dimanche 15 septembre 2024

A deux à Sète

Quelques jours à Sète et ses environs avant le flot des touristes nous a fait le plus grand  bien. Quoi de mieux que de se sentir en vacances à ne penser qu'à se promener et profiter de l'instant  présent. Et là nous avions de quoi faire!




Notre base se situait à Balaruc-les-Bains qui comme son nom l'indique est  une ville thermale. La station est spécialisée en rhumatologie et phlébologie. L'histoire des thermes date de l'antiquité: Héraclès aurait été le premier curiste! Puis elle devient une cité thermale reconnue au temps des romains. Au 16 ème siècle la faculté de Montpellier exerça le contrôle médical de la station. Au fil des siècles la renommée s'accrut en pratiquant les douches localisées et ne cessera de se développer puisque Balaruc est classée en 1927 station climatique. En  1969 est inauguré un nouvel établissement thermal: Athéna, qui traite 3700 curistes par an. Puis les thermes ne cessent de se rénover jusqu'à devenir ce qu'ils sont aujourd'hui et qui en fait  le 1er établissement thermal de France. L'eau thermale provient de sources naturelles située à 2000 m de profondeur remontant naturellement à la surface, les eaux sont captées entre 120 et 400 m de profondeur à une température de 37 degrés et 49 degrés. Aujourd'hui l'établissement accueille 53 000 curistes conventionnés par an (2019), (par comparaison à Vichy en 2021 8500 curistes conventionnés)
Plan de Balaruc-les-Bains

Malgré tout, la ville ne présente pas d'intérêt  particulier. Elle est située  au bord de l'étang de Thau. La promenade sur le front, non pas de mer, mais d'étang est agréable  et la ville possède  pas mal d'espaces verts dont le parc Sévigné et un petit centre où on peut s'asseoir à la terrasse  d'un café.  

Le pavillon Sévigné fut le 1er établissement thermal construit en 1753, il fut appelé ainsi car le gendre de la Marquise de Sévigné, Mr de Grignan, venait s'y faire soigner la goutte, et Mme de Sévigné dans ses lettres mentionnait les bienfaits des eaux de Balaruc. Aujourd'hui, ce bâtiment abrite l'office de tourisme. En face un bâtiment annexe avait été construit pour recevoir des hôtes illustres (Louis Bonaparte, Paganini, Joseph de Montgolfier) mais actuellement il est en cours de rénovation et abritera la médiathèque. A côté se trouve les vestiges gallo-romains d'une ancienne basilique.
Pavillon Sévigné
Autre espace vert, le jardin antique méditerranéen, ouvert en juin 2011, mérite un détour.
A l'entrée des panneaux explicatifs sur l'exploitation du jardin classé remarquable et une jolie frise nous accueillent.
Le jardin  s'étend sur 2 hectares et  est divisé en sept parties: le bois sacré, le jardin funéraire, le jardin nourricier, plantes magiques et médicinales, plantes pour parfums et onguents, plantes maraîchères et aromatiques et pour finir l'art topiaire.




Autre espace: la promenade Georges Brassens-Laurent Spinosi permet sur 2km de se promener au bord de l'étang de Thau et d'avoir un beau panorama.
Laurent Spinozi dit Lolo était pêcheur et peintre. Il vivait dans une cabane au bord de l'étang de Thau. Brassens venait souvent le voir. La cabane est reproduite dans son lieu d'origine dans les années 60. Elle y a vu Brigitte Bardot, Salvador Dali, Manitas de Platas. Dalvador Dali lui ayant dit qu'un jour où il viendrait il rentrerait par la cheminée: il a  tenu parole!
Coucher de soleil  sur l'étang. Vue sur Bouzigues, Mèze

Sète: L' accès à Sète est toujours un peu problématique que ce soit par la route de Balaruc D2 ou la D612 la route du Lido pour cause d'embouteillages. En arrivant par la D2 nous nous sommes garés sur un grand parking sur le quai Paul Riquet, vers le bateau bus, ce parking est gratuit 24h et il faut juste prendre un ticket à l'horodateur pour indiquer sa présence. Ensuite tout se fait à pied mais pendant l'été il est possible de prendre le bateau bus (du 6 juillet au 27 aout pour cette année). Nous avons traversé le pont métallique (Pont de Tivoli) et sommes remontés par le quai de la République, la rue rue Honoré Euzet et rejoint  le quai Léopold Suquet et nous n'étions plus très loin du centre-ville.
Nous avons traversé le pont de la savonnerie pour se retrouver place du Pouffre (place Léon Blum).
Une jolie place bien ombragée, sa fontaine (fontaine du Pouffre) créée par Pierre Nocca est un hommage au poulpe spécialité culinaire sétoise et date de 1987.

Une jolie maison a attiré mon attention. Il s'agit de la maison verte: un café restaurant galerie d'art et maison d'hôtes. Nous n'avons pas pu nous empêcher d'y prendre le café !
Dans une rue adjacente à côté de la maison verte, un mur décoré.
Expression du patois sétois- guinche lune = personne qui louche
Nous nous sommes promenés via la rue piétonne jusqu'à la médiathèque François Mitterrand.
Puis nous avons continué  par les petites rues dont la grande rue haute où il y avait beaucoup de maisons ou murs couverts par du street art. Pendant les vacances scolaires des visites guidées sont possibles. Lors du festival K-live des street-artistes enrichissent les rues de dessins. C'est le Maco (musée à ciel ouvert).


Ensuite nous avons déjeuné au Poisson Bleu,  quai Léopold Suquet, nous avons bien mangé mais le service était pour le moins désordonné et il fallait vérifier sa note! Bon c'était sans nul doute des stagiaires qui commençaient la saison.
Puis nous sommes repartis du côté de la criée le long des canaux, nous sommes passés vers le cimetière marin et nous sommes montés au Mont St Clair admirer la vue. A pied ça fait un petit bout surtout avec la chaleur. Il y a un bus qui monte au belvédère, la ligne 5.
La grande croix en ciment a été érigée en 1932 pour remplacer celle en bois de 1866. De cette colline on a une vue sur l'étang de Thau et les parc à huitres de Bouzigues et Loupian , Balaruc-les-Bains, le massif de la Gardiole, on peut deviner aussi Frontignan au loin.
Il faut dire que Sète (orthographiée Cette jusqu'en 1927) a été une île dont le belvédère du Mont St Clair était une position stratégique pour observer tous les mouvements de galères et de vaisseaux. Le port de Sète a vu le jour en 1666 suite à l'ensablement des ports d'Agde et de Narbonne sous l'égide de Louis XIV, ainsi que la création du canal des Deux-Mers par Pierre Paul Riquet, baron de Bonrepos, canal devenu ensuite le canal du Midi.
Pour voir les communes de Mèze et de Marseillan, il faut se rendre sur le domaine des Pierres Blanches, un parc de 27 hectares à environ 2km à l'Ouest.
L' étang de Thau et les 9 communes qui le bordent sont classés Natura 2000.

A côté, la chapelle Notre Dame de la Salette a été érigée à l'emplacement d'un ancien fortin bâti par Louis XIII. Un ermite, Frère Hilarion, eut l'autorisation d'y construire un ermitage. En 1864 le site fut dédié à ND de la Salette.
Les fresques intérieures ont été peintes en 1952 par Jacques Bringuier peintre biterrois, on peut y voir également des ex-voto déposés par les familles de pêcheurs.



Puis nous sommes redescendus par des escaliers pour nous retrouver dans le quartier haut et retour sur les quais  et retrouver notre pont métallique!

Bateaux des joutes (propulsées par 8 à 10 rameurs et guidées par 2 barreurs)

Bateau de Florence Arthaud: trimaran ex-Pierre 1er

Pont de Tivoli

Tour de l'étang de Thau : Le premier arrêt ce fut à Bouzigues charmant village avec ses petites ruelles. Les gens de Bouzigues ont vécu de la pêche et des vignes, puis la conchyliculture, dont les prémices ont vu le jour après la première guerre mondiale, prendra véritablement  son essor après la seconde guerre mondiale. Les huitres ont été mangées mais pas à Bouzigues même!
Puis passage à Mèze.
Mèze était renommée pour le commerce de vins et d'alcools puis comme à Bouzigues la conchyliculture a permis de diversifier son économie.


Petite rue de Mèze
Le château de Girard autrefois appelé le château de Muret, a été construit en 1660 par la famille Muret et fut acquis par la commune en1995.

La place et sa halle
La Chapelle des pénitents a été construite au XII eme siècle sur le site d'un temple grec antique et les remparts rasés en 736 ont été  reconstruits au IX ème siècle.
La chapelle des pénitents et les remparts
Dernière étape à Marseillan
Nous avons tenté de manger vers le port mais il y avait pas mal de restos fermés ou qui ne nous plaisaient pas trop. Nous avons donc été en ville au Délicatessen qui avait une terrasse sympa mais le patron et le personnel beaucoup moins, en plus beaucoup de restos  étaient fermés. En désespoir de  cause nous nous sommes arrêtés au restaurant le glacier  qui ne faisait pas que des glaces et nous ne l'avons pas regretté! C'était très bon et l'accueil excellent!


Vin blanc domaine la Jeanne : excellent!
Sinon que dire de Marseillan?
C'est la ville qui m'a le moins plu. Un petit centre avec ses ruelles ombragées et un petit patrimoine historique. Sur le port la maison Noilly Prat, dont les caves se visitent. 
Sur le toit du château du port, une oeuvre de l'artiste Jean Denant, sétois d'origine, inspiré de la vision des tables ostréicoles du bassin de Thau (commande de la fondation Liedts -Meesen) installée en 2017.

Belle maison sur le port
Nous nous sommes arrêtés à la maison de la réserve entre Marseillan et Marseillan-plage pour faire une balade vers l'étang du Bagnas mais le guide nous en a dissuadés car le chemin n'était pas très praticable sur certains endroits.

Une petite excursion à Marseillan-plage histoire de voir à quoi cela ressemblait: Belles plages, magasins et restos pour touristes!
Nous avons poussé jusqu'à Agde mais les routes étaient toutes en travaux et la circulation pas très facile du coup on ne s'est pas arrêté et nous sommes rentrés par la route du Lido en sachant que l'on allait encore se retrouver dans les embouteillages de Sète.

Frontignan et Maguelone:  à noter l'accueil très sympa à l'office du tourisme de Frontignan!
Nous avons opté pour une balade dans les salines de Frontignan. C'était sympa, nous avons vu pas mal d'oiseaux et pas de touristes!
Pour le parking, nous nous sommes garés au parking plan du bassin (gratuit), non loin du départ de la balade.




Au retour nous avons déjeuné au restaurant le bistrot de Fanny, place Jean Jaurès, pour goûter à la fameuse tielle.
Puis départ pour la cathédrale de Maguelone. Pas de voiture autorisée sur l'île, il faut se garer sur le parking  à proximité. Tarif 2024: 6 euros pour la journée.

Située sur une île, on y accède par un pont tournant (pour permettre le passage des bateaux) qui franchit le canal du Rhône à Sète.
Juste après le pont il y a un petit tram qui emmène les gens à la plage mais qui  a un arrêt à l'entrée du site de la cathédrale. A pied ce n'est pas très loin. Et en vélo ce doit être très agréable de sillonner les chemins et petites routes.
La Cathédrale a été classée monument historique en 1840.
L' évêque Arnaud entreprit de faire reconstruire la cathédrale qui fut consacrée en 1054. Il mourut en 1060 à son retour de pèlerinage à Jérusalem et fut enterré dans le cloître. Son corps a été transféré dans la chapelle St Augustin. La cathédrale devient un fief pontifical et en 1096 le pape Urbain II séjourne dans l'île et proclame son église"la seconde après celle de Rome". Ce fut aussi  un refuge temporaire  pour plusieurs papes.
La cathédrale connut son apogée au XIIème et XIIIème siècle. Une nouvelle cathédrale fut construite pour remplacer celle de l'évêque Arnaud. Elle fut à l'origine de l'université de Montpellier.
Le déclin s'amorça à partir du XIVème siècle pour être rachetée par la famille Fabrèges en 1852. Frédéric Fabrèges y entreprit fouilles et restaurations. Elle fut donnée en 1949 au diocèse par la fille de Frédéric Fabrèges. 
En 1943, l'île fut occupée par les Allemands pour surveiller la côte languedocienne. 





Abbaye de Valmagne et Pézenas
Un joli coin cette abbaye de Valmagne nichée au coeur d'un vignoble sur la commune de Villeveyrac. Abbaye cistercienne fondée en 1139 par Raymond Trencavel vicomte de Béziers, elle a été classée monument historique en 1947. Les moines cisterciens ont planté de la vigne depuis le 12ème siècle. Elle a subi splendeurs et décadence au fil des siècles. Devenue bien national à la Révolution, en 1791 elle est revendue à Mr Granier Joyeuse, l'église est transformée en chai, des foudres sont installées dans les chapelles latérales. En 1838 elle est rachetée par le comte de Turenne et ce sont ses descendants qui l'exploitent de nos jours.
Il y a  également  un restaurant et la visite permet de faire une dégustation de vin (que je n'ai pas trouvé extra). L'abbaye de Valmagne accueille également des expositions.


Chapelle
L'église est plutôt imposante lorsque l'on entre  (83m de long et 24m de haut).
la nef

Le cloître et son jardin sont agréables. On y voit la fontaine lavabo où les moines venaient se purifier les mains avant de se rendre au réfectoire.

structure octogonale abritant la fontaine lavabo

la fontaine lavabo

Anciennement le réfectoire des moines, devenu salon au XIXème siècle

La sacristie

Le cloître
La salle capitulaire (ou salle du chapitre, lieu où se réunissait les moines) est la partie la plus ancienne de l'abbaye.
salle du chapitre
Pas d'abbaye sans son jardin médiéval et Valmagne ne fait pas exception.

le clocher
Vue de l'abbaye depuis le jardin
A quelques kilomètres de Valmagne, se situe Pézenas et il était grand temps aussi de manger un morceau. Après s'être garé un peu plus loin que dans les parkings du centre-ville saturés , nous avons jeté notre dévolu sur un restaurant pas très loin de la poste.
Ensuite nous avons déambulé dans les petites ruelles bordées de demeures du Moyen-Age et et de maisons des 17ème et 18ème siècles.

Pour moi Pézenas était la ville de Bobby Lapointe.
J'ai donc appris qu'en plus Pézenas était une ville fortifiée au temps des romains et était un important marché pour les draps. Qu'en 1456 les états généraux du Languedoc (assemblée itinérante qui vote l'impôt au roi et supervise l'administration des diocèses) ont siégé pour la première fois. Qu'elle a été la résidence des gouverneurs du Languedoc: les Montmorency puis les Conti. Qu'elle a accueilli dès 1647, Jean Baptiste Poquelin dit Molière et son" illustre théâtre", sous la protection du prince de Conti, celui-ci coupera les vivres aux comédiens en 1657 ceux-ci regagneront Paris. Et voilà pourquoi de beaux hôtels particuliers sont encore visibles aujourd'hui.
Au détour des ruelles nous sommes arrivés vers la Collégiale St Jean, bâtie à l'emplacement d'une église de templiers dont le toit s'était effondré sous le poids de son clocher.
Collégiale St Jean rue des chevaliers St Jean

Ancienne commanderie de S Jean de Jérusalem 16ème siècle, édifiée sur la maison des templiers 11ème siècle

Hotel de Wicque et sa façade Renaissance

Dans l'hôtel de Lacoste (XV ème siècle),  le Prince de Conti gouverneur du Languedoc y reçut le 16 avril 1660 la cour de Louis XIV. Il fut plus tard  siège du cercle littéraire de 1808 à 1900.
Hotel de Lacoste

Hôtel de Lacoste, bel escalier et galeries à voûtes 
L' ancienne maison consulaire  et sa façade du 18 ème siècle située sur la place Gambetta ancienne Place-au-Bled. Aujourd'hui c'est la maison des métiers d'Art.
Ancienne maison consulaire

Belle porte et  façade au 8 rue Alfred Sabatier

L' A-musée Boby Lapointe, maître de la contrepèterie, chanteur et comédien (Place Gambetta), que l'on  a pas  pu visiter car l'endroit était réservé pour un évènement privé. Il s'agit de l'ancienne échoppe du barbier-chirurgien Gély où Molière aimait venir pour écouter parler les hommes du village.
Et ce ne sont que quelques exemples des richesses architecturales de Pézenas!

Massif de la Gardiole
Nous voulions faire une balade aux Aresquiers à côté de Pezenas mais impossible de se garer, le parking étant en travaux. Donc nous avons poursuivi notre route et nous nous sommes arrêtés après Vic la Gardiole sur le parking de la tortue.
De là nous avons suivi un des nombreux sentiers qui parcourent le massif. C'est un bel endroit à faire plutôt au printemps ou en septembre.



Les apéros du soir sous l'oeil des goélands intéressés...




Avec ses petits qui n'arrêtaient pas de lui piailler après!

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