dimanche 28 septembre 2025

Envie de lecture.....chapitre 31

Lectures estivales ou comment voyager à travers le temps et la planète sans bouger de son fauteuil! Gustavo Rodriguez Pérou), Cécile Oumbani (Tunisie), Sujata Massey (Inde), Laurent Joffrin (France), Steve Berry (Russie-USA),Catherine Clément (Inde), Agatha Christie (Iran), Giacommetti Ravenne (Corfou-Allemagne-Irlande), Eric Fouassiez (France), M.C.Beaton (Angleterre).
Cabane à livres à Mèze (Hérault)

Gustavo Rodriguez :Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires
Je vous avoue que j'ai été attirée par le titre ! L'auteur est péruvien. L'action se passe à Lima de nos jours. Eufrasia Vela est aide à domicile et s'occupe de personnes âgées et n'a qu'une idée en tête : leur bien-être, les aider à bien franchir cette dernière étape de leur vie.
Elle, c'est une maman célibataire dont la situation économique est fragile. Elle vit avec sa soeur, infirmière à l'hôpital, qui l'aide à s'occuper de son petit garçon Nico.
Ses patients :  Doña Carmen qui ne se lève plus, ne veut plus manger et ne regarde même plus par la fenêtre à cause du nouvel immeuble qui vient de se construire, Jack Harrison dont la vie se limite aux programmes télévisés et à sa bouteille de whisky et à l'attente du coup de fil de sa fille. Et puis il y a doña Poulet et la bande des sept mercenaires de la maison de retraites.
Alors quand doña Carmen et puis les autres lui demande de les aider à mourir, elle comprend qu'il n'y a qu'elle qui peut les aider car ce qu'ils veulent c'est pouvoir être libre de décider de leur mort, rester digne jusqu'au bout et refuser de se laisser infantiliser.
"La vie est un match de foot, voulut philosopher Giacomo.Peu importe le début, ce qui compte c'est la fin."
Un livre plein de tendresse et d'humour avec en toile de fond des sujets tels que la fin de vie et l'euthanasie.
Extrait :
" Vous vous rappelez le frère du jeune homme, continua Poulet, celui qui saute de joie à la fin parce qu'il les a aidés à réaliser leur rêve ?
-Oui.
-Eh bien, on voudrait que vous soyez le frère du jeune homme, conclut l'Oncle Miguelito.
Eufrasia se sentait bombardée par mille questions, et la première à sortir fut la plus évidente.
-Pourquoi moi ?
-Parce que vous nous aimez et parce qu'on vous aime, répondit le vieux en haussant les épaules.
Eufrasia sentit un feu s'allumer dans sa poitrine. Peut-être que l'aimant qui attirait toutes ses demandes n'était autre que la tendresse.
-Il y a une deuxième raison, ajouta Poulet en parlant moins fort.
-Laquelle, madame ?
Le regard de Poulet scintilla d'espièglerie.
-Je suis au courant.
Durant une seconde, les feuilles des arbres s'immobilisèrent. Les voiture et les camions sur la lointaine Panaméricaine se figèrent. Et y compris la palpitation de son propre coeur cessa d'émettre le moindre son.
Estomaquée, Eufrasia se débattit entre l'embarras de se savoir découverte et la joie de comprendre que doña Carmen, finalement avait pu dire au revoir à son amie."
Cécile Oumhani : une odeur de henné
J'ai beaucoup aimé ce livre. D'abord pour le style, poétique pour décrire paysages et sentiments, puis pour le thème. Le titre est évocateur : le henné qui sert entre autres à réaliser des tatouages sur les mains des jeunes mariées est symbole de la tradition des mariages arrangés et ce qui sera le destin de Kenza.
Kenza arrive à la trentaine et n'est toujours pas mariée au grand dam de son père Ahmed et de sa mère Zina. Elle est médecin à l'hôpital de Benissa et se sent différente des autres depuis l'enfance. Son père instituteur comprend sa soif de connaissance et lui procure l'accès à aux livres dont elle a toujours été avide, elle ne veut en rien ressembler à sa mère ancrée dans la tradition c'est à dire se marier, faire des enfants et tenir une maison. D'ailleurs toutes les odeurs lui rappelant cette tradition l'écoeure. Son corps de femme la condamne à son destin. Seule sa grand-mère Khadidja, une bédouine veuve qui ne s'est jamais remariée, dont elle est très proche et à qui elle veut ressembler, comprend ses contradictions. Mais un jour un ami de ses frères vient faire officiellement sa demande. Elle fait un compromis : mariage oui mais qu'elle puisse partir à Paris un an pour faire des études dans la recherche.
A Paris, elle qui pensait trouver la liberté sur un autre sol, n'a plus ses repères. Alors qu'en Tunisie elle était une femme affranchie (robe européenne et cheveux au vent), à Paris le comportement des hommes et des femmes la surprend. Elle y entrevoit l'amour mais pour se protéger elle se retranche sous un foulard et une tunique noire. Elle choisit alors de retourner dans son pays auprès et sa famille et de son fiancé, toujours voilée. Sauf que son fiancé lui lance :" Quand je t'ai connue, tu étais normale, enfin, tu t'habillais comme la plupart des femmes de ton âge… C'est ce qui m'avait plu en toi… Alors si tu veux te marier avec moi, il faut que tu enlèves ton foulard. ".
Alors un déclic se fait, elle se réconcilie avec sa féminité. Elle est en paix avec elle-même et sait que malgré ce mariage qui s'annonce, elle n'en perdra pas sa liberté.
"Elle ne pense qu'à l'infini du ciel qui repose sur la mer, à ce destin qu'elle tient entre ses mains."
Au final, l'auteure dresse le portrait de toutes ces femmes (arabes ou pas) qui veulent s'extraire de leur condition et de la force qu'il faut pour y arriver.

Extrait :
" Ils sont partis se baigner. Elle reste seule, encombrée par sa tenue. D'autres étés, elle a vu des jeunes femmes de son âge entrer dans l'eau, revêtues de leur tunique et coiffées de leur foulard. a vision de leurs corps englués dans le tissu trempé collé à la peau lui revient. Elle ne peut se résoudre à suivre leur exemple. Elle a pris ces habits pour se protéger de Jacques et d'elle-même. Si elle les conserve ici, c'est pour se soustraire à l'emprise de son entourage et mettre Sami à distance."
Sujata Massey : le prince de Bombay
Troisième tome des enquêtes de Perveen Mistry. Perveen est avocate dans le cabinet de son père mais étant femme, ne peut pas plaider au tribunal. 
Nous sommes à Bombay en novembre 1921. La visite du Prince de Galles, le futur Edouard VIII, est annoncée.  Elle fait suite à la campagne lancée par Gandhi en 1920 pour que les indiens ne coopèrent pas avec le gouvernement britannique et retrouve leur indépendance (mouvement de non-coopération).
Gandhi appelle ses partisans à boycotter la visite du Prince et à faire le hartal (grève générale). Le prince est accueilli par les minorités parsie (dont fait partie Perveen) juive et anglo-indienne. Mais des émeutes surgissent, conduites par des hindous et des musulmans. Parsis et anglo-indiens ripostent. Ces émeutes ont duré du 19 au 22 novembre. En réponse à cette violence Gandhi a entamé une grève de la faim.

Une jeune étudiante vient voir Perveen pour lui demander conseil. Or le jour du passage du roi, cette étudiante, Freny Cuttingsmatter, tombe de la galerie du deuxième étage du Woodburn Collège. Suicide ? accident ? Perveen n'adhère pas à la thèse de l'accident et veut venir en aide aux parents de la jeune fille.
En termes d'enquête, j'ai préféré les deux tomes précédents. Mais la lecture et plaisante.

Extrait :
" Je suis honorée que vous ayez songé au cabinet Mistry. Quelle est la nature de votre question ?
- Nous voulons savoir si nous avons le droit de ne pas venir à l'université sans être sanctionnés, déclara t'elle en fixant Perveen.
La jeune avocate réfléchit.
-Je ne suis pas certaine de comprendre. L'inscription à l'université implique que les étudiants assistent aux cours. Seriez-vous en conflit avec un de vos professeurs ?
- Pas du tout. Je suis en deuxième année, et j'aime mon université, affirma-t-elle en serrant le livre dans ses mains. En fait, les étudiants ne manqueraient aucun cours puisqu'ils sont annulés ce jour-là.
Et c'était pour cette raison que la jeune femme était venue au cabinet Mistry ?
- Dass votre cas, je crois qu'on excusera une journée d'absence, déclara Perveen en s'efforçant de cacher son agacement. Les étudiants manquent souvent les cours pour des raisons familiales ou de santé.
- Mais ce n'est pas le cas. Notre raison est politique, insista-t-elle en prononçant le mot avec soin pour en souligner l'importance. Nous avons prévu d'être absents le jour de l'arrivée du Prince de Galles à Bombay. Saviez-vous que Ghandiji a appelé à l'hartal ?"

Extrait :
"- Ah, je vais te préparer un thé.
Il y avait un rituel à respecter pour la préparation. D'abord, on posait sur la cuisinière une casserole contenant à parts égales de l'eau et du lait. A cela, Camellia ajoutait quelques cuillérées de thé Assam, des tranches de gingembre et une poignée de citronnelle fraîche et des feuilles de menthe. Quand le liquide bouillonnait, on versait une cuillère à soupe de sucre, et la boisson cuisait encore cinq minutes."

Laurent Joffrin: Enquête de Nicolas Le Floch - Les secrets de Marie Antoinette
17ème roman des enquêtes de Nicolas Le Floch et le 3ème sous la plume de Laurent Joffrin.
Nous sommes en juin 1791 et la famille royale fuit Paris et Nicolas supervise cette évasion. Mais comme chacun sait à Varennes c'est l'arrestation. Or la reine charge Nicolas de récupérer une lettre codée qui pourrait être à charge pour la monarchie. Nicolas doit contacter le chiffreur de la reine, un certain Rossignol. Or arrivé au Palais des Tuileries, il s'avère que Rossignol a été assassiné et que la lettre a disparu. La poursuite du commanditaire de l'assassinat l'emmènera jusqu'à Jersey fief du groupuscule des Chevaliers de la foi.
L'époque est agitée, les débats sont houleux entre les différents clubs révolutionnaires - Jacobins- Feuillants- Cordeliers- pour le choix du système de gouvernement, l'affrontement Jacobins Cordeliers arrivera à son paroxysme avec l'épisode tragique de la fusillade du Champ de Mars où pour la fiction on retrouvera Nicolas à la fin du livre.

Extrait :
"Une semaine plus tôt, le roi l'avait prié de venir le voir dans son cabinet.
- Mon cher marquis, avait dit Louis XVI, je suis prisonnier dans mon palais, La Fayette est mon geôlier, l'Assemblée foule aux pieds mes prérogatives, le peuple me surveille et m'humilie. Je dois partir. Vous m'avez toujours été fidèle, Ranreuil, vous êtes devenu un ami, m'aiderez-vous dans cette entreprise, qui est nécessaire au royaume.
L'honneur commandait à Nicolas d'accepter sans hésiter, quoi qu'il pensât du projet. Devant son acquiescement, le roi lui avait déroulé le plan qu'il avait minutieusement mis au point avec le duc de Choiseul et le comte de Fersen : une fuite nocturne à la barbe de La Fayette, un voyage en berline par Metz et Montmédy, place proche de la frontière, commandée par le marquis de Bouillé, le soldat le plus fidèle à la couronne. Avec François de Valory, gentilhomme de confiance, Nicolas devait accompagner la famille royale de loin, vérifier la sûreté des routes et la disponibilité des relais, prêt à intervenir si quelque inconvénient surgissait. Il accepta ce rôle d'éclaireur, tout en jugeant toute l'affaire du dernier funeste."

Extrait :
"- Bien allons-y, lâcha le dentiste d'une voix douce.
Il noua les lanières de cuir autour des poignets de Nicolas, passa autour de sa taille une ceinture qui le reliait au fauteuil, ce qui protégerait le chirurgien contre les convulsions intempestives de son patient. Il prit ensuite une sorte de couteau à double lame et à ressort qu'il appelait un "perroquet" et commença d'opérer. L'instrument enserra la dent. En le secouant, Dubois-Foucou commença de la déchausser, tandis que la victime ligotée poussait un long hurlement. Nicolas, qui n'était pourtant guère douillet et avait plusieurs fois subi des blessures, était pâle comme un linge et tremblait de tous ses membres. Puis le dentiste fit le geste redouté : il s'empara d'une tenaille. Décidé, presque brutal, il prit en étau la molaire récalcitrante et tira trois fois avec toute la force de son bras. Trois fois, le hurlement se perdit dans les aigus tandis que Nicolas se tordait dans ses liens. La troisième fois fut la bonne. La dent finit par consentir, mais Nicolas perdit connaissance et s'affaissa sur son fauteuil.
Le dentiste présenta les sels dont l'âpre odeur ramena son patient à la vie. Il cautérisa la plaie avec une flamme, ce qui provoqua d'autres plaintes sonores, puis frotta la gencive avec une pâte d'opium."
 
Steve Berry: la 14ème colonie
J'ai préféré ce roman au précédent le mystère Napoléon, plus de rythme, une histoire moins complexe.
Cotton Malone est aux prises avec des anciens du KGB. Nous le retrouvons en Russie chargé de surveiller un ancien archiviste Belchenko dans la datcha de Zorine un ancien du KGB. Ces espions agissent selon un plan imaginé par un ancien président russe Andropov pour mettre à terre les Etats Unis d'Amérique (en riposte à un plan fomenté entre Reagan et Jean Paul II pour mettre l'URSS à genoux).
Cette mission donnée à Malone par Stéphanie Nelle, de l'unité Magellan, semble simple mais va s'avérer plutôt complexe.  Nous sommes à la veille de la passation de pouvoir entre deux présidents et une menace guette la cérémonie. Sauf que l'unité Magellan a été supprimée par la nouvelle présidence et Stéphanie Nelle est débarquée. Malgré tout elle fera appel à Cotton, Cassiopée et Luc son équipe pour endiguer ce complot qui est une véritable course contre la montre. Du rythme, comme toujours une base historique sur des faits réels, même si certains passages sont un peu longs (a mon goût) on se laisse prendre au jeu.

Extrait :
" Certains suggéraient l'idée d'une collusion entre la Maison Blanche et le Vatican pour mettre Moscou à genoux. Mais, là où leurs auteurs se bornaient à des spéculations et à des hypothèses, lui disposait de renseignements indiscutables. Il y avait bien eu un complot, un projet concerté, des efforts conjugués visant à déstabiliser l'Union soviétique.
Et cela avait fonctionné. Il connaissait même le nom de code de ce plan :"Passe en avant".
L'Amérique ne se doute pas du chaos qu'elle a généré, poursuivit-il. La destruction par vos soins de notre système politique a entraîné un désordre généralisé qui a permis aux criminels de s'emparer du pouvoir. Tout ce que des gens comme moi avait passé leur vie à défendre a disparu du jour au lendemain. Et vous en êtes-vous préoccupés ? Pas plus que les autres. Tout le monde nous a laissé nous débrouiller seuls et nous vautrer dans notre marasme."
Il pointa son index vers Malone avant d'ajouter:
"Donc, nous avons un compte à régler avec l'Amérique. Et je crois bien que le moment est venu de vous rendre la monnaie de votre pièce."
Catherine Clément: les ravissements du Grand Moghol
L'histoire dont s'empare Catherine Clément est celle d'Akbar (1542-1605) qui gouverna l'empire Moghol fondé en Inde en 1526. Son règne correspond à l'apogée de cet empire qui alla du Bengale au Cachemire. Il a réformé l'administration, mais surtout il a marqué son époque par sa tolérance religieuse et il invite les représentants de toutes les grandes religions à venir débattre oulémas chiites et sunnites, mollahs, ayatollahs, soufis, parsis, sikhs, hindous, moines jaïns, juifs, et des jésuites de Goa.
C'est cette confrontation qui est racontée ici dans la capitale qu'il a fondée à Fatehpur-Sikrî.
L'empereur "l'Ombre de Dieu sur terre" construit une maison de l'Adoration où il convie les représentants des différentes religions. Cet empereur illettré, épileptique, mais doté d'une grande mémoire, Akbar a des visions mystiques. Les personnages sont truculents, les dialogues cocasses et de cette confrontation religieuse naitront complots, violences et intolérance.
J'ai beaucoup aimé ce voyage en Inde, la découverte de cette histoire et le talent de conteuse de l'auteure.

Extrait :
"Akbar récita pour lui-même les seize stances sacrées du dignitaire parsi, en comptant sur ses doigts.
- Si je récapitule, vous n'offensez aucune autre religion, dit-il en relevant la tête. Est-ce la même que celle de Zarathoustra ?
-Presque, dit le mobed. Après avoir été chassés d'Iran, quand nous avons trouvé refuge en Hindouistan, ces stances ont été réunies pour montrer aux hindous et aux musulmans que nous pouvions vivre ensemble. Et ils nous ont laissé construire nos Tours du Silence pour nos morts.
- Ne souiller ni le feu, ni la terre, murmura le souverain. Je vénère le feu, mais pas comme vous. Mon cadavre ira reposer dans la terre, je vous en avertis.
-Personne ne vous demande de devenir parsi ! s'exclama le mobed. Je ne suis pas une Robe Noire, moi !
-Encore ! maugréa Akbar. Je vous croyais l'homme des compromis. Ne me décevez pas! Car mes stances à moi ne seront pas celles-ci. Elles seront encore plus libres et pourront être adoptées par chacun, quel que soit sa religion !
- Vous ne voulez pas convertir votre peuple ? s'étonna le mobed.
-Ni être converti, dit Akbar. Je veux de la liberté pour tous."

Agatha Christie: Rendez-vous à Bagdad
A Londres, Victoria, dactylo chez Greenholtz, est licenciée. Tout ça parce qu'elle a imité Mme Greenholtz débarquant dans le bureau de son mari. Elle se retrouve donc avec une semaine de salaire en poche. Dans un square elle rencontre Edward, dont elle tombe amoureuse et qui (manque de chance !) lui dit qu'il part à Bagdad dans un centre culturel tenu par le Dr Rathbone. A l'agence de placement rien pour elle. Mais le lendemain l'agence lui propose comme travail d'accompagner Mme Hamilton Clipp qui s'est cassé le bras à Bagdad. Trop heureuse de pouvoir retrouver Edward, elle accepte sans savoir d'ailleurs si elle le retrouver car elle ne connait même pas son nom de famille. Arrivée sur place, elle déchante comment retrouver Edward et comment trouver du travail ? En parallèle un certain Carmichaël , agent de renseignement doit apporter des preuves pour une réunion importante se déroulant à Bagdad.  Or cet agent se retrouve poignardé et bel et bien mort dans la chambre d'hôtel de Victoria. Au coeur d'un complot Victoria usera de sa débrouillardise pour arriver à ses fins. Espionnage, aventures, action, suspense, je me suis régalée à la lecture de ce livre !

Extrait : 
" Assise sur un banc des jardins Fitz-James, Victoria Jones était absorbée par ses pensées. Sa réflexion portait sur l'inconvénient qu'il y a à employer ses talents au mauvais moment.
Comme la plupart d'entre nous, Victoria avait ses qualités et ses défauts. On pouvait porter à son crédit qu'elle était généreuse, chaleureuse et courageuse. Son goût pour l'aventure pouvait être jugé critiquable plutôt que méritoire, à une époque où l'on faisait grand cas de la sécurité. Son principal défaut était une tendance à raconter des mensonges, à bon comme à mauvais escient. La fiction la fascinait nettement plus que la réalité. Elle mentait avec aisance et naturel, et une sorte de ferveur artistique. Quand Victoria arrivait en retard à un rendez-vous-chose fréquente-, elle ne se contentait pas de prétendre que sa montre s'était arrêtée-chose effectivement fréquente-ou que l'autobus avait du retard. Non, elle préférait se lancer dans une histoire mensongère d'éléphant qui se serait échappé et aurait bloqué la chaussée, empêchant l'autobus de passer, ou inventer une attaque à main armée qui se serait déroulée sous ses yeux et au cours de laquelle elle aurait prêté main-forte à la police. Aux yeux de Victoria, le monde serait un paradis, s'il y avait des tigres tapis dans le Strand et de dangereux bandits semant la terreur dans Tooting."
Giacometti-Ravenne: Le livre des merveilles
Nouvelles aventures de Tristan Marcas et Laure d'Estillac, et continuité de la série Le Soleil Noir.
Le livre s'ouvre en 1324 où Alice expédie ad patres son troisième mari grâce à un manuscrit écrit en ancien gaélique.
Puis il se poursuit en avril 1937 pour la célébration de la nuit de Walpurgis où les cheffes de la BDM l'équivalent féminin des jeunesses hitlériennes initient des jeunes filles à la sorcellerie.
Enfin nous retrouvons Tristan parti se réfugier à Corfou depuis ses dernières aventures avec Laure, enceinte.
Mais leur répit va être de courte durée. Les services secrets britanniques sont à leur trousse  mais ils seront enlevés par les nazis d'Himmler et Tristan retournera au château de Wewelsburg où il retrouvera Himmler et le docteur Kristen Feuerbach. Il sera chargé de retrouver un livre disparu depuis le Moyen-Age le Dit des Merveilles, la bible des sorcières. Himmler veut s'en servir pour modifier la marche du temps et ainsi gagner la guerre. Cette quête conduira Tristan jusqu'en Irlande. S'il échoue Laure et lui seront exécutés. Au même moment le commissaire Vogel enquête sur le meurtre d'une jeune femme, Inge Unterkempf, avec un tatouage en forme d'étoile.
Est-ce que ce livre sera le terme de cette Saga ? En tous cas, je me suis bien laissée embarquer dans ce roman où les personnages réels côtoient les personnages fictifs, où les événements réels historiques et la fiction sont entremêlés pour mon plus grand plaisir.

Extrait :
"Laissé libre de ses mouvements, Tristan observait le décor de la salle où l'attendait son destin. Décidément, Himmler avait un goût exécrable en matière de décoration. Contre chaque mur s'alignaient des armures rutilantes. Au détail près que toutes étaient fausses. Les casques, les gantelets et les jambières étaient ornés de dragons vomissant du feu, de licornes en furie, de griffons menaçants. Tout un bestiaire imaginaire révélant combien le Reichsführer vivait dans un monde fantasmé. Un monde où il se prenait pour le roi Arthur et ses SS pour les chevaliers de la table ronde. Alors que l'Allemagne était cernée de toutes part, Himmler poursuivait son rêve éveillé devenu un cauchemar pour toute l'Europe. Tristan secoua la tête de colère. Depuis son arrivée en Allemagne, il n'avait aucune nouvelle de Laure et cette incertitude commençait à le rendre irascible."

Eric Fouassiez: le bureau des affaires occultes-tome 4-le chant maléfique
Suite des aventures de Valentin Verne et de sa compagne Aglaé Marceau.
Valentin, commandité par un supérieur hiérarchique, doit filer toutes affaires cessantes t en grand secret, en Vendée où deux meurtres viennent d'être commis. Les victimes sont des légitimistes, courant opposé à Louis Philippe le roi en place. Les légitimistes menés par la duchesse de Berry (Marie-Caroline de Bourbon-Siciles) cherchent à faire monter sur le trône son fils le duc d Bordeaux et comte de Chambord Henri d'Artois.
Valentin devra dénouer l'écheveau et démasquer les meurtriers. Est-ce l'aloubi passeur du diable qui hante les marais? ou les Thugs ces indiens qui vénèrent le culte de la déesse Kâli et qui jouent une mélopée avec un instrument le ramsinga avant les meurtres ?
A Paris Aglaé doit aussi dénouer le meurtre d'Honoré de Crayencourt banquier et mécène, meurtre qui implique le petit ami de sa copine Marie-Reine.

Extrait :
"Une main émerge de la pénombre qui règne dans l'habitacle. Les doigts se replient plusieurs fois et l'invite à monter. L'homme ne se fait pas prier. La mort l'a frôlé de si près qu'il est tout heureux de s'abandonner à ce secours inespéré. En poussant un soupir de soulagement, il se hisse à l'intérieur de la voiture.
Comment pourrait-il imaginer qu'un piège infernal est en train de se refermer sur lui ? Qu'il se retrouvera bientôt aussi impuissant qu'un malheureux rongeur pris entre les serres de son prédateur ?[...]Mais ce calme apparent ne dure pas car déjà s'élève à nouveau la mystérieuse mélopée aux notes plaintives. Son intensité ne cesse de croître. [...] Et c'est alors que retentit le cri d'agonie de l'homme à l'intérieur...un râle affreux qui n'a plus rien d'humain, qui n'est plus que l'expression d'une pure et irrésistible épouvante."
M.C.Beaton: Agatha Raisin -Au théâtre ce soir-Tome 25
Agatha Raisin est au théâtre avec Mme Bloxby qui l'a entraînée dans la salle des fêtes de Winter Parva. Sans grande conviction, elle assiste à la représentation mais un acteur manque lors des saluts, Bert Simple, le boulanger du village qui interprétait l'ogre.
Agatha n'était pas très loin de Carsely, son village quand elle voit des voitures de police foncer vers Winter Parva. Faisant demi-tour illico presto, elle apprend que Bert a été retrouvé mort sous la scène.
C'est encore l'hiver dans les Costwolds et Agatha se gèle, mais son coeur se réchauffe car toujours aussi fleur bleue, elle tombe amoureuse coup sur coup de Gareth Craven le metteur en scène, de John Hale le professeur et de Paul Newton le fermier.
Elle finira  par résoudre l'enquête, c'est toujours un peu la même recette mais ce type de roman a un super pouvoir, celui de nous détendre et de nous faire sourire.

Extrait: 
"Agatha était confortablement installée devant un feu de cheminée, dans le salon du presbytère, une tasse de thé dans une main et un scone beurré dans l'autre.
Silencieuse, les mains croisées sur les genoux, Mrs Bloxby l'écoutait avec attention. Quand Agatha en eut fini, elle dit :
-Ce crime m'a l'air lié au sexe et à la jalousie. S'il avait été commis dans un accès de rage meurtrière, ce serait différent. Or l'assassin n'a pas seulement prémédité de tuer Bert, mais aussi de détruire sa virilité. Et Mrs Simple est très séduisante.
-Si on aime ce genre de femme, rétorqua Agatha, acerbe.
-Les hommes aiment tous ce genre de femme. Il y a quelque chose dans son allure qui les pousse à se montrer protecteurs- et romantiques.
-Non, pitié ! Pas vous ! rumina Agatha en son for intérieur.
Mais Mrs Bloxby poursuivit :
-Mrs Simple est la star des Mircester Savoy Players. Ils ont fait des opérettes de Gilbert et Sullivan leur spécialité. John Hale - leur vedette masculine - est bel homme, et tout le contraire de Bert Simple. Vous avez songé à lui ?
"Tout le temps" aurait répondu Agatha, s'il lui avait fallu être sincère.
- Oh, j'ai parlé avec lui. Trop calme, trop doux...
Mon Dieu ! pensa Mrs Bloxby en scrutant le visage de son amie. Mrs Raisin est de nouveau amoureuse !"










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