samedi 1 novembre 2025

Carnet de bal au musée de Bourgoin-Jallieu

L'exposition carnet de bal de Marie Antoinette à l'impératrice Eugénie (1780-1880) s'est tenue jusqu'au 5 janvier 2025. L'occasion de montrer l'évolution de la mode, des silhouettes, des matières mais aussi  celle de l'émancipation féminine sur une période de 100 ans.

Mais c'est quoi un carnet de bal?  Ce petit carnet sert d'aide-mémoire à la danseuse. Il contient l'ordre des danses ainsi que le nom du partenaire qui s'est proposé ou bien  qu'elle a elle-même sollicité. Il se présentait sous la forme d'un  éventail ou d'un petit carnet que la dame insérait dans son réticule.

Cette exposition présente environ quarante costumes de 1780 à 1880. Les collections viennent de la Villa Rosemaine de Toulon et de la collection de Bourgoin Jallieu.
L'expo débute avec les atours de la fin de l'Ancien Régime où l'on parle de vertugadin qui était une armature pour faire bouffer les jupes. En plus de ce vertugadin, il était obligatoire pour correspondre à l'idéal de beauté de porter un corps à baleine qui se métamorphosera plus tard en corset) était une façon de sculpter le haut du corps pour se faire un port altier.
En plus des tissus (soieries) la robe était agrémentée de passementerie, de colifichets, de falbalas (bande d'étoffe plissée qui servait d''ornement au bas d'une robe), de dentelles de coiffures montées....
Les habits d'une femme lui  permettaient d'exhiber la fortune et les valeurs de sa maison.

La perruque était un accessoire indispensable car symbole du statut social. On les poudrait avec de la farine de froment ou du kaolin.
Perruque en cheveux gris à la Reine 1789-1792 
A la période du directoire (1795-1799), la mode devient plus extravagante, en réaction à la mode popularisée par les jacobins pendant la révolution. C'est l'époque des Incroyables et des Merveilleuses. Les habits des merveilleuses étaient inspirés par l'antiquité païenne style grecque et romaine et le tissu très léger !
Habit et culotte d'incroyable
Puis sous le Consulat (1799-1804)la taille haute est de rigueur et le décolleté carré.
Robe de jour en basin et son châle
La Restauration (1814-1830) restructure la silhouette
Ici robe de la période Régency anglaise 1820-1825- La période de la régence anglaise (1820-1830) a commencé quand le prince de Galles est devenu Régent d'Angleterre après que son père Georges III eut été déclaré fou.
La taille haute s'abaisse, les jupes s'évasent. 
Robe de jour pour l'été en indienne -
Sous Louis Philippe (1830 à 1848), le romantisme revient à la mode, la duchesse de Berry lance la mode des manches à gigot.
Au premier plan : Robe de jour à crinoline ronde : taffetas de soie

Robe de dîner et son fichu -Moire de soie
Au Second Empire (1852-1870), on recorsète le corps des femmes : retour de la crinoline ! C'est Eugénie de Montijo épouse de Napoléon III qui opère ce retour à la mode tel qu''il fut du temps de Marie-Antoinette. C'était une crinoline cage généralement ronde. Elle était armée de cerceaux métalliques reliés les uns aux autres par des cordons. Puis ensuite elle prendra une forme elliptique. Mais Charles Frédérick Worth pionnier de la Haute couture reçoit dans des salons privés des dames de la cour impériale afin de leur faire des robes à leurs mesures. La crinoline  vers 1867 deviendra alors crinoline empire et  sa forme sera celle d'un cône. C'est à cette époque qu'apparait la Chambre Syndicale de la Couture, des Confectionneurs et des Tailleurs pour Dame, aujourd'hui la Chambre syndicale de Haute couture.
Les étoffes sont luxueuses et viennent des fabriques lyonnaises, alsaciennes ou anglaises.

Il existait également des robes de promenade avec une ombrelle comme accessoire et des bottines à petit talon.
Robe de promenade à crinoline ronde-Mousseline de coton blanc-
Cette mode vaut aussi pour les fillettes
Robe crinoline en voile de coton (entre 1850 et 1855)
Vers la fin du Second Empire (1865) et le début de la Troisième République (1870-1880), le goût vestimentaire féminin reste celui du XVIII ème siècle. Les robes à crinoline disparaissent pour laisser place à  la robe à tournure (armature métallique faite de demi-cerceaux). Ce sont des cages à tournure. Mais le style se simplifie avec la ligne princesse (robe drapée sans couture à la taille entre le corsage et la jupe) ou avec des robes à système permettant de relever la jupe grâce à des cordons intérieurs qui facilitent la marche et le sport féminin qui commence à apparaître. C'est aussi l'apparition des grands magasins dans le cadre de la politique économique de Napoléon III pour moderniser la France. Ces grands magasins,  comme les Grands Magasins du Louvre ou le Bon marché, bénéficient du développement économique de la France et profitent de l'ascension de la bourgeoisie qui est leur première clientèle. Ils vendent entre autres passementerie, rubans et franges bicolores fabriqués dans les régions de St Etienne, St Chamond et Roanne.
L'industrie textile connait aussi un essor entre 1840 et 1870 grâce à l'avancée technologique dans les domaines de la chimie et de la mécanisation des tissages.
Aristide Boucicaut fondateur du Bon Marché est le premier à mettre en place la vente par correspondance pour écouler la marchandise dont la production ne cesse de croître. Les catalogues de vente par correspondance voient le jour et permettent d'élargir la clientèle en France et aussi à l'étranger.
Robe de visite à queue d'écrevisse -1875-1880

Robe à grande tournure

Robe de ville à ligne princesse

Robe de visite ou de sortie d'Opéra en cachemire des Indes
En 1885, le tailleur anglais Redfern invente le costume-tailleur pour femme. Mais ceci est une autre histoire....

 
sources : 

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