 ou le prince Vlad Dracul déchu par son frère Radu échappe à la mort et s'allie avec l'impératrice Barbara de Cilli qui lui promet de le restituer sur son trône s'il lui ramène le graal du diable.

Extrait: "A l'entrée de ce paradis se tenait un homme assis. Il portait la barbe courte et taillée des Ottomans, mais ses cheveux étaient aussi clairs que ses yeux. Dracul reconnut un janissaire, soldat d'élite de la garde du sultan. Tous les ans, les Turcs prélevaient, dans les provinces chrétiennes qu'ils avaient asservies, un tribut de milliers d'enfants chrétiens pour en faire des guerriers impitoyables. Celui-ci devait être un déserteur. Habitué à dispenser la terreur, il avait dû, par la peur et le sang, mettre les bas quartiers en coupe réglée, s'emparer du contrôle de la prostitution et, avec les bénéfices engrangés, édifier cette maison de débauche et de luxe afin de devenir plus riche encore.
-Mon nom est Nicolaï. Je suis le Gardien du Seuil. Celui qui donne l'entrée au jardin des délices. Qu'as-tu à m'offrir?
Vlad connaissait bien les janissaires. Durant toute son adolescence captive à Istanbul, il n'avait cessé d'en croiser. Ils les savaient aussi arrogants que violents, aussi versatiles que criminels. Celui-là ne devait pas déroger à la règle.
-Ton prix sera le mien, répliqua Dracul.
-Il n'y a qu'un seul prix, car ici nous n'achetons qu'une seule chose.
Dracul se demanda si l'ancien janissaire n'était pas devenu fou.
-Nous achetons que ce qui est  plus utile à l'homme que ses jambes, ses bras, son sexe, son coeur. Ici nous achetons ce qui donne la vie éternelle.
Nicolaï se leva brusquement, le regard exalté.
-Ici nous achetons des âmes."


BD: Huit heures à Berlin - tome 29 des aventures de Blake et Mortimer
Nous sommes au printemps 1963. Dans l'Oural une mission archéologique découvre sept  cercueils, particularité  les cadavres ont la peau du visage arrachée.
Au même moment à Berlin un homme est assassiné qui en mourant murmure un nom Doppelhanger. Entre ces deux évènements le lien est un chirurgien du nom de Julius Kranz que vont croiser Blake et Mortimer.




BD: Le dernier espadon - tome 28 des aventures de Blake et Mortimer
Philip Mortimer se voit confier une mission au Pakistan par son ami le capitaine Francis Blake.
Il s'agit de modifier le code des Espadons stockés dans la base de Makran afin de permettre leur transfert jusqu'à Scaw-Fell en Angleterre.
Parallèlement, le capitaine Blake doit partir pour l'Uster car un complot fomenté par l'IRA se trame contre l'Angleterre.


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