vendredi 1 novembre 2024

Envie de lecture........Chapitre 27

Au programme  cette fois-ci,  poursuite de  séries,  mais aussi découverte d'auteurs comme Yasmina Khadra, Bruno Markov, Allessanro Robecchi.

Bibliothèque, château de Kylemore Irlande
MC Beaton : Agatha Raisin tome 22: du lard  ou du cochon
Alors que par un froid après-midi de janvier, Agatha rentre à Carsely, elle se fait verbaliser par un agent de police, un certain Gary Beech,  pour avoir enlevé ses mains du volant! Pour se changer les idées, elle décide  d'aller à une fête à Winter Parva à 30km de Carsely : costumes traditionnels, danse folkloriques et un cochon rôti dans le pré communal. Accompagnée de Charles et Roy ses deux amis, elle se rend à la fête et assiste à la cuisson du cochon. Mais ce n'est pas un cochon qui est rôti, c'est le policier Gary Beech qui cuit! Elle se fait embauchée par Amy l'ex-femme du policier pour trouver le meurtrier. Mais elle aussi est retrouvée assassinée et bien sûr Agatha est soupçonnée! Est-ce le meurtrier qui tente de s'en prendre également à Agatha? Celle-ci connaît la peur pour elle mais aussi pour ses employés: Toni, Patrick un policier à la retraite, Phil un habitant de Carsely, et Mme Freedmann sa secrétaire.. Heureusement ses amis sont là  Charles, Roy, Mme Bloxby et même son ex-mari James  refait quelques apparitions.
Je me suis bien amusée encore une fois à lire les aventures d'Agatha!

Extrait:" Après son départ, Agatha tomba comme une masse sur une chaise. La peur que lui inspirait celui ou celle qui lui avait envoyé cette tête, deux mois plus tôt, ne l'avait jamais quittée. La plupart du temps, elle éprouvait un besoin maladif de dormir. Dans la journée, souvent, elle pensait au moment où elle pourrait rentrer chez elle, se glisser sous la couette et s'y pelotonner jusqu'aux oreilles. Mort par overdose de couette. 
Sa peur diminua à mesure que sa colère montait. Il fallait qu'elle trouve quelque chose, n'importe quoi, pour essayer de résoudre cette affaire! Elle ne pouvait pas continuer à vivre comme ça.
Elle regarda entrer un à un ses employés, qui discutaient des différents boulots à accomplir dans la journée.
"Est-ce qu'on ne va jamais chercher à découvrir ce qui est arrivé à Beech? demanda Toni.
- Non, rétorqua Agatha abruptement. On laisse tomber cette enquête, on la laisse à la police.
- Depuis quand est-ce qu'on laisse les enquêtes à la police?" protesta Patrick d'un ton plaintif.
Agatha l'ignora.
"Et vous, qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui, demanda Phil lorsque chacun eut reçu sa mission.
- J'ai de la paperasse à écluser. Allez, ouste!"
Agatha lança un regard soupçonneux à Toni. La jeune femme paraissait irradier une lumière dorée. J'espère qu'elle ne s'est pas trouvé un nouvel homme plus âgé qui n'est pas fait pour elle, pensa Agatha."

Robert Galbraith: Sang trouble
Robert Galbraith est le pseudo de J.K Rolling, auteure  de la série des Harry Potter.
Une nouvelle enquête de Cormoran Strike et de son associée Robin Elliacott. J'avais déjà lu les 4 précédents avec beaucoup de plaisir. Il est toujours possible de commencer par celui-là car l'auteure rappelle  l'histoire des deux protagonistes.

Cormoran est en Cornouailles en famille, élevé par sa tante Joan et son mari Ted qu'il considère comme ses vrais parents. Mais sa tante  est gravement malade. Alors qu'il est sur le point de retourner à Londres, une inconnue lui demande de retrouver sa mère Margot disparue quarante ans plus tôt en sortant de son cabinet médical. Celui que l'on soupçonne c'est Creed, un tueur en série  déjà sous les barreaux mais rien n'affirme que de soit lui. Et l'enquête a l'air d'avoir été pour le moins mal menée. Pour tout indice ils ont le rapport plutot original  de l'inspecteur Talbot féru d'astrologie.
Entre leur vie personnelle (pour Cormoran, c'est Charlotte son ex épouse qui resurgit et sa tante qui se meurt et Robin son divorce qui se passe mal), leurs affaires en cours, ils finiront par trouver le véritable coupable.
Et puis ce qui fonctionne bien dans ce livre c'est le couple Cormoran-Robin fait de tension et de complicité.
En tous cas j'ai été happé par ce roman et j'ai lu les 1362 pages de ce livre de poche sans sourciller. Et j'ai déambulé avec plaisir dans les rues de Londres.
Vivement la suite!!

Extrait:" -Etes-vous....êtes-vous Cormoran Strike? demanda-t-elle?
-Oui, maugréa-t-il.
-Oh, fit-elle en esquissant un petit geste de la main. C'est...c'est tellement étrange. Vous devez détester qu'on vous... je ne veux pas vous déranger, je sais que vous êtes en vacances, ajouta-t-elle avec un rire nerveux, mais... Au fait je m'appelle Anna...et je me demandais..." Elle respira à fond." J'aimerais vous parler... de ma mère."
Strike resta coi.
"Elle a disparu, poursuivit Anna. Elle s'appelle Margot Bamborough. Elle exerçait comme médecin généraliste. Un soir, après sa journée de travail, elle a quitté son cabinet et depuis, personne ne l'a revue.
-Avez-vous prévenu la police?"
Anna émit un drôle de petit rire.
"Oui...je veux dire, ils sont au courant...ils ont enquêté. Mais ils n'ont jamais rien trouvé. Ca s'est passé en 1974."

Steve Berry: le mystère Napoléon
C'est le quatrième de la série Cotton Malone. Encore une fois l'auteur mêle réalité historique et fiction et le thème historique c'est Napoléon. Comme chacun sait, celui-ci meurt dans l'île de Ste Hélène en 1821. Il demande à son serviteur Saint Denis de transmettre en héritage à son fils  un ouvrage consacré aux  royaumes mérovingiens. Mais ce livre semble en intéresser plus d'un: notamment un certain Ashby richissime collectionneur, Eliza Larocque une descendante du comte Pozzo di Borgo (richissime elle aussi) un ennemi de Napoléon.  Sans compter sur Henrik Thorvaldsen, l'ami de Malone,  qui souhaite régler ses comptes pour venger son fils qui a été assassiné.
Pour résoudre ce mystère, l'auteur va nous entraîner en Corse, à Paris  et dans les châteaux de la Loire et Malone va jouer les James Bond pour arriver à percer le secret de Napoléon.
Un livre pas déplaisant, peut-être pas le meilleur de la série mais on ne s'ennuie pas.

Extrait:" Après tout, c'est bien là l'idée générale. Terrifier les gens pour les faire obéir - puis tirer profit de leur peur. La meilleure solution était la plus simple. Créer de toutes pièces la menace. Un tel plan générait une multitude d'avantages. Comme un variateur sur un lustre susceptible d'être réglé pour obtenir différents degrés d'intensité. Dieu merci, dans le monde actuel, il existait un ennemi crédible, qui avait déjà enflammé les esprits!
Le terrorisme.
Comme elle l'avait dit à Thorvaldsen, cette peur avait fonctionné en Amérique, et elle devrait donc fonctionner partout.
Demain, elle verrait si les parchemins avaient raison. 
Ce que Napoléon avait voulu mettre en oeuvre, elle allait le réaliser sans délai."

Donna Leon: un vénitien anonyme
J'ai retrouvé avec plaisir le commissaire Brunetti et aimé me promener avec lui dans les rues de Venise.  
Nous sommes au mois d'août et il fait très chaud à Venise, les italiens célèbrent le Ferragosto (15 août) et désertent Venise le laissant aux touristes. Brunetti, lui,  désespère de ne pas pouvoir partir avec sa femme et ses enfants comme prévu à la  montagne, un cadavre venant d'être découvert  à quelques kilomètres de Venise à Mestre, sur le continent  quand le cadavre d'un travesti va être découvert dans un lieu désert autour de l'abattoir. Son visage étant méconnaissable, Brunetti va mettre ses équipes et ceux  de Mestre à la recherche de l'identité du mort. Quelle ne sera pas leur surprise quand ils découvriront qu'il s'agit du directeur de la Banca di Verona. Brunetti, toujours aussi incorruptible et infatigable, va mener son enquête dans le milieu de la prostitution masculine jusqu'au  cercle vertueux de l'organisation caritative de  la Lega della Moralita et découvrir les magouilles financières liées à la gestion mafieuse des appartements dans Venise. 
J'ai savouré les bons petits plats italiens accompagnés d'un bon petit verre de vin sous la plume de Donna Leon ainsi que la découverte de Venise et sa lagune  en plein été, ce qui me conforte dans l'idée que l'été n'est vraiment pas la meilleure saison pour visiter Venise!

Extrait:" Les errements du SIP, le téléphone public italien, étaient tels que le fait d'obtenir un mauvais numéro n'avait rien de bien étrange en soi; Brunetti cependant, était sûr d'avoir composé celui de la banque sans erreur.  Il le refit, mais cette fois-ci la sonnerie se prolongea douze fois, et il finit par reposer le combiné. Il vérifia de nouveau dans l'annuaire et nota l'adresse. Puis chercha celle de la pharmacie Morelli; elle n'était qu'à quelques numéros. Il replaca l'annuaire dans le tiroir qu'il repoussa d'un coup de pied, alla refermer les fenêtres, descendit at quitta la questure.
Dix minutes plus tard, il sortait du sottoportico de la Calle della Bissa et arrivait Campo San Bartolomeo. Il leva les yeux sur la statue en bronze de Goldoni; ce dernier n'était peut-être pas son auteur dramatique préféré, mais celui, sans aucun doute, qui parvenait à le faire le plus rire, en particulier lorsqu'on jouait ses pièces en dialecte vénitien, ce qui était toujours le cas dans la ville qui leur servait de cadre et où il était aimé au point d'y avoir un monument. Goldoni était représenté avançant d'un pas décidé, ce qui rendait judicieux l'emplacement choisi: ici, Campo San Bartolomeo, tout le monde se précipitait pour aller ailleurs, soit pour franchir le pont du Rialto afin de se rendre au marché aux légumes, soit pour aller dans les quartiers de Saint-Marc ou de Cannaregio. Quiconque habitait dans le centre de la ville  ou à proximité passait, pour des raisons topographiques, au moins une fois par jour par Campo San Bartolomeo."
Bruno Markov : le dernier étage du monde
Le dernier étage du monde est un endroit où peu de personnes peuvent accéder mais où beaucoup de personnes rêvent d'être. Mais pour y accéder il faut savoir jouer de stratégie à n'importe quel prix et savoir jouer le game.
Victor Laplace est un surdoué en informatique, il maitrise les algorithmes, l'intelligence artificielle et il peut traduire les réations sociales en algorithmes.
Il veut venger son père, ex cadre de France Télécom, dont la carrière a été brisée (il s'est suicidé) par un consultant Stanislas Dorsay dont le but était de mettre les anciens out car jugés incapables de prendre le tournant des nouvelles technologies et objectifs de la boîte.
Pour Victor il ne s'agit pas de commettre un meurtre ce serait trop simple et pas assez cruel. Il veut juste que Stanislas Dorsay connaisse le même discrédit qu'a connu son père et dans ces sphères-là cela ne peut que conduire au suicide.
Il échafaude donc son plan, celui de se faire embaucher chez B&G Disrupt et gagner la confiance de Dorsay et la reconnaissance de ceux qui sont au dernier étage du monde. Quitte à écarter ceux qui se trouvent sur son chemin. Il ira de la Défense à Manhattan, puis dans la Silicon Valley. 
Un super thriller captivant que je recommande car il pose aussi des questions sur les nouvelles technologies et leur incidence sur nos vies.

Extrait: "Reste que nos problèmes actuels portent un même nom: Jules Duphot. Pour venir à bout de cet obstacle, c'est clair, les données sont le nerf de la guerre. "Connais ton ennemi comme tu te connais, et en cent combats tu ne seras jamais défait", écrivait Sun Tzu.
Par chance, à notre époque, chacun peut en toute occasion faire savor au monde ce qu'il vit dans les moindre détails. Contrairement à Dorsay, dont les publications sur les réseaux sociaux sont rares et sibyllines, Jules a le bon goût de laisser chaque jour une trace numérique indélébile, toujours plus extensive, de son passage sur terre. Avec ce petit appareil qu'il sort de sa poche au moindre prétexte, il réalise un travail colossal d'enquête et de profilage, mieux que mille détectives lui collant aux fesses en toutes circonstances. Jules part au boulot. Jules sort du boulot. Jules à la salle de sport. Jules au restaurant. Jules en boîte de nuit. Jules prend l'avion. Jules à la plage. Sans autre contrepartie que d'attirer sur lui quelques secondes d'attention. Il alimente ainsi gratuitement une base de données encyclopédiques à son sujet - un puits sans fond d'envies, d'humeurs et d'opinions gravées pour l'éternité. De l'or noir pour mes algorithmes. Je l'avais pourtant prévenu lors de mon entretien d'embauche - mais il était trop affairé sur son téléphone pour m 'écouter."
Yasmina Khadra : le sel de tous les oublis
C'est le premier livre que je lis de cet auteur et j'ai bien aimé.
La femme d'Adem Naït-Gacem, Dalal, le quitte pour un autre. Nous sommes en Algérie en 1963 au lendemain de l'indépendance.
Adem est instituteur et le départ de sa femme provoque un choc qui le conduit à abandonner son métier, son village et à partir sur les routes sans projets, dévasté. Il recherche la solitude, se clochardise comme pour anticiper sa destruction. Il sera recueilli dans un asile psychiatrique, puis rencontrera Mika le nain, Mekki et Hadda et bien d'autres qui tous lui tendrons la main pour lui donner la possibilité de repartir sur de nouvelles bases, mais il restera muré en lui-même. Sait-il vraiment ce qu'il recherche?

Extrait :
Si ton monde te déçoit
Sache qu'il y en a d'autres dans la vie
Sèche la mer et marche
Sur le sel de tous les oublis

Séche la mer et marche
Ne t'arrête sutout pas
Et confie ce que tu cherches
A la foulée de tes pas
-De quelle mer parles-tu vieillard. dit Adem avec dégoût
-De celle de tes larmes.

Jennifer Ryan: les secrets des dames de Shilling Lane
J'avais déjà lu du même auteur la Chorale des dames de Chilbury et là j'ai récidivé.
Ce n'est pas la suite, les deux livres pouvant se lire séparément. Ils se passent à la même époque, pendant la seconde guerre  mondiale.
Nous sommes en 1941. A Ashcombe, Mme Braithwaite vient d'être démise de ses fonctions à la tête des bénévoles locales du Service volontaire féminin. La cause: elle est divorcée mais aussi très autoritaire.
Alors elle profite de cette mise à pied pour partir à Londres voir sa fille Betty afin de lui avouer un  lourd secret. Mais lorsqu'elle arrive à la pension où loge celle-ci, le propriétaire Mr Norris, un homme effacé qui n'aime pas que l'on dérange son quotidien, lui indique que celle-ci n'est pas rentrée depuis des jours. On est en plein Blitz et les bombes pleuvent régulièrement sur Londres. Alors Mme Braithwaite va tout mettre en oeuvre pour retrouver sa fille entraînant tambour battant un Mr Norris réticent pour tenter de reconstituer le parcours de Betty.
Elle découvrira que les notions de statut, de classe et de réputation enseignées par sa vieille tante Augusta qui l'a élevée à la mort de ses parents n'ont plus de sens dans ses multiples aventures où elle frôlera la mort. Et réussira enfin à répondre à la question comment mesure-t'on le succès d'une vie?
Un livre à la fois charmant, et on se plaît à lire les aventures de ce duo qui semble être à l'opposé l'un de l'autre.

Extrait: "A l'intérieur du pub, le vacarme était assourdissant. On criait, on chantait, on sifflait dans la grande salle unique.
Au fond, une bagarre se déroulait sous l'oeil intéréssé d'une foule qui criait des encouragements. Autour des tables, des hommes assis ou debout riaient ou discutaient. Le sol crasseux était jonché de poussière et de détritus. La fumée épaississait l'air et quelle odeur! De la bière renversée combinée à différente sortes de tabac, le tout se mélangeant aux effluves particulièrement répugnants de corps mal lavés.
Mr Norris ne fréquentait pas les pubs, mais il fit la grimace en se remémorant quelques-unes de ses rares expériences: enfant, on l'envoyait chercher son père dans l'un de établissements du quartier, une mission qui se terminait invariablement par une bonne claque ou un coup de pied musclé.
Quant à Mrs Braithwaite, elle n'avait à l'évidence jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit et elle paru un instant sidérée. Respirant par la bouche pour éviter de sentir les fumées toxiques, elle fronça les sourcils pour marquer sa profonde réprobation.
Mais elle reprit vite ses esprits. "Venez Mr Norris!" dit-elle, se frayant un chemin vers le bar à grands coups de coude et ponctuant son avance de rares "Pardon".
Steve Berry: Le monastère oublié
Pour Cotton  Malone encore une aventure qui va le conduire d'abord à Anvers pour rechercher Cassiopée Vitt qui a été  kidnappée après avoir dérobé  un objet d'art rare provenant du mausolée de Quin en Chine.
Puis en Chine, dans la province du Shaanxsi où se trouve l'armée de soldats en terre cuite de l'empereur Quin et où se joue une succession pour le pouvoir et pour finir à la frontière sino-pakistanaise dans un monastère  perdu dans la montagne.
Intrigue, histoire, archeologie, rebondissements, action, personnages à double visage. On a hâte de connaître  la fin!

Extrait: "Cotton Malone tapa l'adresse  mail avec  inquiétude. C'est comme le téléphone au milieu de la nuit, un message anonyme  n'est  jamais  bon  signe. 
La note était arrivée  deux heures plus tôt, pendant qu'il était sorti de sa librairie pour faire une course, mais l'employée  à qui on avait remis l'enveloppe vierge  ne la lui avait donnée que quelques minutes auparavant. 
"La femme n'a pas précisé  que c'était  urgent avait-elle dit pour s'excuser.
-Quelle femme?
-Une Chinoise, avec une superbe jupe Burberry.  Elle a dit  de vous la remettre en mains propres. 
- Elle a  mentionné  mon nom?
- Deux fois."
A l'intérieur, une feuille de gris pliée  portait une adresse mail imprimée  se terminant en.org. Il monta aussitôt les quatre  étages menant à son appartement  au-dessus de la  librairie et sortit son ordinateur portable. 
L'adresse tapée,  il attendit que l'écran devienne noir, puis une nouvelle image apparut. Un affichage vidéo en bas de l'écran  indiquait qu'un message en  temps réel allait démarrer. 
La liaison s'établit.
Un corps apparut, couché  sur le dos,  bras au-dessus de la tête, les chevilles et les poignets attachés  solidement à ce qui ressemblait à un panneau de  contre-plaqué. La personne était placée de façon à que sa tête se trouve légèrement  plus bas que ses pieds. Une serviette  lui entourait le visage,  mais il était évident  qu'il  s'agissait d'une femme."
Alessandro Robecchi : Ceci n'est  pas une chanson d'amour
Encore une découverte. Je cherchais un livre se passant à Milan et je suis tombée nez à nez avec le livre de Robecchi.
Non ce n'est pas une chanson d'amour! Car déjà deux cadavres s'annoncent d'entrée de jeu: Lodovica Repici et Marino Righi ont été assassinés chez eux de la même façon : une balle dans la tête et l’index de la main gauche tranché. Bien vite Carlo Montessori auteur d'une émission de télé "Crazy Love" et grand fan de Bob Dylan échappe à une tentative d'homicide (mais pas le poster de Dylan qui s'est pris une balle dans la tête!) Montessori décide de mener sa propre enquête aidé de Nadia son assistante et Oscar son ami journaliste. Ils vont croiser, deux tueurs le blond et l'associé, et deux gitans sont à la recherche des mêmes hommes, néo-nazis,  tous bien armés de Luger, Parabellum, Glock 17 et autres babioles  dont ils savent s'en servir car d'autres cadavres vont jalonner les pages de ce livre.
C'est savoureux, plein d'humour, rythme allegro ma non troppo, et  rappelle les films policiers des années 70.

Extrait: "Olga se démène autour de l'ordinateur Khéops pour faire démarrer la vidéo mais le navigateur ne s'ouvre pas, lorsqu'il s'ouvre le débit est faible et l'on voit apparaître un message que l'on avait pas vu depuis la guerre de 14: VEUILLEZ PATIENTER.
Tout le monde frémit.
Nadia soupire et demande: "il n'y a pas le wi-fi?"
Ils la regardent comme si elle était en train de danser nue sur le bureau du commissaire, ce qui, en passant, ne serait pas pour déplaire à Ghioni.
Alors elle pousse un nouveau soupir, connecte l'iPhone qu'Oscar lui a donné à son Mac et au bout de dix secondes, Ghioni et la gardienne de la paix Olga Senesi se pressent derrière le dos de Grégori pour faire comme au cinéma."
Olivier Truc: la montagne rouge
C'est le troisième tome de la trilogie de la police des rennes et ce n'est pas celui que j'ai le plus aimé.
J'y ai trouvé une certaine longueur qui ne servait pas forcément le récit. J'avais l'impression de tourner un peu en rond.
La patrouille P9 (police des rennes), c'est à dire Klemet et Nina, enquête à Funäsdalen. Ils sont appelés par les éleveurs de rennes en pleine saison d'abattage des rennes. Sous une pluie torrentielle, le chef du sameby (signifiant village sami en suédois)  de  Balva, Petrus Eriksson a trouvé un cadavre sans tête. L'irruption de la police ne l'arrange pas car l'abattage doit être fait dans un temps réglementaire. De plus le clan Balva est en conflit avec les forestiers qui revendiquent ces terres et abattent les arbres où poussent le lichen qui sert de nourriture aux rennes.  Un procès est en cours à Stockholm entre éleveurs et forestiers, ces derniers niant l'existence des droits ancestraux des Samis sur leurs terres et cette macabre découverte pourrait tout remettre en cause. Klemet et Nina vont donc chercher le crâne pour savoir si il s'agit d'un Sami ou non qui reposerait ici depuis fort longtemps.
Ce livre est surtout un document sur les droits des Lapons, la théorie des races menée par les Suédois puis par les nazis (mesures des crânes, stérilisation..)

Extrait: "Ils partirent en colonne à la suite de Pétrus. Le chef de Balva suivit un sentier de terre sur quelques kilomètres, qui les amena jusqu'à un enclos où ils retrouvèrent d'autres hommes. Ils reprirent leur route cahotante menant au sommet d'où Pétrus voulait démarrer les recherches. Ils quittèrent leurs engins et se mirent en quête de traces qui n'existaient pas mais qu'ils devaient deviner. Petrus voulait se convaincre que cela pouvait donner de résultats. Comment persuader les autres sinon? La force de conviction de Filius y était pour beaucoup. Dans d'autres régions, avait-il assuré, on avait retrouvé des caches d'ossements de rennes qui indiquaient un campement, des terrains préparés pour parquer les rennes à des époques où les enclos de type actuel n'existaient pas. Des traces de tente même parfois, avec des bourrelets de tourbe en forme de cercle qui en marquaient l'emplacement. Du côté d'Arjeplog, Filius avait retrouvé des foyers vieux de plusieurs siècles, des fosses où les Samis procédaient à la traite des rennes, à l'époque où ils en consommaient le lait. Filius montrait un tel enthousiasme que Petrus s'était laissé convaincre. Maintenant qu'il dominait la montagne et observait l'horizon, il doutait."


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